BMOC2 puis BM2 (2° Bataillon de Marche de l'Oubangui-Chari),
Bataillon de Marche n°2
BM11 (11° Bataillon de Marche),
ACL (Antenne Chirurgicale Légère),
Ambulance Hadfield Spears,
Paul Guénon est né le 4 avril 1911 à Blaye (Gironde). Fils de Pierre, Paul, chef de bureau à la Préfecture de la Gironde et de Jeanne Gras.
Domicilié 63, rue du Tondu, il effectue toute sa scolarité à Bordeaux et obtention le certificat de Physique, Chimie et Sciences Naturelles (S.P.C.N.) à la faculté des sciences de Bordeaux. Il effectue la première année de médecine de 1930 à 1932 à l'École annexe de médecin navale de Rochefort et il est admis sur concours à l'École du Service de Santé Militaire de Lyon, cours Berthelot. Il intègre celle-ci le 15 octobre 1932, dans la section Troupes Coloniales ayant validé quatre inscriptions.
Il soutient sa thèse de doctorat en médecine à Marseille en 1936 sur : Essai de traitement des rhumatismes chroniques par les sels d'or insolubles en suspension huileuse. Thèse n°54, année 1936-1937, Marseille. Il est promu médecin-lieutenant.
Le 5 janvier 1935, il débute le stage de l'École d'Application du Service de Santé des Troupes Coloniales du Pharo à Marseille. Il rencontre Raoul Béon, Guy Chauliac et Guy Chavenon.
À l'issue, il est affecté au 9° Régiment de Tirailleurs Sénégalais (9°RTS) à Tarbes et puis en avril 1938, il est nommé médecin-chef des troupes du Kanem au Tchad.
Le 29 août 1940, il rallie les Forces Françaises Libres et il est affecté en novembre au 2° bataillon de Marche de l'Oubangui-Chari (BMOC2). Constitué à partir des éléments ralliés du Bataillon de tirailleurs de l'Oubangui (BTO) et du Bataillon de tirailleurs sénégalais de l'Oubangui-Chari (BTSOC) le BMOC2 devient le Bataillon de Marche n°2 (BM2) qui se couvrira de gloire et deviendra Compagnon de la Libération.
Début janvier 1941, le BM2, après avoir reçu son fanion, quitte Bangui pour rejoindre Brazzaville, au Congo, où il reçoit de nouvelles recrues. Il fait de nouveau mouvement vers Durban en février, avant de gagner Suez en avril, puis Qastina en Palestine, où se regroupent la majeure partie des forces terrestres de la France Libre.
Rattaché avec le BM1 et la Légion Étrangère à la 1ère Demi-brigade de la France Libre, le BM2 reçoit le baptême du feu lors de la campagne de Syrie. En effet, il est engagé dans la prise de Damas le 21 juin 1941 puis dans les combats de Nebek le 30 juin. Début août, le Bataillon fait mouvement sur Alep puis rejoint Mayadine aux confins de l'Euphrate pour livrer des combats contre les bédouins révoltés.
Fin novembre, le BM 2 quitte Alep pour Tartous et rejoint avec la 1ère Brigade Française Libre (1ère BFL) pour l'Egypte puis pour la Libye.
Paul Guénon est promu médecin-capitaine en décembre 1941.
Le 15 janvier 1942, le BM2 gagne ce que l'Histoire surnommera le Western Desert (désert à l'ouest du Nil) et prend position devant le col d'Halfaya, où sont retranchés cinq mille soldats italo-allemands.
Au mois de février 1942, le Bataillon, avec la 1ère BFL, se dirige vers Bir-Hakeim en Libye, où il occupe le nord du dispositif, passant trois mois à aménager la position.
Du 27 mai au 11 juin 1942, les combats de Bir Hakeim font dans les rangs du BM2 avec plus de 200 tués ou disparus et de nombreux blessés. Paul Guénon opère sans relâche et réussit avec succès des interventions délicates, remontant aussi le moral des soldats.
Il laisse un carnet de notes dans lequel il décrit la dureté des combats et son état moral : J'opérais, je pansais, j'amputais. Je ne perdis jamais mon calme mais peu à peu je me sentais envahir par un sentiment redoutable : nous allions perdre la partie. ... Alors se faire massacre ? ... Impossible , il restait une solution.... la fuite, se frayer un chemin manu militari, à travers le cercle ennemi.
1940 - Insigne du bataillon de marche n°2
Guenon et son ambulance après Bir Hakeim
Guénon n'avait plus d'ambulance, celle-ci ayant été détruite par les bombardements de Stukas.
C'est ainsi que dans le nuit du 10 au 11 juin, il force avec ses équipes et ses blessés l'encerclement de la Deutsch Africa Korps
Sorti du champ des combats, le BM2 est transféré au Liban en juillet 1942 et il reçoit la Croix de la Libération que le général de Gaulle épingle sur son fanion le 29 août 1942 à Beyrouth.
1942 - BATAILLON DE MARCHE n°11
1943 - Ambulance Hadfield Spears
1944 - 2° Régiment d'Artillerie Colonial
En septembre 1942 il est affecté en qualité de médecin-chef au Groupe Sanitaire de la 2e Brigade de la 1ère Division Française Libre. En octobre 1942, il prend part à la bataille d'El Alamein en Égypte puis en Tunisie en mai 1943 aux combats de Takrouna où Raoul Béon, son camarade du Pharo trouve la mort.
Ensuite, ce sont les combats d'Italie sur la ligne Gustav, d'avril à juillet 1944 au sein au 4e groupe du 1°Régiment d'Artillerie des Forces Françaises Libres de la 1ère Division Française Libre.
En août 1944, Guénon débarque en Provence au sein de l'Ambulance Hadfield Spears avec la 1ère Division Française Libre incorporée dans la 1° Armée Française du général de Lattre de Tassigny.
Il remonte la vallée du Rhône, effectue les campagnes des Vosges, d'Alsace au sein du Bataillon de Marche n°11, puis les combats sur les rives de l'Ill, dans les bois d' Illhaeusern, au Moulin du Ried et dans les bois d'Elsenheim.
Paul Guénon termine la guerre sur le front des Alpes, au sein de l'Ambulance Chirurgicale Légère (ACL) et, après la capitulation allemande du 8 mai 1945, est promu médecin commandant.
Volontaire, il part alors pour l'Indochine, au sein de l'unité parachutiste créé par le chef de bataillon Adrien Conus surnommé le commando Conus, incorporé au Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient. (CEFEO).
Le 23 janvier 1946, au cours d'une embuscade à Ban Keun au Laos, Paul Guénon se trouve face-à-face avec le chef d'une bande de rebelles qui, après un rapide corps à corps, le tue d'une balle portée en plein cœur.
Il a été inhumé à Saint Genès de Blaye en Gironde.
Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur.
Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945,
Croix de Guerre 39/45 (2 citations),
Médaille Coloniale avec agrafes "AFL" et "Tunisie",
Port personnel de la fourragère de la Libération.
Postérité :
Parrain de la promotion 2008 de l'École de Santé des Armées de Bron-Lyon.
Au Mémorial du BM2 il est écrit
« Le médecin capitaine Guénon quitte le bataillon le 24 septembre 1942, affecté à la 1re DFL... Membre d'un commando-parachutiste, il tombera au Champ d'Honneur, à son premier parachutage, au cours d'une opération en Indochine.
Tous, au bataillon, nous conserverons à jamais le souvenir de ce médecin colonial expérimenté, d'un courage et d'un dynamisme entraînants; un ami sur lequel Blancs et Noirs pouvaient compter en toutes circonstances »
Publications :
Guénon Paul, Bir Hakeim 1942 - Journal de Paul Louis GUENON Santé – B.M 2
Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965