La transmission des langues en famille

Politiques familiales

Les réseaux de communication

Le rôle de la famille

Les usages familiaux obéissent à (au moins) deux types de tensions :

  1. la politique linguistique familiale qui régit les échanges entre parents et enfants (on parle telle langue au père, telle langue à la mère) ;
  2. la politique linguistique du groupe élargi, notamment dans les groupes migrants (il est considéré impoli de parler telle langue en famille, à l’église, etc.)

Les règles (implicites ou explicites) qui régissent les emplois des langues dans la sphère publique et privée peuvent ne pas coïncider. Les enfants, surtout dans les cas de migrations, subissent un ensemble d’influences externes aux familles et au groupe élargi, qui peuvent encourager l’usage exclusif de la langue majoritaire, au détriment de celle de leurs parents.

Plusieurs cas de figure prototypiques peuvent ainsi être distingués.

Certaines familles optent pour des pratiques familiales essentiellement monolingues, dans la langue d’au moins un des parents si elles sont différentes, dans une langue dominante à l’extérieur de la famille, et/ou dans la langue de l’environnement d’accueil.


Certaines familles adoptent des pratiques résolument bilingues, qui peuvent mettre en jeu les différentes langues en contact (langues de la famille, langue de l’école et de la société élargie), selon des configurations discursives complexes aux fonctions diverses.


Si votre famille est bilingue, quelles sont les politiques linguistiques que vous avez adoptées, ou celles que vous souhaiteriez adopter pour vos enfants?

La position de l’enfant dans la fratrie, et l’entrée à l’école, influencent les changements de langues entre les frères et soeurs et l’usage préférentiel de l’anglais entre les plus grands, hors du cercle familial strict.

D’autres familles optent pour l’usage familial d’une troisième langue à plus grande portée communicative, même si celle-ci n’est pas nécessairement la langue de l’un des parents. Certains parents issus de la communauté punjabie en Angleterre ou au Canada adoptent, par exemple, l’usage de l’ourdou ou de l’hindi en famille, quand les parents sont locuteurs de langues comme le punjabi ou le mirpuri, langues dont la portée communicative est plus restreinte.

Les réseaux de communication

L’appropriation et la transmission des langues sont liées de façon complexe à la manière dont les communautés locturices accordent une valeur différenciée, un « capital », aux langues en présence. Ce capital accordée aux langues est lié à des facteurs internes et externes. On notera en particulier, dans les milieux urbains, l’histoire de l’installation des groupes dans certains quartiers (les Chinois relégués à la frontière des villes, par exemple à Vancouver), les chaînes de migration (l’encouragement à immigrer sur une base familiale ou villageoise), l’orientation et la force des réseaux de solidarité, l’appartenance à des associations communautaires, à des églises, etc.

Un exemple: Le portrait de G. et de son réseau (entretien et visuel)(Recueilli par Marion, enseignante de/en français à Vancouver)
G. explique son visuel à Marion pendant l'entretien
Extrait de la transcription de l'entrentien de G. Par Marion et du journal de bord de Marion