Préparation militaire

Préparation militaire

Les trois insignes de la préparation militaire :

à gauche : Préparation militaire supérieure, au centre : Préparation militaire Parachutiste et à droite : Préparation militaire élémentaire ou technique (argent). Ce dernier avait trois ordres, Or pour la mention Très Bien, argent pour la mention Bien et bronze pour la mention Assez Bien.

Sedan : octobre 1949 – La préparation militaire étant à nouveau confiée aux sociétés spécialement agrées à cet effet, la société de gymnastique « Les enfants de Turenne » de Sedan reprend de ce fait son activité dans cette spécialité et vient d’ouvrir un cours de PM à l’usage des jeunes gens des classes 50, 51 et plus jeunes.

Les cours sont donnés par des officiers et sous-officiers de réserve, eux-mêmes anciens officiers et sous-officiers de l’armée d’active, des techniciens et des moniteurs d’éducation physique. Les inscriptions sont prises au 7, av. Philippoteaux.

Une première réunion a lieu le 7 novembre 1949 à 18 heures au grand salon de l’Hôtel de ville de Sedan. Le lieutenant HENON, directeur Départementale de la Préparation Militaire dont le siège est à Mézières, donna toutes les précisions utiles concernant l’organisation des cours et les avantages accordés aux jeunes gens ayant obtenus leur brevet.

Le premier examen du brevet prémilitaire a lieu à sedan le 1er juin 1950 rassemblant les sociétés suivantes : « Les enfants de Turenne » , « le cercle sportif », « Le collège Turenne » de Sedan, le « Qui Vive » de Douzy, le « Garde à Vous » de Carignan, l’ »US » Pure, et l’ « ASR » de Raucourt.

L'ACM de Mouzon n’a pas encore ouvert de section, les candidats se sont répartis dans les collèges ou dans l’une des sociétés des plus proches de la commune.

En juin 1953, outre la section, déjà ancienne, de Préparation militaire parachutiste gérée par Charleville où les sauts s’effectue à Laon, partir d’un Junker 52, une Section prémilitaire « AIR » est ouverte à DOUZY à l ‘Aéroclub Roger Sommer à effectif de 15 jeunes gens. Ils suivent des cours théoriques qui les préparent aux carrières de l’aviation tant civile que militaire. L’armée de l’air à offert à l’aérodrome un DEWOITINE 520, l’avion de chasse de 1940, qui soutient la comparaison avec les meilleurs chasseurs alliés et ennemis de l’époque. Dans le même temps à Sedan, une Section prémilitaire conducteur auto (permis VL et PL) est ouverte aux jeunes gens des sociétés de PM de l’arrondissement sous forme d’un stage de huit jours en caserne avec des instructeur désignés par un régiment en stationnement. De 1952 à 1956, le lieutenant Goffaux commande le centre départemental de formation prémilitaire, il est remplacé par le capitaine Hénon déjà connu pour être le premier commandant à la création en 1949. En novembre 1958, le lieutenant Argirakis succède au capitaine Hénon.

En novembre 1951, Mouzon ouvre ses cours de PM à l’ensemble des volontaires du canton pour les classes 52 et 53 dans le cadre de l’Amicale Club Mouzonnais. Les inscriptions se font auprès de monsieur Humbert (cité Jeanne d’Arc) ou du gendarme Hysbergue, instructeur.

20 janvier 1952 : Les jeunes gens nés en 1933 et 1934 sont invités à assister à une conférence sur le service de la Préparation Militaire donnée par le lieutenant commandant le détachement départemental 523/2 en la salle de la mairie.

Résultats de la session 54/55, reçus à l'examen : HENRY Jean d'Autrecourt, MAURICE Jean de Létanne, LOUIS Roger de Mouzon, MATHIEU Maurice de Mouzon, WEIRAUCH Henri de Mouzon.

Calendrier 1957/58 : Les examens de la Préparation Militaire se réaliseront le 17 mai 1958 au Château-bas à Sedan, pour les centres de Pure, Messempré, Mouzon, Pouru, Raucourt et la société ''les enfants de Turenne''.

Voilà le tableau est présenté à des fins de rafraîchir la mémoire de chacun et d’y coucher ses souvenirs. Attention, rien n’est immuable, il aura des changements en organisation et parmi les cadres instructeurs.

Mouzon 1954 : Roger LOUIS se souvient :

« Gendarme en tête, les prémilitaires du canton peinaient à suivre ce gaillard imposant qui marquait son autorité par une force inégalée et dont personne ne lui contestait. Derrière lui s’échelonnaient les prétendants qui au début voulaient aussi être dans ses pas. Les moins dotés d’une capacité physique traînaient loin derrière avec comme excuse une indifférence affichée. Le gendarme CARRÉ, c’est son nom, avait été désigné comme instructeur à la Préparation militaire du canton de Mouzon par son chef de brigade. Cela lui échoit de droit étant nouveau à Mouzon. Il aura à mener l’entraînement des novices dans les disciplines de tir à la carabine, du lancer de grenades (inertes), du démontage et du remontage de l’armement confié à la brigade par les soins du centre départemental de la prémilitaire de Mézières.

Les plus chanceux ont l’insigne honneur de porter les carabines, alors que d’autres ont reçu l’ordre d’amener la caisse de grenades à main, les porte- cibles et le chevalet de pointage. Les munitions (objets sensibles) sont dans la sacoche de l’instructeur. Nous voilà dont gravissant la rue de la Porte de Bourgogne, puis longeant le cimetière à gauche et les fermes à droite plus loin. La route de Moulin St Hubert toujours aussi raide nous dévoilait un chemin qui conduisait aux carrières à proximité de la dernière ligne droite avant la grande courbe dans les Bois de Mouzon, frontière entre l’Ardenne et la Lorraine.

Ce chemin carrossable et caillouteux montait encore fermement vers les Horgnes pour déboucher enfin dans une carrière désaffectée. C’est ici que les tirs à la carabine Mauser de 5,5 , l'alignement des points de visée sur le chevalet et le lancer de grenades inertes se feront en alternance. Afin d"éviter les moments creux, un second instructeur s’y associa pour prendre en charge la moitié de l’effectif pour les cours de topographie et d'orientation sur un tertre dominant la vallée de la Meuse et Moulin St Hubert. Monsieur Leruth fut l' instructeur principal, désigné par l‘ ACM. Cet ancien adjudant-chef d’active du 6e Régiment de Tirailleurs Marocains de Casablanca venait de prendre sa retraite militaire et de trouver un emploi aux établissements Sommer. Il avait donc lui aussi les capacités requises à notre formation. Les cours théoriques se réalisaient dans un premier temps dans une salle de la mairie puis à la cantine Sommer nouvellement édifiée.

Monsieur Leruth savait allier l’utile à l’agréable. Un dimanche particulièrement neigeux, il organisa une sortie à pied pour se rendre au centre Radar d’Amblimont, occupé par des militaires de l’Armée de l’air. Nous prîmes la route de Sedan, puis la montée à travers champs en direction de l’antenne du Radar, ainsi communément appelé par la population, faute de savoir le terme exact et sa fonction. Pour mériter cette visite, il nous intima l’ordre de se déployer en tirailleur et de mettre en pratique la théorie sur le déplacement d’une équipe en zone d’insécurité. En un mot, nous opérions les règles élémentaires du combattant. Ce fut très instructif et pénible à la fois car la neige s’est mise à tomber plus drue et la montée plus accentuée. Toutefois, nous ne laissions pas paraître notre fatigue en la présence de sa fille, de notre âge, qui semblait ne pas souffrir de l’épreuve. Vient le moment tant attendu de la visite de l’infrastructure. Accueillis par le sous-officier de service qui nous obligea à se déchausser. C’est en chaussettes bien trempées que nous visitions la salle opération meublée d’une étrange console sur laquelle des cadrans lumineux et animés se dévoilaient à fur et à mesure de notre parcours. Les explications techniques furent données sans que nous en comprenions le moindre sens. De cette tour vitrée, nous découvrions un panorama fantastique, comme jamais nous eûmes l’occasion de voir notre ville et ses alentours sous cet aspect".

"L’épreuve la plus complexe à mettre en œuvre fut celle de l’entraînement au Brevet Sportif populaire, 3e échelon. L’ A.C.M. ne disposait pas d’infrastructure sportive pour assurer notre préparation. Monsieur Leruth, y pourvut en partie en utilisant le chemin de halage au niveau de la cité Sommer. Nous comblions donc partiellement une partie des épreuves comme la course des 100 m et la course de 1000 m qui ne purent se faire sur la route des marronniers, trop courte en distance et déjà trop encombrée par une circulation automobile naissante. Il avait emprunté aux écoles des poids pour le lancer et le nécessaire au saut en hauteur. Restait donc le grimper de corde que l’on négligea et la natation donc l’ensemble des prétendants usaient d’une façon coutumière des bains improvisés en Meuse ou dans le canal. L’examen se réalisait au stade du vélodrome à Sedan devant un moniteur agréé et un militaire désigné par le centre de PM de Mézières ».

La sélection : Il ne suffit pas d’être inscrit volontairement à la préparation militaire, l’aptitude au service national doit est requise. Afin de s’en assurer, nous avions reçu un ordre de transport collectif pour rejoindre Valenciennes. Départ de Sedan en autorail un tantinet peu pressé. Nous avions le temps car la sélection nous mobilisait trois jours, soldés et une ration de tabac comme pour les appelés dont la sélection est instituée depuis cette année. Nous avons donc étrennés la première sélection ouverte aux prémilitaires et aux appelés du contingent. C’est au centre de recrutement de valenciennes que nous avions subi les tests de sélection psychotechniques et une visite médicale approfondie. Tous les Mouzonnais occupaient la même chambre, la même table au réfectoire et pourvoyaient aux mêmes corvées, un exemple, le désherbage entre les pavés de la cour d’honneur avec comme seul outil, le canif personnel. Un vieil adjudant moustachu épiait attentivement la bande accroupie le nez au sol et l’outil actif. Après le repas, nous étions désignés pour assurer le ménage de la salle à manger ou de la cuisine. Les déplacements dans le quartier se faisaient en ordre serré à l’image de la troupe mobilisée. Nous avions déjà acquis ces rudiments avec le gendarme Carré. De vrais militaires quoique encore en civil, nous ne dénotions pas dans ce contexte tout nouveau. Le résultat des tests et l’aptitude au service militaire et la PM nous parvint quelques jours après. Ce fut une satisfaction générale. Le nouveau centre de sélection de Commercy (Meuse) ouvre ses portes en octobre 1959."

"Le 12 mai 1954, nous sommes convoqués, avec les volontaires de Douzy, de Pouru St Rémy et de Pure-Messempré, au stade de Wendel à Pure pour passer les épreuves en vue d’obtenir le certificat d’entraînement physique prémilitaire. A l’issue des épreuves, les cadres militaires nous présentèrent l’armement suivant : LRAC, PM Mat 49, Fusil Mas 36, et FM 24/29. Nous étions attentifs à cette présentation en sachant que ces armes seront concrètes dans notre quotidien militaire lors du service. Une triste nouvelle est venue assombrir la sérénité de notre adolescence en apprenant la chute brutale de Dien Bien Phu en Indochine. Les troupes françaises survivantes ont été faites prisonnières. C’est peut-être la sonnerie du glas de cette guerre qui dure depuis 1945, en tout cas le nouveau gouvernement Pierre Mendès-France s’y emploie fermement."

"Puis vient le temps du stage de spécialisation. La majorité des candidats ont choisi le stage auto qui débouche sur le permis militaire VL et PL. En ces temps de coût et de durée à consacrer pour les obtenir à titre civil, c’est une manne qui nous est offert, d’autant qu’en fin de service militaire si les permis ont été validés par quelques heures de conduite, ils seront ensuite transformés à la préfecture en un permis civil. C’est tout bénéfice, sous réserve d’effectuer un stage de huit jours, hors du domicile, programmé en décembre 1954 à Laon.Un seul volontaire choisira le stage de formation parachutiste à Laon avec sauts à proximité. L'entrainement s'effectue une fois par semaine à la caserne Dumerbion de Mézières. G… d’Autrecourt aura un amer souvenir de ce stage. Lors de la séance des choix, il essaya à plusieurs reprise de me lancer dans la même aventure, pour ne pas être l’unique candidat du canton. J’avoue avoir eu un moment d’hésitation pour le rallier par esprit de camaraderie plus que sportif. Doté d’une nature pragmatique, j’ai opté pour le permis de conduire. Pendant mon séjour militaire au Maroc avant de rallier Suez, il m’a fallu subir néanmoins l’entraînement parachutiste indispensable pour intervenir en Egypte, lors de la nationalisation du canal de Suez. Pour la petite histoire, la durée du stage para à dépassé largement le temps d’occupation de la campagne d’Egypte. Comme le stage n'avait plus sa raison d'être, il fut annulé avant les six sauts réglementaires pour optenir la plaque à vélo (terme désignant le brevet para). Revenons à nos camions et autres jeeps.

Laon est le lieu d’implantation d’une unité, le 122e ERGT qui est chargé de nous inculquer la théorie et la pratique du stage auto. Hiver rigoureux, froid permanent, habillés comme tout à chacun d’effets militaires, nous nous confondions dans la masse des gens d’active avec seulement un peu empruntés de l’ attitude gauche des nouvelles recrues.

Une chambre commune réunissaient les jeunes volontaires du canton pour notre plus grand bonheur. La toilette du matin se faisait à l’extérieur dans un abreuvoir aux robinets gelés, pas facile dans ces conditions d’être propre ! Briquet à la main sous le corps du robinet, nous récupérions un peu de cette eau glacée pour le visage et la barbe.

La piste d’entraînement pour la conduite se situait à l’intérieur du quartier, on y avait ajouté une butte en terre avec des cheminements accidentés pour apprendre à manœuvrer dans les circonstances particulières. Un jour, notre moniteur, un petit rondouillard de 1er classe, voulut montrer sa dextérité à la conduite de la jeep dans ces lacets aux pentes perfides. Il s’engagea avec nervosité en faisant ronfler le moteur. A la première bosse, la jeep prit son envol pour atterrir à la bosse suivante. Les quatre roues bien ajustées rebondissaient d’un commun accord pour la plus grande joie des élèves qui n’eurent pas à être témoin d’un drame forcément évident. Tout penaud, il eut cette phrase rédemptrice : « Voyez les gars, c’est la chose à ne pas faire ! il faut toujours assurer sa conduite et rester maître de soi… ». On l’avait bien compris".

"En juin 1955, les épreuves finales pour l’obtention du Brevet de Préparation Militaire Elémentaire se déroulaient au quartier Asfeld à SEDAN. Sur les rangs, peu de volontaires de l’ACM, l’effectif avait fondu après le stage de la conduite auto à Laon. Les épreuves de tirs se réalisèrent dans les douves du château fort, je me souviens d’avoir fait un carton dont le résultat a subjugué les examinateurs présents".