Edito du maire de Frontinhan (mars 2012)

Les vertus de la rupture

Alors que la crise pèse toujours plus péniblement sur les ménages, que le gouvernement s’entête à faire payer sa politique de rigueur aux plus modestes et que la toute nouvelle «TVA sociale» couplée avec les dernières dispositions fiscales vont encore augmenter le nombre de familles en difficulté, 2012 sera, à Frontignan la Peyrade, une année de rupture.

Une rupture positive dans le contrat passé avec les contribuables, dans l’engagement pris et tenu depuis 10 ans, d’un cercle vertueux qui limitait la hausse des taux communaux d’imposition à celle de l’inflation afin de ne pas appauvrir la commune. Cette année, nous proposons de les maintenir au même niveau que l’an passé, autrement dit de ne pas augmenter les impôts locaux.

Nous faisons également le choix de maintenir tous nos abattements sur la taxe d’habitation à leur taux maximum. Nous sommes, avec Montpellier, la seule ville importante à le faire dans l’Hérault. C’est la traduction de notre volonté de poursuivre une politique fiscale sociale et juste. Concrètement, cela permet aux familles aux revenus très modestes de ne pas payer la taxe d’habitation.

S’ils sont des actes symboliques forts, ces choix budgétaires ont, cumulés avec la baisse des dotations de l’Etat, un coût non négligeable d’environ un million d’euros pour la collectivité en 2012.

« Le gel des taux des impôts locaux marque un acte de solidarité important et nécessaire. »

Et comme le confirme le rapport de la Chambre régionale des comptes sur notre gestion 2005-2011, consultable sur le site Internet de la Ville, ces choix sont rendus possibles par une politique économique et fiscale, certes tendue, mais saine et rigoureuse, notamment en matière de maîtrise de la dette, de maîtrise des dépenses de fonctionnement général et de maîtrise des dépenses salariales. Je souligne également que ce 0% de hausse des taxes locales ne sera pas compensé par d’autres augmentations - ni du prix du repas dans les restaurants scolaires ni de la part «collectivités territoriales» sur l’eau - pas plus qu’ils ne seront reportés sur 2013.

Malgré cette perte sèche, la dynamique des investissements ne faiblira pas pour autant. Si je propose de reporter des investissements que j’estime moins prioritaires, comme la rénovation de la salle d’honneur de l’Hôtel de Ville, et de resserrer encore le budget de fonctionnement, les grands projets et la poursuite du développement des services publics utiles à tous sont maintenus.

L’aménagement du boulevard urbain, la construction de l’écoquartier des Pielles, la restructuration de l’école des Lavandins, celle de la rue Anatole-France, la réalisation d’une halte plaisance, l’élaboration d’un schéma de déplacement modes doux, la création de places supplémentaires dans les crèches, d’un boulodrome équipé d’un siège social à l’aire de loisirs, le développement des services péri et extra scolaires, la modernisation du CinéMistral, le renforcement de la police municipale, … sont autant de projets essentiels que nous mettrons en chantier en 2012.

La décision du gel des taux des impôts locaux, qui aura pour effet de «nuancer» l’augmentation des bases décidée par l’Etat (plus 2% environ), n’aura, certes, qu’une incidence minime sur le pouvoir d’achat des Frontignanais (entre 35 et 50 € d’économie). Mais elle marque un acte de solidarité important et nécessaire. Un choix politique, en somme.