La remise des prix Allen

Nous étions invités le lendemain, samedi 30 septembre à Moulins pour assister à une brillante cérémonie de remise de prix littéraires, les prix Allen, destinée à valoriser la production littéraire en Bourbonnais. Cette cérémonie était présidée par Jean Cluzel lui-même et placée sous le patronage d’Emmanuel Leroy Ladurie.

Après un discours de Jean Cluzel sur la diminution effrayante de la lecture et sur la position de la province dans la vie intellectuelle française, rappelant « que le territoire voué au développement des idées doit être sans frontières », un colloque a été consacré à Hubertine Auclert (1848-1914), femme bourbonnaise, militante pour l’égalité des droits civiques des femmes. Elle a tenté de se faire inscrire, en vain, sur les listes électorales,à Paris et a organisé l’un des premiers boycotts fiscaux de l’histoire arguant que l’expression « tous les français » excluaient les femmes quand il s’agissait de voter mais pas quand il s’agissait de payer les impôts. Elle s’est battue également pour que les vendeuses des grands magasins obtiennent le droit de s’asseoir pendant leurs heures de travail. C’est, à l’évidence, un grande dame de la cause féministe !

Ont reçu des prix :

- Pierre Vaisse pour ses « études transversales ». Né à Saint-Pourçain (excellent vin du plus vieux vignoble français), ancien de l’ENS, professeur d’histoire de l’art, professeur à l’université de Lyon, Paris X et Genève

- Frédérique Chevalier pour sa grande Histoire de France et des Français

- André Touret pour Destins d’Allier

- Jean Lagardette et son groupe de travail pour son panorama bourbonnais de 1950 à 2000. Ils recevront en novembre prochain, à Paris, le prix de l’Académie des sciences morales et politiques.

Emmanuel Leroy Ladurie, membre de l’Académie des sciences morales et politique, professeur honoraire au collège de France et ancien administrateur général de la Bibliothèque nationale de France, a brossé un tableau du Bourbonnais du début de notre ère à nos jours dans son style si particulier qui a détendu l’atmosphère.