Usine Ollivet

Alfred, Albert, Maurice et Albert-Paul OLLIVET

Alfred OLLIVET installe son usine tout en aval de Mouzon. Ces activités fondées à la fin du XIX ième siècle perdurent sous la forme de la firme internationale MITTAL.

Albert OLLIVET (1854 – 1931), après la guerre de 1970 qu’il mène comme engagé volontaire dès l’âge de 16 ans, apprend son métier à Paris dans le commerce des aciers. En 1885 qu’il fonde le laminoir de Mouzon sur l’emplacement du Moulin Lavigne, là où la chute d’eau sur la Meuse donne l’énergie nécessaire. Dès le départ, c’est une technique toute nouvelle qui est utilisée, le laminage à chaud, ce qui montre son esprit novateur.En 1901 est fondée la société « Galvanisation » par association avec une entreprise de Nouzonville ce qui apporte une importante valeur ajoutée aux productions mouzonnaises. La « Galva » toujours appelés par les anciens de Mouzon désigne l’ensemble usinier qui a changé maintes fois de raison sociale.

Son fils Maurice OLLIVET est associé à son père dès 1901 et dirige l'usine de Mouzon.

Il doit faire face aux difficultés de la première guerre mondiale et à celles de la reconstruction.

Malgré l'association de « La Galva » avec la société Ziegler en 1924, les activités s'interrompent à Mouzon en 1933 après le décès de Albert (en 1931) et le départ à la retraite de Maurice en 1932.

Le petit-fils d’Albert, Albert-Paul OLLIVET, est né à Mouzon le 12 février 1906, il s'imprègne progressivement de l'esprit d'entrepreneur de son grand-père et son souvenir le stimulera toute sa vie.

En 1929, à 23 ans, il reçoit le diplôme d'ingénieur civil de l'institut du Nord à Lille.

A cette époque, la Société « La Galvanisation », usines de Mouzon et Nouzonville, ainsi que les Ateliers de Galvanisation de Bruay (usine de Bruay-sur-Escaut) sont des filiales des établissements Ziegler (nés en 1919, cotés en bourse). C'est M. LECOEUVRE, président du conseil d'administration qui fait entrer Albert-Paul Ollivet à l'usine de Bruay-sur-Escaut en qualité d'ingénieur. Il y perfectionne sa connaissance du métier de galvanisateur en attendant de venir à Paris à l'usine de la rue des Boulets puis, 50, rue de Miromesnil, siège social et Direction générale en 1936.

Albert-Paul n'en oublie pas pour autant Mouzon : en 1935, la société « La Galvanisation » peut, sans avoir recours à l'emprunt -financement exclu par principe au sein du groupe- moderniser les laminoirs.

De 1935 à 1938, deux cages DEMAG sont installées qui alimentent l'usine de Nouzonville et celle de Bruay-sur-Escaut.

Directeur général depuis 1936, Albert Ollivet devient Président Directeur général des établissements Ziegler. Il est également président de « La Galvanisation ».

L'objectif est d'assurer au groupe « Z.G.B. » -Ziegler, Galva Bruay- un bon approvisionnement en acier. Les rapports ont toujours été bons entre Albert-Paul Ollivet et l'usine De Wendel de Messempré qui est intéressée pour devenir le fournisseur exclusif du groupe ZGB en tôles noires, groupe qui produit à cette époque de 25 à 30 % de la production française de tôles galvanisées.

L'accord est facilité par deux brevets acquis par Ziegler les 8 janvier et 6 avril 1942 concernant un procédé et une machine permettant d'onduler des tôles non recuites ce qui occasionne une sérieuse réduction des coûts.

L'accord est signé le 15 mai 1943 et repose sur l'exploitation en commun des deux brevets. Un accord plus général le complète le 3 février 1953.

1er avril 1946 : la chambre syndicale de la métallurgie autorise la mise en route à Mouzon d'une cage de laminoir.

1954-1955 : installation à Mouzon d'une ligne de galvanisation par voie sèche très mécanisée- procédé Sendzimir- (la première ayant été installée de 1946 à 1950 à l'usine Ziegler de St Ouen).

1er juin 1956 : installation et mise en marche à Mouzon du laminoir à froid Sendzimir à Mouzon.

1958 : La société Ziegler-Galva commence la fabrication de tôles profilées de 0,7 mm à 2,5 mm servant à la construction de bâtiments relevant du procédé américain Wonder.

Voilà tracé brièvement l’histoire de la famille OLLIVET qui s’arrête volontairement aux années cinquante.

Pour en savoir plus, consultez le site dont j'ai extirpé les extraits ci-dessus.

RL se souvient :

« L’usine sise dans la partie Est du Pré des bœufs, coincée entre le canal de fuite et les logements sociaux était alimentée par une route venant des marronniers et d’une autre desservant la Demi-Lune et la cité St Laurent du Jura. En son entrée principale, une courette et le bâtiment administratif rompaient à la monotonie de la fabrique habillée de tôles. De cet emplacement, l’usine paraissait étroite, par contre du côté du canal de fuite, elle occupait une longueur respectable et nécessaire au bon déroulement du processus de fabrication. Dans ce prolongement, un dépôt de matériels divers ajoutait à la confusion. La porte principale par l’intermédiaire d’une plus petite découpée dans sa surface avalait les personnels aux heures de travail et les vomissait en fin de labeur. Des camions chargés de bobines ou de matières premières faisaient la navette entre l’usine et la gare. De l’extérieur, on devinait les va et vient du pont roulant par son bruit caractéristique de roulement. Des bruits sonores de grincements ou de chutes de métal émanaient de cet antre interdit aux gamins un peu trop curieux qui voulaient en savoir plus. Une âcre fumée grise s’échappait de ses flans et du toit ajouré pour la cause. Le peu d’ouvriers que l’on pouvait apercevoir avaient la tenue et la peau de même teinte. Le soir, par intermittences, des lueurs étranges éclairaient les alentours et se réfléchissaient dans le canal. Un déversoir assourdissant actionnait une turbine qui était probablement de rendement insuffisant car depuis le canal d’amenée des poteaux métalliques garnis de fils électriques qui s’engouffraient à l’intérieur de l’édifice. Depuis les marronniers un bouquet d’arbres monumentaux masquaient partiellement cet ensemble incongru.

Voilà le décor est dressé, il faut y ajouter les habitations le voisinant sans pour autant qu’elles subissent la pollution sonore et olfactive de cette entreprise de métallurgie, sa voisine.

La cité St Laurent du Jura est alimentée par une voie la séparant en deux parties égales. On y entre par la rue de la demi-lune ou par la voie des marronniers. Ensemble de pavillons coquets où chacun d’eux offre le logement à deux familles. Un jardinet y est adjoint. Les dommages de guerre de 14/18 et les dons du département du Jura ont faits de cette cité moderne un petit paradis. Je me rappelle des quelques locataires privilégiés comme un facteur, un instituteur, une couturière avec sa maman cuisinière de circonstance lors des grandes cérémonies familiales, d’un garde champêtre, très redouté pour son efficacité à éluder une affaire de délit, toujours là où on ne l’attend pas, d’une sage-femme, d’un employé à l’ONF et d’un autre à l’EDF, ect…Un petit monde bien sympathique.

Et puis collé à l’établissement industriel où les locataires y étaient employés, un ensemble d’une traite sur toute une longueur, curieusement érigé sur deux niveaux dont seul le supérieur servait de logement. Un escalier droit conduisait aux entrés des deux logements et séparait les jardinets. L’arrière était la copie conforme de la face donnant sur la rue de la Demi-Lune. Un deux pièces en enfilade surmontant une cave ou remise, apprécié tout de même par les locataires un peu à l’étroit. C’était mieux qu’un logement insalubre dans les vieilles maisons n’ont détruites par les conflits mondiaux où le confort était plus qu’aléatoire".

LA GALVA en 1957, ( extrait d’un article de « l’Ardennais »)

Les vieux laminoirs à chaud où les hommes luttaient à bout de pince avec la tôle rougie ne permettaient plus d’affronter la concurrence sur le marché ou pourtant la demande est énorme, il fallait donc s’adapter ou disparaître. Renaissance de leur usine métallurgique sous le double signe de l’électricité et de l’automatisme… Deux grands halls où s’alignent les installations nouvelles, l’un des deux hangars coiffe en surplomb à son extrémité la darse où les péniches amènent les énormes bobines de tôles d’acier de 2 m/m, les « coïls » que fournit la Galva la grande pourvoyeuse de laminés à froid de Lorraine. Les « coïls » s’accumulent dans le hangar. Un à un le pont roulant les amène au début de la chaîne composée de trois longs trains continus séparés. Le premier destiné au décapage avale la tôle qui se déroule dans ses flancs où elle est mitraillée par le grenaille d’acier, le second élément est un laminoir à froid qui ramène la tôle de 2 m/m à 23/100, les bobines sont amenées ensuite au train de galvanisation qui fonctionne sans interruption. Un bac intermédiaire d’accumulation où le ruban de tôle mince s’amasse en accordéon permet d’immobiliser l’extrémité de chaque bande pour la souder à la bande suivante arrivant en bobine. Le ruban de tôle sans fin parcourt un long circuit entraîné de rouleaux et disparaît dans les flancs de la machine pour de mystérieuses opérations. La tôle chauffée dans un four électrique passe successivement dans une atmosphère oxydante puis réductrice et se recouvre ainsi d’une couche de fer pur qui permet au zinc en fusion de s’accrocher à la tôle. Du bain de zinc, le ruban remonte brillant comme un miroir et se promène de rouleau en rouleau pour abaisser progressivement la température. Alors le zinc ne tarde pas à se cristalliser et la tôle prend un aspect givré si particulier. Le ruban éclatant passe sous la planeuse. Puis la coupeuse tronçonne le ruban d’un va et vient rapide au passage. L’un après l’autre, les feuilles s’engagent sous l’onduleuse et les tôles s’accumulent en pile à la sortie.

Les ateliers sont d’une netteté surprenante et si le bruit est assourdissant dans le hall qui abrite la décapeuse et le laminoir, une installation spéciale va l’atténuer par la suite.

La chaîne travaille 24X24.

J'attends vos photos et vos souvenirs à faire paraître dans ce document.