Le canon terrible
Perce les vieilles maisons
de Sarajevo
et il célèbre
Le martyre d'un an
Et de cent villes
Il y a la guerre au-delà de la mer
Mais il ne semble pas vrai
Si ce n'était pas
Pour ce sang-là
Pour ces morts mutilés
Pour ces mains tendues
vers un monde qui ne comprend pas
Les dignes complaintes
De terres si proches
De terres si lointaines.
Nous avions appris dans les livres
Le temps de la haine.
Qui aurait cru
Que Sarajevo aussi
aspirait
au triste registre de l'histoire
Que même Srebrenica
désirait
le supplice
Et la barbarie ne fût
de nous jamais partie!
La caravane affamée blesse
Nos Pâques nourries.
Devrons-nous attendre encore
Mille Sarajevo, Gorazde, Cerska
Avant de regarder au delà de la mer
Avant de regarder en nous-mêmes?
On aura le temps pour nous demander
Comment cela est arrivé.
Image tirée de Wikipédia