hospice,  chapelle

L'hospice et la chapelle

L'hospice encore dans sa vocation d'accueillir les vieillards, les orphelins et les handicapés de la vie s'était à peine remis des bombardements de mai 1940 qui avaient pratiqués une brèche béante dans l'une de ses ailes proche de l'école de filles détruite entièrement par les mêmes faits.

Dans les années 40 et 50, la 2ème entrée, côté presbytère,  constituée d’une grille à deux battants, desservait une courette donnant accès à l’hospice et à sa chapelle.

L’une des salles de l’hospice a servi provisoirement de dispensaire. Le docteur Déramond ou le docteur Jaisson, secondé par les sœurs «  St Vincent de Paul », vaccinait à tour de bras,  les enfants à demi dépouillés de leurs vêtements par les mamans.  La petite troupe apeurée et pleurnicharde s’accomplissait du mieux qu’elle pouvait tant la crainte de ce supplice mal compris était grande. Quand enfin une injonction fut donnée de se rhabiller, les petits martyres quittèrent la salle aux odeurs particulières pour se jeter dans les bras de leurs  mamans en contant leur mésaventure et en montrant les marques encore douloureuses. Les sœurs étaient dévouées et appliquées, elles avaient toujours un mot aimable ou donnaient tendrement la main pour le réconfort. Une seule de ses sœurs exerçait le métier d’infirmière de ville, indépendamment des visites à domicile, elle pratiquait ses bons soins dans une petite salle à l’entrée de l’hospice derrière le monument aux morts. C’était une jeune femme au port altier, belle et soignée, toute en bonté et sollicitude. Beaucoup de questions sont demeurées sans réponses concernant ses origines et les raisons de son sacerdoce.

 

 J’eus l’occasion de visiter les cuisines tenues par deux autres sœurs, l’une assez âgée (Sœur Marie) devait être la cuisinière alors que l’autre la  secondait dans des tâches moins nobles. Cette dernière, petite et boulotte souriait à mon approche. Assise, le large tablier tendu sous le poids des pommes de terre à éplucher, elle m’invita à m’approcher et abandonnant son ouvrage elle me fit goûter des plats en préparation. En ces temps de disette, je ne refusai pas cette aubaine et donnai mon avis qu'à la deuxième ou troisième cuillerées,  sous le regard amusé de la cuisinière. Parfois mon chemin croisait celui du jardinier dont le fils servait en Indochine comme lieutenant, une belle réussite professionnelle, une promotion sociale assurément. Le jardinier employé à plein temps  assurait l'approvisionnement en légumes et fruits l'hospice qui comme les hôpitaux à l'époque entretenait des terres à cet effet,  parfois un élevage de cochons engraissés par les eaux grasses de l'institution apportait son lot de viandes à bon marché. Le JARDIN et les vergers s'étendaient jusqu'à la rue de la Demi-lune et buttaient contre les pavillons de la cité St Laurent du Jura.  (RL)

 

 Les cours professionnels et postscolaires municipaux 

  Le 1er janvier 1950, le conseil municipal décide de demander la création dans la ville de cours professionnels municipaux.  Les cours ont débutés le 4 décembre 1950 à l'école de garçons (baraquement près du canal) à 18 heures, conformément au calendrier ci-après :

Lundi, dessin industriel ; mardi, technologie du fer et traçage ; mercredi, technologie du bois et traçage ; jeudi, enseignement général ; vendredi cours théorique d'électricité ; samedi, de 09 h 30 à 11 h 30, travaux d'atelier. 

Ces travaux d'atelier se réalisent dans les combles au-dessus de la voûte de l'hospice dont les fenêtres donnent sur la mairie. Ces cours obligatoires sont destinés aux jeunes gens ayant quitté l'enseignement et qui occupent un emploi auprès des industries locales. 

Les filles sont aussi concernées par les cours de puériculture - hygiène,  couture, repassage, enseignement général, cours théorique du tissage - filature.

Les cours de couture sont donnés par madame Boitel Hélène au cours complémentaire mixte (baraquement près du canal) En avril 1951, madame Rancy Renée (épouse de monsieur Clouet Henri, directeur des écoles) remplace madame Boitel, mutée. 

Deux fois par semaine des jeunes agriculteurs reçoivent un enseignement propre à leur métier.

 

à suivre...

 


La chapelle 

   

 La chapelle servait surtout aux matines et occasionnellement à quelques solennités  quand le froid de l’abbatiale était trop mordant. Occupée par quelques bigotes et personnels de l’hospice, son exiguïté ne permettait pas de contenir plus de monde autres que les prétendants à la communion solennelle. Les murs plâtrés s’ornaient  de scènes religieuses, en particulier une Vierge Marie toute voile déployée et tirée par des angelots joufflus. Avaient-ils eux aussi goûter à la cuisine des deux sœurs, plus qu’il ne fallait ?

 

 à suivre :

 

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