Compte rendu 'Cloud Computing'

Cette conférence s'est déroulée dans d'excellentes conditions :

3 intervenants :

- pour l'introduction, un non spécialiste, notre président : André BOURRICAUD

- pour la présentation scientifique, un enseignant-chercheur à l'INSA : Thierry Monteil

- pour la présentation industrielle, un responsable commercial : Sébastien Milhac, société e-need

- et son directeur Luc Marta de Andrade, p-DG de la société e-need

sous le patronage de Michel Diaz, Directeur de Recherches au LAAS/CNRS

devant un public nombreux et attentif venu pour bien comprendre ce que cache les 2 mots

"CLOUD COMPUTING"

Présentation 'Cloud Computing' par André Bourricaud

Vous pouvez aussi télécharger le Powerpoint ' LE CLOUD Présentation.pptm ' (voir en bas de la page)

et écouter l'enregistrement sonore : Cloud Computing Introduction par André Bourricaud

Bonjour,

Nous remercions vivement nos intervenant d’avoir accepté d’apporter leurs connaissances en informatique et tout particulièrement pour le domaine, objet de notre conférence, le CLOUD COMPUTING.

Depuis 2 ou 3 ans, vous avez pu constater sur vos écrans personnels que les grands fournisseurs d’accès à Internet proposent de plus en plus souvent des espaces énormes pour stocker vos photos, vos données, pour partager ces photos ou ces données avec vos amis, vos collaborateurs. Tout cela gratuitement. Offre extraordinaire ! Sur vos portables, tablettes, smart phones, i-phones … ces offres se multiplient.

Mettez vos documents, mails, agendas, photos, films dans le nuage …. L’offre est séduisante et le concept vraiment attractif. Trop beau pour être honnête, diront certains. Pourtant, l’offre existe et il suffit de quelques secondes pour souscrire, s’inscrire, et vous disposez instantanément de 10 Goctets, voire plus et que cet espace mémoire peut être redimensionné très facilement pour un coût très faible.

Mais, on peut se demander à la réflexion où est ce fameux nuage, qu’est-ce que ce nuage ? Après le premier moment d’euphorie, on peut s’interroger sur l’intérêt caché d’une telle offre. Alors, nous avons décidé de lancer cette conférence pour se poser la question avec vous.

Cette appellation ‘nuage’ est une appellation purement ‘Marketing’ et cache en fait des énormes Data Centers placés dans des sites éloignés, peut-être sur un autre continent, tenus secrets.

Ouvrez aujourd’hui une revue traitant d’économie, d’informatique, vous trouverez de nombreuses pages titrant sur le cloud computing et ses attraits.

Alors, je vous propose une première approche de ces propositions en s’informant sur le net.

Ouvrons Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Cloud_computing et lisons :

Définition du CLOUD COMPUTING (Wikipédia)

Le cloud computing est un concept qui consiste à déporter sur des serveurs distants des stockages et des traitementsinformatiques traditionnellement localisés sur des serveurs locaux ou sur le poste de l'utilisateur. Plus précisément selon le NIST (National Institute of Standards and Technology), le cloud computing est l’accès via le réseau, à la demande et en libre-service à des ressources informatiques virtualisées et mutualisées.

Bien que l'anglicisme cloud computing soit largement utilisé en français, on rencontre également les francisations informatique virtuelle, informatique dans le nuage,informatique en nuage, informatique dématérialisée, ou encoreinfonuagique.

Ce concept est vu comme une évolution majeure par certains analystes, ou comme un piège marketingpar d'autres, notamment par Richard Stallman.

En France, la commission générale de terminologie et de néologie précise que l'informatique en nuage est une forme particulière de gérance de l'informatique, puisque l'emplacement des données dans le nuage n'est pas porté à la connaissance des clients.

Évolution majeure ou piège marketing, nos amis nous donneront leurs points de vue à ce sujet. Il est évident que le nuage n’est pas sorti d’un chapeau et qu’il s’agit d’une évolution importante de notre manière de vivre l’informatique aujourd’hui.

Je me souviens au début des années 60, l’informatique s’installait en toute puissance dans les entreprises. C’était le temps des salles informatiques 'bunkerisées' avec des équipes de gestion toute puissantes. Le savoir de l’entreprise était gardé par les grands prêtres informaticiens … Puis le PC, personnal computer, l’IBM PC a fait son apparition sur nos bureaux faisant évoluer le concept centralisé vers au contraire un système réparti. L’incidence sur les équipes d’informaticiens a été importante. Dans les entreprises, on a résisté en réorganisant ces PC en réseaux internes gérés par une équipe technique. Les données sensibles étant toujours protégées dans des zones de stockage privilégiées. Au fur et à mesure la puissance de calcul des PC a augmenté, la notion de logiciels applicatifs distribués a remplacé peu à peu les logiciels centralisés dans des serveurs locaux qui contrôlaient leur utilisation. Cette dispersion confortable à première vue a rapidement donné ses limites quand on s’est aperçu des difficultés de communication lorsque les versions des logiciels n’étaient pas les mêmes. Cette dispersion n’est pas favorable à une bonne gestion des matériels, des logiciels et des données ainsi qu’à un bon fonctionnement des équipes.

L’évolution de l’Internet, du nomadisme grandissant de nos outils font que l’on peut souhaiter accéder à toutes les informations utiles à son travail où que l’on se trouve. Le premier réflexe a été de doubler son PC de bureau avec son PC portable avec un souci constant d’harmonisation entre les 2 machines. Etape intéressante mais contraignante. Accéder aux données de l’entreprise ou à ses données personnelles à distance, où que l’on se trouve devient de plus en plus nécessaires quel que soit l’instrument dont on dispose. Une entreprise pourra-t-elle s’organiser pour autoriser l’accès à ses personnels et uniquement à eux à toutes les données utiles au travail de chacun. On voit poindre dans ce dispositif un risque important d’accès non autorisés. Quel sera le coût d’une telle installation en matériel et en personnel ?

Certaines très grosses entreprises se sont organisées de cette manière. Les systèmes de vente sur internet notamment ont fait de très lourds investissements … très saisonniers. Hors Noël, ils étaient vraiment sous utilisés. D’où l’idée d’offrir ces centres de données à d’autres utilisateurs et de partager ainsi les serveurs, les systèmes de stockage avec d’autres entreprises, mutualisant ainsi les efforts d’équipement et de services. Restait à trouver un terme choc pour lancer ce « nouveau concept’ : le CLOUD COMPUTING venait de naître conjointement avec l’évolution vers le haut-débit des réseaux.

Ce terme superbement choisi a été un véritable révélateur. Qui n’a pas vu dans les journaux des publicités vous proposant de vivre extraordinairement dans le CLOUD. A priori, cette absence de localisation, ce mystère, cette magie a un côté séduisant et le coup Marketing a bien réussi !

Le concept sous-jacent du cloud computing remonte aux années 1960, lorsque John McCarthy a estimé que «le calcul pourrait un jour être organisée comme une entreprise de service public . " Presque tous les caractéristiques modernes de l'informatique en nuage (mise à disposition élastique, fournis à titre utilitaire, en ligne, l'illusion de l'offre infinie), la comparaison à l'industrie de l'électricité et l'utilisation de public, privé, le gouvernement et les formes communautaires, ont été complètement exploré dans Douglas Parkhill 's 1966 livre, Le Défi de l'utilitaire Computer . D'autres chercheurs ont montré que les racines du cloud computing aller tout le chemin du retour vers les années 1950 lorsque le scientifique Herb Grosch (l'auteur de la loi Grosch ) a postulé que le monde entier serait exploitée à la terminaux passifs alimentés par environ 15 grands centres de données

Tout le monde s’y met :

Côté grand public GOOGLE, FACEBOOK, AMAZON, MICROSOFT, WINDOWS LIVE, vous offrent de stocker vos photos, votre bureau, vos courriels, de gérer votre agenda, vos contacts … Ainsi vous avez accès à instantanément toutes vos données que vous soyez à Toulouse, dans votre bureau, ou en Afrique du Sud, vous pouvez ainsi autoriser vos relations à partager, modifier certains de vos fichiers. Les logiciels sont maintenant également localisés dans le cloud avec un coût éventuel à l’utilisation.

C’est ce côté Grand Public qui m’a poussé à présenter cette conférence, percevant le dessous de l’iceberg :

- pourquoi un telle offre ‘gratuite’ ? Quels sont les grands bénéficiaires ?

- l’installation de ces réflexes dans le public va rendre l’offre professionnelle encore plus évidente et nécessaire en entreprise.

- Qu’elle est l’offre industrielle ? Quel est son impact économique ? Nos amis spécialistes vont certainement nous en parler

Longtemps avant que ne naisse l'expression « Cloud computing », les architectes de réseaux (ceux qui conçoivent les réseaux intra et inter-entreprises) schématisaient Internet par un nuage dans leurs croquis. En anglais, l'on parlait alors de « the cloud », ce qui signifiait à peu de choses près l'Internet que nous connaissons. Ce nuage évoquait alors une connexion vers une quantité indéfinie d'utilisateurs et non pas des services tel que nous l'entendons maintenant.

En 2009, moins de 10 % des entreprises interrogées mentionnent recourir déjà à des services de cloud computing dans le domaine de l’hébergement de leurs infrastructures et applications informatique. Dès 2011 et au-delà, les entreprises portent et porteront un intérêt de plus en plus soutenu à ces services puisque, selon le type de cloud computing envisagé (privé interne, privé externe ou public), elles devraient être entre une sur deux et une sur trois à y recourir. La tendance semble néanmoins en faveur des clouds privés internes même si les entreprises ne se limitent pas obligatoirement à ces services et devraient sans aucun doute combiner les solutions entre elles.

Depuis le printemps 2009, l'Open cloud manifesto réunit des éditeurs qui estiment que le cloud computing devrait être ouvert. Contrairement à Microsoft et Google qui ne l'ont pas signé. Quatre éditeurs de logiciels libres (IELO, Mandriva, Nexedi et TioLive) ont fondé la Free Cloud Alliance (FCA) le 25 mars 2010. Cette dernière propose une offre globale.

Le 22 novembre 2010, le gouvernement des USA a lancé sa politique de cloud prioritaire : des économies substantielles sont attendues sur son budget annuel informatique de $80 milliards, par la consolidation d'au moins 40 % des 2 100 data centers d'ici 2015.

Dans le cadre des investissements d'avenir, le gouvernement français a signé à l'été 2011 un protocole d'accord avec Dassault Systèmes, Orange et Thales pour mettre en place un consortium fournissant aux entreprises et administrations un cloud sécurisé.

Face à la domination des États-Unis

dans l'informatique dématérialisée, les pouvoirs publics et les entreprises nationales élaborent depuis deux ans une solution nationale.

Grands desseins du gouvernement français en matière de services informatiques dans le nuage. Un investissement de 135 millions d'euros, apporté en deux étapes, vient d'être confirmé par le gouvernement pour le projet Andromède, retenu cet été. Il s'agit de bâtir un projet de «cloud computing à la française» qui va regrouper l'État, Thales, Orange Business Services et Dassault Systèmes (dont le premier actionnaire détient Le Figaro). Il est nécessaire d'avoir autour de la table et des mêmes usines numériques seulement des acteurs français ou, au moins, européens. Car depuis le Patriot Act, promulgué aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, les groupes américains doivent fournir, aux agences de renseignement, sur leur demande, les informations stockées dans leurs centres de données, sans tenir compte de la nationalité du client.

Face à ce risque, «l'objectif est de créer une centrale numérique en France. Car certaines données, notamment en matière de défense, d'aéronautique ou de santé, sont sensibles ou stratégiques», explique Bernard Charlès, le directeur général de Dassault Systèmes. L'enjeu est crucial pour Éric Besson, le ministre de l'Industrie, qui assure que: «Comme l'acier et le plastique pour l'automobile, la capacité de stockage et la puissance de calcul sont les matières premières essentielles de l'industrie numérique. Dans les prochaines années, l'industrie du cloud computing va occuper la position qu'occupait la production du charbon et de l'acier après la guerre: celle d'une industrie stratégique qui irrigue l'ensemble de notre économie.»

La compétitivité et la souveraineté de la France sont donc en jeu. «L'hébergement à l'étranger de données appartenant au gouvernement ou à des entreprises pose une question majeure de sécurité. Notre souveraineté passe par une maîtrise de nos infrastructures informatiques», ajoute le ministre de l'Industrie. De plus, l'exportation de données à l'étranger d'un service de l'État aurait des répercussions politiques désastreuses. Dans ce but, le Fonds stratégique d'investissement a pris sa première participation dans le cloud computing, en investissant dans Tinubu Square, qui commercialise des solutions logicielles et des services de gestion du crédit.

«Il y a d'importantes mesures d'économies à attendre de la transformation apportée par le cloud computing. Nous sommes au début de ce processus. La mutualisation des centres de données des États a déjà été engagée en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas», souligne Thierry Breton, le PDG d'Atos. Dans cet esprit, la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication prépare une stratégie d'utilisation du cloud computing par les services de l'État. Une économie de 35% à 50% est espérée pour des dépenses de 3 milliards d'euros par an.

De son côté, grâce à ses investissements dans l'informatique dans le nuage, le gouvernement fédéral des États-Unis a déjà économisé 4 milliards de dollars.

Conséquences

En ce qui concerne le marché des services informatiques, le développement du cloud computing devrait entraîner la cannibalisation des acteurs traditionnels, en particulier ceux dont les clients sont des PME et des TPE. Le modèle SaaS (Software as a service) donne un avantage certain aux gros fournisseurs de services dont les prix sont très liés aux volumes[39]. Le modèle IaaS (Infracstruture) quant à lui nécessite des investissements conséquents que seuls quelques acteurs ayant des capacités financières suffisantes, au-delà des compétences, pourront assumer.

Un déplacement des effectifs informatiques vers les hébergeurs et opérateurs de clouds est également à prévoir car les profils techniques et commerciaux recherchés y sont différents.

Par ailleurs, même si le mode de commercialisation du cloud computing repose encore beaucoup sur de la contractualisation en ligne en direct sans passer par des revendeurs, il semble que progressivement les acteurs du marché s'appuient sur des réseaux de revendeurs spécialisés et que le canal indirect devienne incontournable[40]. Ces approches favorisent le développement d'écosystèmes avec des profils de revendeurs nouveaux. Elles poussent les revendeurs plus traditionnels à évoluer sachant que la commercialisation de solutions de cloud computing peuvent être une opportunité pour eux d'offrir des services à valeur ajoutée, sources de marge conséquentes (conseil, paramétrage, intégration, formation et support client). Nos amis de e-need nous en parleront certainement.

Le développement du cloud computing entraine également le développement des centres de données ou datacenters. Les prestataires doivent augmenter leurs infrastructures (serveurs, bande passante, m2…) pour disposer de ressources suffisantes face aux besoins croissants clients. Les modèles proposés par ces prestataires doivent également évoluer, le cloud privé transformant les modèles économiques qui prévalaient jusqu’ici[41].

Avantages

La mutualisation du matériel permet d'optimiser les coûts par rapport aux systèmes conventionnels et de développer des applications partagées sans avoir besoin de posséder ou de louer chez un hébergeur ses propres machines dédiées au calcul. 20 à 25 % d’économies pourraient être réalisées par les gouvernements sur leur budget informatique s’ils migraient vers le cloud computing[42]. Comme pour la virtualisation, l'informatique dans le nuage est plus économique grâce à son évolutivité. En effet, le coût est fonction de la durée de l'utilisation du service rendu et ne nécessite aucun investissement préalable (homme ou machine). Notons également que l'élasticité du nuage permet de fournir des services évolutifs et donc de supporter les montées de charges.

Par exemple, Salesforce.com, pionnier dans le domaine de l'informatique dans le nuage, gère les données de 54 000 entreprises, et leurs 1,5 million d'employés, avec seulement 1 000 serveurs (mars 2009).

De plus, et c'est un argument mis en avant par les fournisseurs d'application en nuage, les services sont extrêmement fiables car basés sur des infrastructures performantes possédant des politiques efficaces de tolérance aux pannes (notamment des répliques).

Inconvénients

L'ONG Greenpeace dénonce, dans son rapport 2010 sur l'impact écologique du secteur informatique[43], les impacts négatifs de l'informatique en nuage (voir article informatique et développement durable).

D'autres problèmes sont soulignés :

  • La sécurisation de l'accès à l'application entre le client et le serveur distant. On peut aussi ajouter le problème de sécurité générale du réseau de l'entreprise : sans cloud computing, une entreprise peut mettre une partie de son réseau en local et sans aucune connexion (directe ou indirecte) à Internet, pour des raisons de haute confidentialité par exemple. Dans le cas du cloud computing, elle devra connecter ces postes à Internet (directement ou pas) et ainsi les exposer à un risque d'attaque ou a des violations de confidentialité.

  • les offres de cloud ne sont pour ainsi dire jamais assorties d’un contrat garantissant la pérennité de l’offre

  • Les entreprises perdent la maîtrise de l'implantation de leurs données ainsi que du cycle de vie des applications.

    • facebook l’illustre bien avec le changement régulier des conditions générales d’utilisation sans sollicitations de l’utilisateur et uniquement pour satisfaire les velléités juridiques de la firme. Finalement, faire le choix du Cloud, c’est accepter de se plier aux règles de son fournisseur. Je ne dis pas que c’est horrible, je dis juste que c’est accepter de ne plus avoir le contrôle. On ne gère pas les processus, la sécurité de ses données, etc.

· “Quand un service est gratuit, c’est que vous êtes le produit”. La notion de vie privée est particulièrement problématique avec le Cloud. Les géants comme Google ou Facebook utilisent votre navigation, vos choix, vos goûts pour cibler la publicité qui vous est propre. Ainsi, on peut dire que tout ce qui est proposé gratuitement dans le cloud se paie toujours d’une façon ou d’une autre. Et c’est majoritairement votre vie privée qui en est le prix.

  • De même, les diverses politiques de sécurité et closes d’utilisations permettent souvent à des personnes d’accéder à vos informations via les réseaux sociaux sans que vous le vouliez pour autant. Les derniers scandales frappants Google et surtout Facebook l’illustrent parfaitement.

  • Il est tout à fait possible de stocker les données sensibles des entreprises dans des espaces sécurisés en intra-extra entreprises, de manière à éviter à la fois les risques liés au stockage sur des serveurs externes et ceux liés à l'acheminement des données jusqu'à ces serveurs.

Sécurité :

Ce point, intimement lié aux 3 précédents, est tout particulièrement important pour les entreprises. Une entreprise qui décide de confier à un partenaire on the cloud la gestion de ses données et services ne maitrise pas les coupures, dépend du prestataire et peut toujours craindre pour le respect de son contenu hébergé. De plus, les serveurs de cloud sont nécessairement plus exposés que le serveur d’une PME. En soit, certaines données sont alors plus vulnérables si elles se trouvent sur la même banque de serveur que des données stratégiques (imaginez par exemple si vous étiez hébergés sur les mêmes serveurs qu’Areva).

    • le cloud par nature très ouvert sur les réseaux, sur Internet attise le risque d'attaques

    • le partage des ressources fait poindre le risque de faille dans les couches de virtualisation

    • le cloud est administré et ouvre la porte à une prise de contrôle par un administrateur malveillant

    • la localisation : où sont mes données ? la nature même du cloud permet que les données bougent de data center en data center pour des raisons de redondance ou d'équilibrage de charge

Les différentes autorités internationales affichent des positions très réservées quant à la sécurité des données dans le cloud public. La CNIL quant à elle, a lancé fin 2011 une grande consultation dont on attend la publication des éléments.

A cela s'ajoute la polémique sur le Patriot ACT (politique US) qui confère le droit aux agences de sécurité et services spéciaux (FBI,CIA..) le droit d'exiger des administrateurs système les clés d'accès aux données. Le patron de Microsoft UK déclarait ne pas pouvoir assurer que les données européennes stockées dans les data centers cloud européens ne quitteraient pas l'Europe ; de même Google a affirmé que le gouvernement américain pourrait accèder à toutes les données en raison du Patriot Act.

Il faut savoir que l'état francais se pose les mêmes questions, à savoir s'il peut aller saisir des données stockées à l'étranger !

D'où cette question primordiale : sur qui pèse l'obligation de sécurité des données, fournisseurs, utilisateurs... ?

Les questions juridiques posées notamment par la propriété d'abstraction sur la localisation des données du Cloud Computing[44].

  • Le Cloud Computing pose aussi des problèmes sur le plan des assurances, notamment lorsqu'une entreprise fait valoir une perte d'exploitation suite à une défaillance de son fournisseur. Là où une seule compagnie couvrait un risque, la compagnie d'assurance de la société offrant l'architecture Cloud intervient en plus, ralentissant fortement les indemnisations.

  • Le client d'un service de cloud computing devient dépendant de la qualité du réseau pour accéder à ce service. Aucun fournisseur de service cloud ne peut garantir une disponibilité de 100 %[45].

Critiques

Le cloud est en train de se démocratiser, qu’on le veuille ou non. Il devient une institution incontournable comme l’a été a une époque la banque. La banque, la bourse et le système bancaire actuels font partie à part entière de notre société, avec les risques que cela comporte. La crise récente des subprimes illustre que ce système est tout aussi dangereux que pourrait l’être le système du cloud computing. Plutôt que craindre le cloud qui devient incontournable, il semble donc plus raisonnable de réfléchir à comment ne pas finir par le subir.

Pour Richard Stallman[8],[46], à l'origine de GNU, l'informatique dans le nuage « est un piège », ses utilisateurs perdant le contrôle de leurs applications. Ce militant du logiciel libre y voit un concept publicitaire sans intérêt, rejoignant les critiques exprimées par Larry Ellison, fondateur d'Oracle, selon lequel il s'agit d'un phénomène de mode[47].

" Le cloud computing est tout simplement un piège forçant plus de monde à verser dans la sécurité, à acheter des systèmes propriétaires qui leur coûteront de plus en plus cher au fil du temps. [...] L’une des raisons pour lesquelles vous ne devriez pas utiliser des applications Web pour votre travail informatique est la perte de contrôle. C’est tout aussi mauvais que d’utiliser un programme propriétaire. Pour votre informatique personnelle sur votre ordinateur, choisissez un programme qui respecte la liberté. Si vous utilisez un programme propriétaire ou le serveur Web de quelqu’un d’autre, vous êtes sans défense. Vous vous en remettez à quiconque a développé ce logiciel. "

Source Generation NT

Kit de survie en Cloud Computing

Il serait prétentieux de ma part de prétendre que je vous sert sur un plateau la solution pour dompter ce “nuage sauvage” mais je pense que ces quelques conseils ne peuvent que servir :

1. Choisissez vos acteurs

Même si le monde numérique, et plus particulièrement Internet, nous ont habitué à la politique du “il faut faire vite sous peine d’être dépassé”, prenons le temps de réfléchir. Attendons que la viabilité d’un fournisseur de services soit avérée avant de le choisir. Que risque-t-on si ce n’est le choisir en retard par rapport à ses amis? Notre amour propre vaut-il vraiment plus que la sécurité de nos données?

Après, il va de soi que le degré de criticité aura une incidence sur notre choix. Finalement, comme pour tout choix stratégique, assurez vous de ne pas confier la sécurité de vos données et services critiques à un acteur non viable.

2. Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier

Petit, mon père m’a donné un conseil lorsque j’ai eu l’illustre privilège de recevoir mon premier jeux de clefs de la maison : “Ne mets pas toutes tes clés sur le même porte-clefs en cas de perte” (comme tout ado qui se respecte, je n’ai pas suivi ce conseil et quelques temps plus tard, j’ai perdu mes clefs avec sur le même anneau la clé de mon cadenas de vélo, les clefs de mon garage, les clefs de ma maison). Le conseil est vrai, plus encore, pour vos services de Cloud.

Il va de soi que les géants de l’informatique Facebook, Google, Microsoft, etc. vont tenter de s’approprier le Cloud et de concentrer en leur sein tous vos services et données. Microsoft vient d’ailleurs de commencer sa campagne de séduction pour “Le Cloud” (vous avez sans doute eu l’occasion de voir ce déplorable spot TV où une mère de famille dispose d’une soft magique de retouche photo particulièrement bidon mais idéal pour rassurer la ménagère quant aux enjeux du Cloud). Facebook, lui, décide de devenir un acteur de messagerie mail. Vous pourrez sous peut concentrer tous vos services de Cloud chez un même fournisseur. Ne cédez pas à cette tentation! Ne placez pas toutes vos billes chez le même fournisseur. Ainsi en cas de problème, panne, rupture ou autre avec un fournisseur, l’impact sera réduit. Même si la chose est moins simple à gérer, elle l’est nettement plus qu’accuser la perte de toutes vos photos, mails, documents, logiciels, etc. en même temps!

3. Faites preuve de bon sens

Je l’expliquais avec mon article sur Facebook, le problème majeur de ce genre de solution reste l’usage qu’on en fait. On sait que placer ses données sur Facebook, c’est les placer devant le regard du monde. Pour moi, ceux qui déplorent un effet de bord de Facebook (licenciement, raillerie, etc.) l’ont très souvent largement cherché!


Ré-flé-chis-sez! Si vous décidez pour une raison quelle qu’elle soit d’opter pour un service, considérez ce qu’il implique. Lisez à tête reposée les conditions d’utilisation et les termes légaux. Une fois sûrs de ce que vous pouvez ou non faire sans danger, commencez à utiliser le service désiré. C’est le bon sens même.

4. Soyez votre propre cloud

L’intérêt du Cloud n’est pas que vos données soient sur Internet mais accessible depuis Internet. Face aux enjeux du Cloud computing et son enfermement de plus en plus de personnes décident d’opter pour la solution de l’auto-hébergement. Vos données restent accessible depuis Internet mais stockées chez vous. Bien sûr, cela implique d’en avoir la place, le temps, les compétences et les ressources.

Je citerai par exemple les solutions de stockage de données OwnCloud, de réseau social Diaspora ou de mail roundcube. Avantages de la solution : vous gardez le contrôle et vos données sont accessibles depuis Internet. Inconvénient de la solution : les contraintes techniques. Bref, une solution viable mais à réserver aux plus courageux d’entre nous!

Pour l’illustrer, j’aime bien cette caricature de geektionnerd :

Alors, faut-il avoir peur du Cloud? Comme tentait de l’expliquer cet article, l’utilisation du Cloud n’est pas sans risques (enfermement, sécurité, rupture, etc.). Mais ces risques restent maitrisables. Je vous rappelle les 4 conseils pour y arriver :



Associées à cette présentation,

nous vous proposons les vidéos suivantes :

02 Le futur de l’informatique 2:14

http://www.microsoft.com/fr-fr/showcase/details.aspx?uuid=1be68be6-fb2a-40f2-a241-b92c6533b12f

03 exemple de Coca-Cola 4 :57

http://www.microsoft.com/fr-fr/showcase/channelDetails.aspx?channelid=cloud

04 Exemple de Cloud : Baker Hugues 2 :20

http://www.microsoft.com/fr-fr/showcase/details.aspx?uuid=3ca3cdde-b112-4e88-b014-e5ac3f97da3f

04a Un exemple français 2mn

http://www.orange-business.tv/2012/02/les-entreprises-innovent-le-groupe-excent-met-en-place-le-bureau-a-distance-dans.html?mediatic-first-mars

05 Parlons du cloud 4 :34

Partie 1 : Introduction sur le Cloud Emmanuel Sache, Architecte chez Microsoft Services, revient sur les grandes problématiques du cloud computing. Il nous présente également les démarches d’amélioration des Datacenters et d’accompagnement vers le Coud privé proposés par Microsoft Services.

http://www.microsoft.com/fr-fr/showcase/details.aspx?uuid=a1c464c9-0f23-4f3c-9558-a9815b14462f

06 Le Cloud pour qui ? 13:25 mn

Le Cloud pour qui ?

Toute entreprise peut trouver des bénéfices à évoluer vers une solution de type Cloud, qu’il soit Public ou Privé.

Les avantages du Cloud Computing peuvent varier en fonction de la taille et des besoins de l’entreprise.

http://www.microsoft.com/fr-fr/showcase/details.aspx?uuid=6a8b62cb-abd0-4434-9f2d-d807a8124015

07 securisez vos actifs ?

Toutes les sociétés spécialisées dans l'informatique mettent un point d'honneur à protéger les données et garantir la sécurité et la confidentialité à l'échelle de l'entreprise. Découvrez comment Microsoft protège ses datacenters de Cloud computing mondiaux et profitez de l'expérience d'un spécialiste.

http://www.microsoft.com/fr-fr/showcase/details.aspx?uuid=fdab2a7c-db2c-43e1-890f-eb4d349d66c9

08 La proposition ORANGE : 3 tendances Cloud pour 2012

http://blogs.orange-business.com/cloud-computing/2012/01/3-tendances-cloud-pour-2012.html?mediatic-fev12=cloud

http://blogs.orange-business.com/cloud-computing/2012/03/cloudstore-un-nouveau-modele-pour-les-it-gouvernementales-cloud-computing-it.html?mediatic-22mars12=cloudstore

http://blogs.orange-business.com/cloud-computing/2012/03/comment-securiser-son-passage-dans-le-cloud-computing-securite-donnees.html?mediatic-22mars12=passagecloud


Présentation par Thierry Monteil

Thierry Monteil prend ensuite la parole pour présenter le point de vue du scientifique et nous éclairer sur les mécanismes fonctionnels qui régissent le "cloud".

Vous pouvez voir sa présentation en téléchargeant le fichier : cloud_club_audio_monteil.pdf

et écouter l'enregistrement sonore : CLOUD COMPUTING Présentation Thierry Monteil

Présentation e-need par Sébastien Milhac

Sébastien Milhac a ensuite fait part de l'expérience de la jeune entreprise e-need qui a une proposition locale tout à fait pertinente, alliant la sécurité, la localisation des données dans la région, le conseil auprès des sociétés se proposant de faire 'le saut dans le nuage'.

Voir la présentation powerpoint en PJ (télécharger en bas de page) : e-need_20120321.v1.1.pptx

et écouter l'enregistrement sonore : CLOUD COMPUTING Présentation Sébastien Milhac

Questions avec le public

A la suite de ces 3 présentations, le public, très intéressé par la découverte de ce nuage informatique a ensuite posé beaucoup de questions sur l'intérêt et les risques de déplacer ses données loin de leur lieu d'utilisation.

Luc Marta de Andrade, p-DG de la société e-need a apporté aux questions des réponses très circonstanciées et claires en particulier sur l'enjeu technique et économique du cloud.

Chacun a pris conscience de cette évolution et du fait que bientôt nos machines seront réduites à l'état de terminal ultra dépouillé : un clavier, un écran, une liaison internet.

Toutes les données personnelles, les données de l'entreprise et les applicatifs seront dans le cloud. Bien entendu, on sera facturé mensuellement à l’utilisation et le gérant de nos données, bien qu'il jure respecter totalement nos données, connaîtra parfaitement nos goûts, comportements et préférences : une banque de données exceptionnelle négociable à prix d'or !!!

Encore une fois, toute médaille a son revers.

A nous de l'utiliser en connaissance de cause, prudemment. C'est malgré ces bémols, une extraordinaire façon de prolonger son cerveau au delà de sa maison, dans le monde entier. Cela nous donne une dimension exceptionnelle qu'aucun être humain avant notre génération n'a connu ou n'a même rêvé !!!

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