Compte-rendu
"Médias et démocratie participative"


"Les médias et la démocratie participative"

Quelques minutes de métro et vous voilà à la Médiathèque José Cabanis...

...dans le Grand Auditorium

Niveau de fréquentation : moyen l'auditorium était rempli à environ 50%

Défections de dernière minute parmi les intervenants :

  • Olivier Loubet, Rédacteur en chef France 3 Sud, souffrant n'a pas pu nous rejoindre

  • Jacmé Gaudas, Co-fondateur, directeur OC-TV, télé sur internet : absent

  • Philippe Congard, Journaliste, animateur de radio pris par ses obligations professionnelles

Nous avons donc perdu le point de vue de France 3 Sud cet celui de l'homme de radio concernant les médias sur internet.

Heureusement André Bourricaud a pris le relais pour introduire après avoir remercié les auditeurs présents, présenté le club il a repris les définitions de Démocratie, "démocratie directe", "démocratie représentative" et "démocratie participative".

André Bourricaud, Président délégué du club présente ses invités

On a découvert un nombre important d'exemple de démocratie participative dans notre pays, puis dans le monde. On a ensuite sérié les inconvénients majeurs que peut entraîner ce type de démocratie.

Effets « pervers » induits par la démocratie participative

Le terme de démocratie participative est souvent invoqué pour désigner des réalités extrêmement variées et tend à devenir un simple outil rhétorique, masquant une vacuité du discours politique.

L'élaboration d'une procédure participative, en associant le plus de citoyens possible à la prise de décision, atomise celle-ci. Cela, à un certain degré, crée une infinité de pôles de décision et peut annuler la possibilité même d'une prise de décision effective.

In fine, le pouvoir risque de revenir à l'instance qui a initié la procédure à savoir, le plus souvent, le pouvoir politique traditionnel en mal de reconnaissance.

Dans la procédure participative, il est difficile de savoir si l'avis des personnes concernées est basé sur des considérations objectives, ou si elles agissent seulement pour défendre leurs intérêts personnels.

De plus la véracité des informations qui ont servi de base à l'argumentation des individus ne peut être aisément établi dans le processus participatif.

Aussi, l'implication excessive de parties prenantes de type ONG, dans une procédure de démocratie participative peut cacher une influence indirecte d'organisations internationales et conduire à un affaiblissement des processus décisionnels liés à la souveraineté et à une diminution de l'autorité de l'État et des acteurs régionaux.

Dans une certaine mesure, la démocratie participative est parfois associée au populisme : c'est un appel au peuple, sans les médiations offertes par la démocratie représentative (parlement, élections, vote).

Une procédure participative : Tirage au sort (sortition ou stochocratie)

C’est une pratique ancienne des plus caractéristiques de la démocratie directe (dans les institutions de la démocratie athénienne, les représentants sont désignés par tirage au sort et non élus). L'usage politique du tirage au sort est fortement lié à la démocratie participative. Cette pratique est appliquée dans certaines présélections de personnel politique au Québec. Certaines municipalités françaises ont constitué un groupe de citoyens tirés au sort pour formuler un avis argumenté sur une question locale.

Le tirage au sort contrairement au suffrage électoral : représente également tous les groupes sociaux et évite la sureprésentation des plus riches, des plus cultivés ou des plus actifs.

Il évite la formation d'une couche dirigeante de professionnels de la politique et d'hommes d'appareils (plus de carriérisme politique)

Il évite en particulier le cumul et la reconduction des mandats qui figent le personnel politique, lequel perd contact avec la vie courante des citoyens, n'étant pas contraint à mettre directement et quotidiennement, comme dit l'expression, "les mains dans le cambouis".

On liste ensuite de nombreuses structures fonctionnant sur cette base : les sondages, les enquêtes d'utilité publique, les conseils de quartiers, les états généraux, les conseils d'enfants et de jeunes, le parlement des enfants, les conférences de consensus, comités de lignes de transports, dans les services publics, les comités de parents, conseil de copropriété, démocratie comme à Porto Alègre, au Vénézuela, en Suisse, le nouveau traité européen.

La e-démocratie a été évoquée comme un chemin incontournable aujourd'hui soulignée par quelques coupures de presse.

La fracture numérique et l'illettrisme numérique ont été également évoqués.

Chantal Delmont a ensuite présenté un montage INA d'une vingtaine de minutes montrant le souci constant depuis les début de la télévision de faire participer le public aux problèmes nationaux.

Chantal Delmont, documentaliste à l'INA

Philippe Meynard a présenté ensuite l'expérience barsacaise de son site communal très interactif que nous vous recommandons :

http://www.barsac.fr/

Le Maire de Barsac nous a montré les séances de conseils municipaux filmés en direct et diffusés sur internet. A l'évidence, le fait d'être directement filmés sans une seconde soustraite change complètement l'attitude des conseillers et a une influence nette sur la prise en compte des décisions municipales par les citoyens. Son expérience a beaucoup intéressé le public qui a posé de nombreuses questions parfois très vives.

Philippe Meynard, Maire de Barsac

La mairie de Barsac

Le débat était enfin lancé. Les interventions de Pierre Esplugas, Maître Stanley Claisse, Sébastien Marti (La Dépêche du Midi) ont animé la discussion avec le public.

Pierre Esplugas, journaliste politique très convaincant !

Maître Stanley Claisse

Sébastien Marti, La Dépêche du Midi

Mais notre créneau horaire arrivait à son terme et il restait encore beaucoup à dire sur la question des médias face à la "démocratie participative". 2 heures décidément trop courtes !