Né à Vignory (Haute Marne) le 11 avril 1871, Henry Foley est admis à l'École de Santé Militaire de Lyon le 25 octobre 1892.
Il est le 346ème élève de l'École et appartient à sa 7ème promotion. Reçu docteur en médecine en 1895, il rejoint l'école d'application du Val de Grâce. Après avoir été rattaché à divers régiments métropolitains, le Médecin Major de 2ème classe H. Foley est affecté au 2ème régiment de Zouaves de El Aricha en 1903, puis aux hôpitaux d'Oran jusqu'en 1906. A la demande du Général Lyautey('), Foley se rend à Beni-Ounif de Figuig pour diriger l'infirmerie indigène, dont il modifiera profondément l'organisation faisant appliquer de plus strictes règles d'hygiène notamment, et pratiquant couramment la vaccination des populations. Il y découvre la splendeur du Sahara et y fera une découverte scientifique capitale en 1907 : Foley aidé de Sergent(2) démontre le rôle du pou, dans la transmission de la fièvre récurrente, et probablement dans celle du typhus exanthématique, grâce à ses observations lors d'une épidémie meurtrière qui sévit de 1907 à 1911.
En 1909 à Tunis, Charles Nicolle (31 confirme l'hypothèse du pou comme agent vecteur du typhus et reçoit le prix Nobel de médecine en 1928 pour cette «découverte».
En 1914 Foley est nommé médecin-chef de hôpital Maillot à Alger. En juin 1916, il est affecté à sa demande sur le front de France, dans la Meuse au 159ème Régiment Alpin.
En janvier 1917, en pleine bataille de la Somme, Foley reçoit le prix Monthyon de l'Académie des Sciences pour ses travaux sur la fièvre récurrente et le typhus, sur le rapport du professeur Émile Roux, directeur de l'Institut Pasteur de Paris.
A son retour en Algérie, en Septembre 19171 il est nommé directeur du service de santé des Territoires du Sud Algérien et travaille en collaboration avec l'Institut Pasteur d'Algérie.
Après 30 années de loyaux services pour la patrie et l'humanité, le médecin principal (correspondant au grade de commandant) Foley devient responsable, à titre civil, du laboratoire saharien de l'institut Pasteur d'Algérie.
Par ailleurs H. Foley se préoccupe de la formation des jeunes médecins appelés à servir dans les Territoires du Sud; il crée un stage de formation à l'Institut Pasteur qui deviendra obligatoire dès 1920. Jusqu'en 1956, Foley va former plus de 300 médecins militaires, qui par la suite contribueront à l'exploration scientifique saharienne rédigeant plus de 150 mémoires, notes et cartographies d'oasis et de régions du grand désert.
De 1912 jusqu'à sa mort, Lyautey entretiendra une correspondance avec H. Foley. Dans ses lettres, Lyautey fera souvent allusion au refus de Foley de venir diriger les Services Sanitaires du Maroc. Ainsi Lyautey écrit en 1915 : «Vous êtes de ceux dont le souvenir m'est le plus cher, et la fidélité desquels je tiens le plus. Certes vous faites votre devoir à Alger, mais je ne me console tout de même pas que vous ne soyez pas ici, auprès de moi, car je n'ai jamais trouvé, depuis 3 ans, l'idoine apte à me mener cette grande machine de l'assistance médicale indigène qui exige une âme d'apôtre, un cerveau organisateur, une large initiative, une science éprouvée. Vous m'eussiez apporté tout cela ( .... ) Qui sait peut être un jour m'annoncerez vous que vous venez et je vous assure que vous seriez reçu à bras ouverts. Votre fidèle : Lyautey».
Henry Foley est décédé le 2 août 1956 à Vignory; il est nommé commandeur de la légion d'honneur à titre posthume.
Durant plus de 50 ans, le Médecin Principal H. Foley a été un exemple de Médecin Militaire et de Médecin Saharien, par ses travaux scientifiques, par son action médicale personnelle et par l'enseignement qu'il a donné aux jeunes médecins militaires des Territoires du sud.
(1)Maréchal Lyautey: 1854- 1934; Promu Général à la division d'Oran en 1906, Résident Général de la République Française au Maroc en 1912, Ministre de la guerre en 1916 et 1917. Il tentait de promouvoir un développement culturel Marocain.
(2) Edmond Sergent : Chef de laboratoire à l'institut Pasteur d'Alger; a travaillé sur le mode de transmission de la fièvre récurrente, du typhus exanthématique, du bouton d'Orient et des ophtalmies.
(3) Charles Nicolle : 1866-1936 ; Bactériologiste, collaborateur de Pasteur puis directeur puis Directeur de l'institut Pasteur d'Algérie de 1903 à 1936. Prix Nobel de Médecine en 1928 grâce à des travaux similaires à ceux réalisés par Foley en 1907.
La Promotion 1996 l'a choisi comme Parrain