3) Apprentissage et neurosciences

LES NEUROSCIENCES COGNITIVES AU SERVICE DES APPRENTISSAGES SCOLAIRES

formation DAFPEN

( Académie de Bordeaux, espace sécurisé )


Les 4 piliers de l’apprentissage selon les neurosciences

1. L’attention

L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité .

Quand nous enseignons, nous avons tendance à oublier ce que c'est que d'être ignorant. Nous pensons que ce que nous voyons, tout le monde peut le voir. Et nous ne comprenons donc pas qu'un enfant puisse, sans aucune mauvaise volonté, ne pas voir, au sens le plus littéral du terme, ce qu'on cherche à lui enseigner. Or l'expérience est claire : s'il ne comprend pas à quoi il doit faire attention, il ne le voit pas, et ce qu'il ne voit pas, il ne peut pas l'apprendre.

2. L’engagement actif

Un organisme passif n'apprend pas. Apprendre efficacement, c'est refuser la passivité, s'engager, explorer avec curiosité, générer activement des hypothèses et les mettre à l'épreuve. [...]

3. Le retour d’information( retour sur erreur)

Recevoir un retour d’information immédiat sur l’action en cours est constitutif de l’apprentissage. Plus le retour est proche dans le temps de l’erreur, plus l’action corrective sera efficace et intégrée de manière pérenne.

"Plus ça rate et plus on a de chances que ça marche !" Sans aller aussi loin, il est vrai qu'il est pratiquement impossible de progresser si l'on ne commence pas par échouer - à condition de recevoir un signal de feed back, une rétroaction qui nous indique la bonne voie. C'est pourquoi le retour sur erreur est le troisième pilier de l'apprentissage, et l'un des paramètres éducatifs les plus influents : la qualité et la précision du retour que nous recevons déterminent la rapidité avec laquelle nous apprenons [...]

4. La consolidation

L’automatisation des connaissances est essentielle. L’automatisation est le fait de passer d’un traitement conscient, avec effort à un traitement automatisé, inconscient.

La consolidation, c'est cela : passer d'un traitement lent, conscient, avec effort, à un fonctionnement rapide, inconscient, automatique. Notre cerveau ne s'arrête jamais d'apprendre. Même lorsqu'une compétence est maîtrisée, il continue de la surapprendre. Il dispose de mécanismes de routinisation qui "compilent" les opérations que nous utilisons régulièrement sous la forme de routines plus efficaces. Il les transfère dans d'autres régions du cerveau où elles pourront se dérouler inconsciemment, en toute autonomie, sans perturber les autres opérations en cours. [...]

Neuromythes

Exemple de neuromythe : Les styles d’apprentissage

Les recherche en neurosciences n’ont pas encore réussi à démontrer qu’il existe des styles d’apprentissage propres à chaque individu (auditif, visuel, kinésthésique). Aucun neuroscientifique ne peut affirmer que les apprentissages seront plus profonds et plus durables si un enseignant enseigne exclusivement en fonction du style d’apprentissage. En revanche, il est vrai que nous apprenons tous par différents canaux : par la vue, par l’oreille, par le mouvement. Il serait alors plus judicieux d’inciter les apprenants à combiner plusieurs manières d’apprendre .

Mieux comprendre le cerveau peut-il vraiment nous aider à mieux enseigner?