Des parents payent l'auxiliaire de vie scolaire

Des parents payent l'auxiliaire de vie scolaire.

juin 2010 : Luc Chatel a signé, le 1er juin, en présence de Nadine Morano, une convention-cadre avec quatre associations afin qu'elles recrutent des auxiliaires de vie scolaire en fin de contrat. L'objectif est d'assurer la continuité de l'accompagnement auprès des élèves handicapés. Portail du Gouvernement

La FGPEP et la FNASEPH ont participé à cette convention :

"Près de 50 000 personnes, aux statuts aussi complexes que précaires sont impliquées dans cet accompagnement essentiel de l’enfant, en lien avec l’école mais aussi avec la famille, voire le service de soins, les activités péri scolaires, etc.

À tel point que nous avons considéré avec d’autres associations qu’il y avait là exigence de créer un véritable métier d’Accompagnant de la Vie scolaire et Sociale, élaborer un référentiel de compétences (validé par le M.E.N. !), proposer une véritable formation, et négocier finalement un dispositif conventionnel pour une reprise par nos associations des AVS en « fin de contrat », dont les compétences étaient reconnues afin qu’ils puissent poursuivre leur action auprès des élèves." ADIREP

Le 21 décembre, le ministère se félicitait de ce dispositif :

Dès la rentrée scolaire 2009, [...] le ministère de l'éducation nationale a par ailleurs signé une convention avec quatre fédérations d'associations pour leur permettre de recruter les auxiliaires de vie scolaire (AVS) en fin de contrat et sans possibilité de renouvellement, de façon à assurer la continuité de l'accompagnement nécessaire à certains élèves en fonction de la nature particulière de leur handicap. À la lumière du bilan de l'année scolaire 2009-2010, et afin de garantir, quand elle est nécessaire à l'enfant, la continuité de l'accompagnement à l'école et au domicile, tout en offrant de nouvelles perspectives de carrière aux AVS, le Gouvernement a décidé de reconduire et d'améliorer ce dispositif permettant le recrutement d'AVS par des associations de personnes handicapées ou engagées en faveur des publics à besoins particuliers, avec des conditions financières renforcées : hausse des prises en compte par la subvention ministérielle des cotisations sociales, participation aux frais de gestion et de formation.

 Une seconde convention cadre signée le 9 juin avec l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), l'Union des associations ADMR (UNADMR), la Fédération nationale des associations de l'aide familiale populaire (FNAAFP) et ADESSA à domicile Fédération nationale (ADESSA) permet d'étendre le recrutement des AVS à des associations de service d'aide et d'accompagnement à domicile qui interviennent déjà à la maison, de façon à mettre en place une offre de service transversale à tous les lieux de vie, notamment le domicile et l'école. Assemblée nationale : réponse à la question de Mme Geneviève Fioraso, publiée le 21/12/10 

Le bilan est tout à fait négatif :

La reprise des AVS est en panne parce que les inspections académiques se retranchent derrière la perte supposée de leurs moyens en Assistants d'Éducation pour refuser les réemplois d’AVS individuels ayant 6 ans d’expérience, par nos associations. Ils laissent ainsi s’échapper des compétences reconnues, alors que le maintien de ces compétences au service des élèves était l’un des engagements du ministre.

De plus, les AVS sous statut d’Employés de Vie Scolaire, embauchés pour 6 mois, un an maximum constituent à présent l’essentiel des personnels d’accompagnement des élèves handicapés : c’est la précarité dans l’emploi comme dans le service public d’éducation qui est institutionnalisée avec dans le meilleur des cas 60h de formation « magistrale ». ADIREP

Des parents financent eux-mêmes l'auxiliaire de vie scolaire afin de ne pas anéantir les progrès de leur enfant.

« Charles a besoin d'une stimulation quotidienne. Il est scolarisé, et pendant deux ans une auxiliaire de vie scolaire individualisée (ADVSI), Élizabeth Ostermann, éducatrice spécialisée, a su le faire s'intégrer. Il lui fait confiance et il a réalisé des progrès importants et prometteurs pour l'avenir. Pendant deux ans, l'ADVSI a été rémunérée par l'État. Malheureusement, la loi demande que le contrat ne soit pas renouvelé après ces deux années ; il faut changer d'auxiliaire. C'est-à-dire tout reprendre à zéro. » Toutes les démarches pour permettre à Charles de poursuivre sa scolarité avec cette femme, à qui il a donné sa confiance, ce qui suppose un long travail, ont été vaines. C'est pourquoi, lors de la rentrée scolaire, la famille Billon a décidé de rémunérer elle-même l'auxiliaire, soit 600 € par mois. Ouest France