3) Démarche historique

L’histoire de l’élaboration d’une connaissance scientifique, celle de sa modification au cours du temps, sont des moyens utiles pour comprendre la nature de la connaissance scientifique et son mode de construction, avec ses avancées et éventuelles régressions. Il conviendra de veiller à ce que cette approche ne conduise pas à la simple évocation d’une succession événementielle et à ne pas caricaturer cette histoire au point de donner une fausse idée de la démonstration scientifique : si certains arguments ont une importance historique majeure, il est rare qu’un seul d’entre eux suffise à entraîner une évolution décisive des connaissances scientifiques ; de même, il serait vain de prétendre faire « réinventer » par les élèves, en une ou deux séances, ce qui a nécessité le travail de plusieurs générations de chercheurs.

Extraits du préambule des programmes de SVT du lycée, BO du 29 avril 2010

Cette approche historique d’une question scientifique peut être une manière originale de construire une démarche d’investigation ou une démarche argumentative.

L’enseignement de l’histoire des sciences peut contribuer à :

• modifier les pratiques, d’une part en permettant la pluridisciplinarité (envisager les liens complexes entre la science, les sciences humaines, les différentes sciences expérimentales…), d’autre part en prenant en considération les représentations de l’élève et les obstacles à l’apprentissage ;

• motiver l’élève à la science en le faisant réfléchir sur son rapport à la science, ses propres conceptions de la science et de la façon dont se construisent les savoirs, sur l’idée qu’ils se font des rapports entre la science et la société, entre les sciences et la technique (les technosciences)……et favoriser ainsi l’évolution de ses conceptions et de sa curiosité pour les sciences…

• transformer le rapport au savoir scientifique, en donnant à l’élève la possibilité de reconsidérer ses propres modèles spontanés qui font obstacle à la construction des savoirs, à la lumière de modèles scientifiques historiques.

Deux axes pour promouvoir l’enseignement d’éléments d’histoire des sciences :

Un axe culturel

•L’étude des rapports science/société, et science/techniques/société, par exemple en situant le chercheur dans la société de son époque, en relation avec d’autres hommes ;

•La réflexion sur ce qu’est une science : en travaillant sur la démarche ; en soulignant l’importance des débats, des controverses, des conflits… dans la production des théories scientifiques qui sont soumises à des entreprises de réfutation ; en soulignant l’importance des tâtonnements scientifiques ; en relativisant les acquis ; en réfléchissant aux aspects éthiques, à la signification du progrès scientifique…

Un axe didactique

•Les représentations de l’élève et les obstacles sont éclairés par l’histoire des sciences ;

•Le statut de l’erreur : l’histoire des sciences aide les enseignants à identifier les obstacles, ce qu’on n’avait pas compris, et pourquoi les élèves ne comprennent pas…) ;

•L’appropriation par l’élève du problème à résoudre et du sens des savoirs scolaires : réfléchir sur la manière dont on se posait le problème à l’époque et comment il a été résolu, comprendre pourquoi ces savoirs ont révolutionné les théories en vigueur et ouvert la voie à de nouvelles découvertes.