Anciens combattants

Anciens combattants

Et les jeunes conscrits....futurs anciens combattants 

Pour mémoire : Un écrit figurant au registre daté de 1938, donne des précisions quant à la composition du bureau de l'époque qui comprend :

François LOIR, président,

Charles Bordereau, président d'honneur,

Auguste Chaineux, vice-président,

Roger Résibois, vice-président,

Alphonse Clément, trésorier,

Charles Maragnies, secrétaire,

André Hardy, secrétaire-adjoint. 

Les communes de Amblimont, Villemontry et Yoncq sont rattachées à la section de Mouzon.

Il faut attendre 1945 pour trouver d'autres écrits. c'est ainsi que nous lisons qu'à cette date, le même bureau est reconduit et que l'effectif de la section est de 78 membres. 

(sources : Historique Union Nationale des Combattants des Ardennes 1919-1988 de Paul lotterie. (renseignement fourni par Ignace Rembowski)  

Le journal l'Ardennais fournit néanmoins des renseignements précieux : 

21 avril 1945 :  Groupement Local des déportés. Au cours d'une réunion du 13 avril, le GLD a procédé à l'élection de son comité directeur composé comme suit :

Maurice Clément, président,

Roger Bourg, vice-président,

Louis Durand , secrétaire,

Lucien Chul, trésorier,

Mmes Cardinale et Rougier, MM Serouard, Bernard, Dieudonné et Marquet, membres. 

15 novembre 1947 :  Le docteur Déramond est élu président des APG (Anciens prisonniers de guerre), alors que monsieur Loir (sans préciser lequel) est président des A/C (Anciens Combattants). Peut-être François de 14/18.  (voir l'anecdote de James Caudin concernant le Dr Déramond).

Ces deux sections ne voulaient sans doute pas fusionner, l'une très ancienne issue de la guerre 14/18, n'avait pas encore l'ouverture nécessaire pour y inclure la section des prisonniers de la guerre 1940, notons que l'UNC ne les avait pas encore en consédération pour les y inclure.. 

18 avril 1948 : Jean Loir est élu président des APG, G. Roche, coiffeur, comme trésorier. MM Déramond et Humbert invitent vivement les APG à rester unis au sein de l'association, seule capable de défendre leurs droits.  

On remarque que la section des AC (14/18) reste encore à part. 

27 octobre 1949 : L'amicale des anciens du 136e R.I.F.* est née.

Président : Commandant Ferron, maire de Voncq,

Vices-Présidents : L'abbé Laurent de Dom-le-Mesnil, Mr Monberger de Vouziers et le docteur Déramond de Mouzon, membres ....Mr Brion de Mouzon. (* RIF : Régiment d'Infanterie de Forteresse, Régiment sationné aux casernes de Mouzon de 1938 à 1940). 

11 mars 1950 :  La section des APG *organise au profit de sa caisse de secours le samedi 11 mars, à 20h30, à la salle des fêtes, une séance de music-hall avec le concours du groupe théâtral des ACPG de Mohon. Salle chauffée. Location des places chez Chaineux, buraliste. Au programme : chanteur de charme, sketch, chansonnier, acrobate et pianiste. (* APG : Anciens   Prisonniers de Guerre). 

28 mai 1950 : Les jeunes gens de la classe 48/2 organisent un bal ce dimanche à 21 heures.

 

Alphonse Clément

16 septembre 1951 : Obsèques d'Alphonse Clément, lieutenant du corps des Sapeurs pompiers, vice-président des anciens combattants (14/18), vice -président de la Société de pêche, secrétaire de la Caisse des écoles publiques. Monsieur Loir, président des Anciens combattants,  fit un court rappel des états de service de Clément, engagé volontaire en 1914 sur le front de Lorette et de Verdun , prisonnier à Verdun, il sera libéré le 25 décembre 1918. L' adjudant Clément était titulaire de la Médaille Militaire et de la croix de guerre avec plusieurs citations.   

Les casernes route nationale Sedan - Verdun

Roger Résibois

  Pour mémoire : L'adjudant Clément, adjoint au lieutenant Roger Résibois, alors chef de corps des Sapeurs Pompiers, en prit le commandement à la mort accidentelle de Résibois en octobre 1948. Résibois, officier pendant la guerre 1914/1918, obtint la légion d'honneur et la croix de guerre avec plusieurs citations. Deux braves en sorte qui disparaissent en si peu de temps. Le sous-lieutenant Henri Braconnier sera nommé chef de corps pour huit ans. 

(Ces deux médaillons sont extraits d'une photo parue dans "Mouzon d'Hier et d'aujourd'hui - tome II") 

 Voir sa tombe au cimetière du faubourg.  

 Janvier 1951 : Le budget des Armées en Indochine est de 500 millions de francs par jour.

20 avril 1951 : Le maréchal des logis-chef Robert DELEDICQUE, chef à la brigade de Mouzon vient d'être décoré de la Médaille Militaire à la caserne Dubois-Crancé à Charleville.

22 avril 1951 : Décès de monsieur Maurice OLLIVET à St Masme (Marne), ancien Maire de Mouzon, ancien industriel, croix de guerre, Médaille Militaire.

23 février 1952 : Bal masqué oranisé par la municipalité avec le concours de la section locale des ACPG et animé par le dynamique orchestre musette "Dédé Billaud" qui s'est si brillamment distingué lors de la soirée dansante du 31 déc. 51. Le bénéfice sera entièrement versé à la caisse municipale d'entr'aide aux vieillards. Table à retenir chez monsieur CHAINEUX.

4 mai 1952 :  L'assemblée  générale du 136e RIF s'est tenue à Mouzon en la salle des fêtes sous la présidence du capitaine Laurent, curé de Dom-le-Mesnil en remplacement du commandant Ferron, démissionnaire, absent pour des raisons de santé. Les nouveaux membres mouzonnais sont : MM Boucher, Guérin, Tronçon, Cugnon et Moyen, ce dernier est nommé trésorier. Un banquet organisé par madame Deramond réunit les présents au café de la gare.

13 octobre 1952 : Les ACPG organisent une séance de variété à 21 h 00 à la salle des fêtes  avec le concours des productions rires et chansons. Un spectacle de gala avec une pincée de chansons tendres de Jean Lumière célèbre vedette du disque et de la radio. La speakerine des Scènes parisiennes : Nora Vermeil; les Juanez : plastique art et force; Anatole : fantaisiste de l'ABC; Marcelle Gay : une belle voix et un piano; Les Whyss : acrobates comiques de Médrano; Rexon : sa malle des Indes et sa cabine fantôme. Le tout accompagné au piano par Mireille Dorly.

En mai 1954, l'assemblée du 136e RIF et de l'oflag IVA s'est tenue à CARIGNAN.

28 juillet 1953 : La guerre a pris fin en Corée

Septembre 1953 : La légion d'honneur est remise au lieutenant Albert JACQUOT, fils du jardinier de l'Hospice civil de Mouzon. Combattant en Indochine, le lieutenant est titulaire de plusieurs citations élogieuses. 

24 mars 1954 : liste des Mouzonnais, morts de la Résistance, inscrits au Mémorial de Berthaucourt à Mézières :

SWED Henri né le 10.02.26 à Mouzon , mort à Charleville le 04.09.44 ;

FRANCOIS Achille, né le 03.11.19 à Mouzon, mort à Mouzon le 05.06.43 ;

BODSON Roger, né le 15.08.24 à Mouzon, mort à Yoncq le 03.09.44 ;

BORDEREAUX Henri, Lt Colonel, né le 20.09.97, mort à Hautes Rivières le 24.08.44 ;

CHAMPENOIS Michel, né le 02.05.27, mort à Floing le 29.08.44 ;

CHAMPENOIS Paul né le 22.08.97, mort à Floing le 29.08.44.

La ville de Mouzon a fait don de 1000 frs pour la réalisation du mémorial. Le souvenir français a apposé une plaque en l'honneur du lt-colonel Bordereaux et de son père le général Bordereaux au cimetière de Mouzon

 

 

7 mai 1954 : Pour mémoire : la garnison française de Dien Bien Phu est tombée. Le gouvernement Mendès-France mis fin à la guerre d'Indochine en juillet 1954. 

8 mai 1954 : Dépôt de gerbes au monument aux morts, allocution de monsieur CLOUET, président des ACPG et du Colonel SOUPEZ, maire, suivit d'un vin d'honneur à l'hospice. Un grand bal est organisé au café de la Promenade. 

17 juin 1954 :   a  lieu la  réinhumation du légionnaire Jean-Baptiste GUY, tué en Indochine le 27 juillet 1949 à NINH-PHUOC (Sud Annam). Un détachement du 17e RA (Sedan) rendait les honneurs. Le corps arrivé la veille avait été déposé dans l'abbatial et veillé toute la nuit par ses camarades de combat, anciens d'Indochine de la section de MOUZON. 

2 novembre 1954 : Brusque poussée de terrorisme en ALGERIE orchestrée du Caire, 30 attentats en une nuit. le 6 novembre monsieur Mitterand déclare devant la Commission de l'Intérieure que le gouvernement mettra en oeuvre sa politique de progrès. Pas question de séparation et repression impitoyable des troubles.

24 novembre 1954 : L'abbé Jean Lallemand, vice-président et ancien officier au 136e RIF, titulaire de la croix de guerre vient d'être promu Chevalier de la Légion d'honneur. Rappelons que le l'abbé Lallemand a succédé au doyen Potier en janvier 1954. Cette croix lui sera remise le dimanche 13 février 1955 par le  maire Soupez lui-même chevalier.

21 mai 1955 : Chez les ACPG le nouveau bureau est le suivant : 

Président : Pol Leruth,

vice-président : Jean Lallemand (curé-doyen),

secrétaire : Albert Moyen,

Trésorier : Michel Humbert,

Membres : Jean Brion, Félicien Chaineux, Jean François, André Guillaume, André Holveck, Jean Loir, Marcel Platelet et Serge Singery.

Photo : Alazard

07 juin 1956 : L'Algérie coûte à la France un milliard par jour, le gouvernement demande 100 milliards d'impôts destinés à couvrir les opérations militaires.

14 juillet 1957 : Sedan, le colonel Paul SOUPEZ, Maire de Mouzon, reçoit la croix d'officier dans la Légion d'Honneur.

29 janvier 1958 : Le gendarme BERROYER Jean de la Brigade de Mouzon reçoit la Médaille Militaire.

23 février 1959 : Manifestation silencieuse des Anciens Combattants, il étaient plus de 3000 à Charleville. protestation contre l'ordonnance du 30 décembre 1958 supprimant la retraite du combattant.

26 avril 1959 : Le sous-lieutenant Jean Claude STOLTZ, instituteur à Mouzon, d'octobre 1956 à janvier 1958 date de son incorporation, a trouvé la mort à Azazga (Kabylie). Textes

28 mai 1959 : Auguste HUBERT de Sedan, né à Mouzon et y a vécu jusqu'à 1948, sergent à la Compagnie Saharienne Portée, a trouvé la mort en Algérie. Cimetière de Sedan

26 novembre 1959 : Roger LOUIS de Mouzon, engagé volontaire en 1955, sergent-chef au 4e Régiment de Tirailleurs,  grièvement blessé par balles, à Djelfa en Algérie. Réaffecté au 4e RT en juillet 1960 après plusieurs mois de convalescence et de congés de fin de campagne.

 

 

Conseil de révision 

Un décret du 13 août 1954 a décidé que les jeunes recrue du contingent pourraient être convoqués au cours de l'année qui précède leur appel sous les drapeaux pour subir un examen d'orientation. L'examen envisagé doit permettre de diriger la jeunes recrue vers l'emploi le plus compatible avec ses aptitudes, ses connaissance générales, ses connaissances techniques, ses désirs et ses droits, en fonction des besoins de l'armée. Des centres d'examen viennent à cet effet d'être créés et mis en place dans les 9 régions militaires. 

Cette rubrique qui a aussi son importance par sa nature auprès des jeunes qui semblaient passer de l'adolescence à l'âge d'adulte. Les jeunes gens des années cinquante concernés par cette mesure feront tous leur service militaire ou seront rappelés au service en Algérie, Tunisie ou Maroc afin d'assurer le maintien de l'ordre. Ils deviendront de jure anciens combattants. Le conseil de révision sera supprimé dans les années soixante. 

 Préalablement au Service Militaire, il y avait le Conseil de Révision. Après le recensement fait par la Mairie du lieu de résidence, les jeunes recensés  sont convoqués à 18 ans pour aller passer le Conseil de Révision, au chef lieu de canton. Dans une salle de la mairie, il fallait se dévêtir complètement, puis s'alignés devant un jury dont un médecin militaire, mesurait, pesait. examinait,  auscultait. etc…Le médecin examinateur prononçait à haute voix ce qu’il constatait pour permettre au jury assis à une table  d’écrire sur le dossier de chacun ce que leur collègue-examinateur annonçait.  Le dossier complété médicalement et avec d'autres éléments dont le niveau d'instruction, la préparation militaire.... sera transmis au bureau du service national, qui pratiquera une incorporation individuelle selon les besoins des Armées. 

A l’issue de l’examen, les membres du jury se concertèrent et selon, déclarèrent les "Bon Service armé", "Service auxiliaire" ou "Réformé".

(à noter que les auxiliaires étaient aussi  affectés dans les unités combattantes dans un emploi des services. Les réformés étaient soit  "réformé définif "auquel cas ils n'accomplissaient pas de service, soit "réformé temporairement pour un an" , il repassait un examen médical pour une nouvelle étude de leur dossier). 

Il y avaient aussi le report d'incorporation pour terminer un cycle d'études souvent subordonné à une inscription à la préparation militaire supérieure sur deux ans ce qui permettait de faire un service comme officier appelé après une longue formation EOR (école des officiers de réserve).

 Les "Bon Service Armé" étaient fiers d’épingler sur le revers droit de leur veston, de l'autre côté de la cocarde portant le millésime de la classe, la broche en métal portant l’inscription "Bon Service Armé". Le jour du Conseil était jour de fête. Selon le degré d'émancipation que chacun s'autorisait, la lubricité prenait le pas à la morale pour un temps, car on craignait encore l'autorité parentale. Que de gueules de bois, la première pour beaucoup. 

Photothèque des joyeux drilles (Nous attendons les vôtres)  

Nés en 1938

nés en 1939

Les trois jours

Un décret du 13 août 1954 a décidé que les jeunes recrue du contingent pourraient être convoqués au cours de l'année qui précède leur appel sous les drapeaux pour subir un examen d'orientation. L'examen envisagé doit permettre de diriger la jeunes recrue vers l'emploi le plus compatible avec ses aptitudes, ses connaissance générales, ses connaissances techniques, ses désirs et ses droits, en fonction des besoins de l'armée. Des centres d'examen viennent à cet effet d'être créés et mis en place dans les 9 régions militaires. 

Les centres convoqueront directement les futures recrues et les accueilleront pendant une période  dite de pré-orientation dont la durée n’excédera pas trois jours. 

Au cours de ce séjour, les futures recrues seront examinées au point de vue physique, intellectuel et professionnel. Il en résultera des propositions d'affectation qui seront déterminées par les éléments précités et l'intérêt général.

L'ordre de convocation donne droit à la gratuité du transport en chemin de fer. Dans le cas où les jeunes gens emprunteront une ligne d'autocar, le billet ou le reçu de transport devra être conservé, présenté à l'administration du centre, il permettra le remboursement des frais de transport.

Le centre assure l'hébergement total, trois jours de solde et 3 paquets de cigarettes. 

"Les Mouzonnais nouvelles recrues, rejoindront CAMBRAI par un train omnibus. Promenade bucolique à travers  la Thiérache, l'Avesnois dévoilés en ce jour. L'accueil en gare par camion militaire et la découverte de la caserne dans laquelle les trois jours seront effectués sont nouveaux et éveillent toute notre attention. Nous resteront en civil mais suivront le cours normal des cheminements des militaires : foyer, chambrée, salle de restauration etc...Tout aussi, les corvées qui leur sont dévolues. Je me souviens lors d'un rassemblement d'une invitation de la part d'un cadre à présenter bien haut notre couteau de poche.  Ce fut fait dans un enthousiasme réel, mais vite déchanté quand ensuite l'invitation fut suivi d'une corvée de désherbage des pavés de la cour d'honneur.

Puis viendront les ordres d'appel avec leurs lots d'incertitudes. C'est la déchirure pour certain car il faut cette fois quitter le cocon familial pour un monde nouveau. Pour mon compte, volontaire, j'ai pris un engagement de trois ans pour les Goums marocains avec une formation au 6e Régiment de Tirailleurs Marocains à Casablanca. Ce n'était pas le Pérou mais ce pays me convenait et je n'ai rien regretté." RL.

Retour à l' Accueil ou allez à  Cérémonie