Alternances et apprentissages
Nous avons vu dans les pages précédentes que les plurilingues, parce qu’ils disposent de plusieurs langues dans leur répertoire, ont un rapport plus souple (et probablement plus complexe) au langage, qui leur permet, par exemple, de générer des images mentales plus complexes, et de circuler avec plus d’aisance entre différentes espaces linguistico-culturels.
Nous avons aussi noté que les plurilingues mettent en œuvre des pratiques alternées des langues (ou parlers bilingues), qui relèvent de pratiques courantes et s’observent dans les conversations ordinaires entre bilingues.
Nous avons aussi pu mettre en avant que ces pratiques ne sont pas des preuves, ni même des indices, de compétences défaillantes dans les différentes langues du répertoire des locuteurs, qui seraient justement dues à leur bilinguisme. Au contraire, la recherche a pu montrer que les alternances n’apparaissent pas n’importe où dans les énoncés, mais qu’elles obéissent à certaines règles qui en permettent l’émergence, et qu’elles remplissent des fonctions particulières dans les conversations, en attirant l’attention, en sélectionnant l’interlocuteur, etc.