Extraits de symposiums SEFA 2005 à lire pour susciter votre réflexion afin de vous aider à orienter votre formation si vous êtes élève ou à combler vos lacunes si vous êtes breveté.
La compétence c’est « être l’homme de la situation, et ce quelle que soit la situation ».
Piloter peut se définir comme « évoluer dans un environnement fait d’éléments naturels instables et hostiles. C’est savoir parer à l’imprévu et se maintenir dans un rapport constant avec l’altérité ».
Retour d’expérience des pilotes inspecteurs
Orateurs : François PIERARD et Philippe DEBITUS VAUGLIN
Respectivement pilotes inspecteurs aux DAC Sud-Ouest et Ouest
À partir de leur expérience de terrain, ils dressent un constat pointant les déficiences quant aux savoirs, savoir-faire et savoir-être des pilotes actuels. Leurs différentes analyses montrent que le niveau général des stagiaires s’avère simplement « suffisant », voire « minimum », sachant que ce résultat peut lui-même être considéré comme « un indicateur de performance de l’instructeur ». Les stagiaires, peu conscients de leur marge de progression réelle et nécessaire, s’avèrent peu outillés pour se perfectionner efficacement.
Les savoirs
De façon générale, ils observent une faible conceptualisation des acquis théoriques couplée d’une difficulté à établir une liaison entre la théorie et la pratique. Concrètement, les pilotes ont des problèmes pour anticiper toute une série de points relatifs à la gestion du vol (par exemple l’analyse météorologique). Quelles qu’en soient les raisons, ce constat suppose que les messages fournis par les instructeurs ne sont pas adaptés.
Concernant la connaissance de la réglementation, on relève une particularité : celle-ci est principalement vécue comme une contrainte. Par conséquent, ses fondements, son rôle et son utilisation sont généralement ignorés. Quant aux connaissances avion plus techniques, certains points associés au fonctionnement ou à la bonne utilisation du système s’avèrent mal maîtrisés (par exemple le réchauffage carburateur). Ainsi, « la perception et l’utilisation des systèmes seraient réduites à une approche de type conducteur automobile ».
Les savoir-faire
Ainsi, les stagiaires sont fréquemment déstabilisés par des questions de base du type « combien de carburant a t‘on consommé depuis notre départ ? ».
Les savoir-être
Le manque de recul et de curiosité pour l’analyse de leurs propres pratiques est repérable chez les stagiaires. Un intérêt particulier doit être porté sur ce point afin d’éviter l’émergence de « pilotes passifs ».