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Neuf heures moins dix - station Château d'eau - château de cartes espagnoles - Amsterdam - des regards complices - une belle hollandaise en face de moi - mais qui suis-je ? - Des regards - des regards - je ne peux tous les apprivoiser - prisonnière dans l'océan/foule - houle du grand large illimite.
6° mouvement.
Nous nous étions assis momentanément sur des piédestaux - avachis et loqueteux - dans des tuyaux céramiques souterrains - entre deux trains - ...et... - Le temps passa à grands coups d'ailes asymétriques. - Roulement des rames en décadence accélérée - au troisième étage d'un Mac Donald's - à Amsterdam - je buvais un café lisant Libération. - Les afficheurs électroniques de la vie jouaient au flipper quelque part dans un tabac désaffecté - réciprocité tonitruante des feux rouges imaginaires - "Une fois de plus !" - Hurlait le haut parleur divisionnaire - " Une fois de plus vous voulez vivre !" - Dans de méchants micmacs de troisième zone on s'embourbait - à cause d'une généralité - faute de seringues excavatrices - dans de sordides bouges moisis. - quelle autre alternative ? - Les ordinateurs crissent doucement - entremêlasse des années discordantes - et - déjà - un peu plus chaque jour - tu perçois l'emprise fatale - interpénétration insidieuse - de toute façon il est bien trop tard.
Un regard tout terrains s'impose dans cette saloperie de 15h56 - Amsterdam - Paris - "ILS" ont supprimés les compartiments - ainsi la masse - globe mirador - se surveille mieux - plus de plaisir solitaire - l'intimité effacée - la banque des yeux crève le plafond de la bourse - à Paris - mais aussi New-York - Londres - Berlin - Tokyo - Le Caire... - L'international du silence - les langues tournent indéfiniment dans les bouches que l'angoisse soude. - Sécurisation dans des millions de besoins.
7° mouvement.
Un bout de temps que tu piétines ce satané désert de solitude - l'union - mirage chronique à l'horizon. - Maintenant je m'en retourne chez moi de la mexicaine plein les pognes ! - Laisse tomber tes bras blêmes - l'étoile revient ! - Les stries que l'existence a imprimée sur nos corps d'apaches tristes et défoncés sont des messages fossiles à l'adresse de nos reflets - palpitation d'air liquide - nous ne pourrons plus jamais - comprend le bien - JAMAIS - revivre l'instant /Kodak - et - à la mi-nuit des perceptions - quelqu'un tranchera ses yeux d'un fulgurant coup de rasoir - à l'instant même un léger "pop" accompagnera un dégueulis/champagne/commémoration - qu'il y a X année naissait quelque part... - Nulle part... - Sans importance. - Les sillons de l'existence - (cristaux liquides) - défilent au creux des tubes cathodique du verbe "ÊTRE".
Parano dégoulinante vers les huit heures - dans les couloirs - (pourquoi sont-il ainsi ?) - promiscuitant bien malgré eux - l'aurore - l'Huma - R.P.R. - P.C.F. - même combat ! - Entreprises publiques de fossilisation - fabrication maison - 11h 38 - vide - les aiguilles se traînent d'ennui classique. - Rien à faire - au propre - au sale au figuré - au défiguré - que sais-je encore ? Sûrement plus et moins que vous - l'objectif anal gargouille - fontaine de sang dilapidé. - Sur les murs écrase-mouche - les larmes fluides ne sont plus de mise - la préférence va au p 38 ou tout autre fertilisateur écologique - sperme du cœur - il existe quelque part une limite - la ménopause de la tendresse - mais tout cela fut dit et redit avant la lettre - au creux des utérus ulcéreux - au cœur des spermatozoïdes mercureux - R.A.F.A.L.E. - raclette vaudoise - globes à facette - (yeux de mouche) -
de toute part les murs déchirés d'affiches politicoquolicoptère tirent des balles léchantes sur des tête/culs aux oreilles implosée - des fractions armées d'avortons pissent leurs tripes sur le béton - parois aux seules fenêtres de gardes mobiles. - Dans la nuit rouge les chiens agonisent
Plaqués
contreplaqués
concastrés - aux chiures grises - hurlant "Ave Maria ! - mort aux autres - mort à moi !"
QUELLE AUTRE ISSUE ? - Le fascisme nous englobe inexorablement de sa gélatine translucide - "Fa douche !" - "La France qui gagne, nous aimons !" - "Fabriquons français - FABRIQUONS !" - Encerclement infernal... - Inéluctable - à travers des juke-box vitreux - musique - emprise sentimentale pour esprits creux de trop étouffer dans le métro - de trop suer du cul sur des chaises de bureau.
TROP TARD ! - Il n'est plus question de réfléchir - encore moins d'un quelconque discours - il ne reste plus que l'instinct de la bête traquée dans son authenticité même - il ne reste plus que le geste terroriste - comme pour exorciser la mort de ce peu de sève qui nous reste - bien que sachant au fond de nous même qu'il est bien trop tard... - Bien trop tôt ! - Plus d’instant à perdre - dans les entonnoirs/sarcophages des stagnations - au fond/carton de l'indifférence généralisée - 1984 est à nos porte - des yeux anonymes vous épient - vous condamnent - les langues tournent indéfiniment dans des bouches que l'angoisse soude - l'internationale du silence - voici donc l'aboutissement du règne millénaire des christocrates - de leurs bâtards socio-corporatistes - (dernier avatar monstrueux) - le jour ou mon Sten phallique vous couchera sur l'asphalte grise - sachez ma douloureuse tristesse de ne pas avoir pu me fondre en vous - du moins nos sangs s'enlaceront - fertilisant la mort de la possession avide - afin que renaisse l'orchidée solaire.
8° mouvement.
Mexicaine d'Amsterdam - au creux de la main - tendresse en concerto pour violoncelle de Dvorjak - présage d'une destruction inévitable. - Y aurait-il d'espoirs autres que ceux - imbéciles - des bovidés ? - Partout où tu te retourneras, tu te verras cernée d'étoiles crachant des dards sanglants sur ta solitude théâtrale - poétesse sentimentale des méandres rose-bonbon - phase finale - les missiles intercontinentaux rampent - reptiles - hors leurs berceaux - des B 52 pondent à qui mieux mieux en une joyeuse fête des saisons - (Putain ! Les couleurs de Van Gogh, putain !...) - de jolis petits loupiots - au raz des flots - au raz des flots - ils iront allumer de gais braseros - un jour peut être - peut être un jour - clapote le néon des désirs/illusions.
J'ai éteint la lampe... - Ne plus voir le présent. - Sur un pont inconnu - large - large ! - Me suis emporté. - De la lassitude exacerbée a surgi un papillon multicolore - entre quatre murs blancs - entre quatre parois de béton.
9° mouvement.
Turbotrain planant vers Cabourg - sous des voiles d'eau océane - la parole fuit les regards. - Perceptions aux regards sourds - Cabourg - saleté de casino - deux heures du mat - "OM..." au bord de la vague - Ssshhhaaaapclapssshhhh me répond la mer. - Je suis une sage - une Dharma des largeurs autoroutières.
Retour vers Paris. - Pas à pas s'étiole la paix - station Auber - décharge brutale de cols gris. - Par les bouches d'aération les âmes s'exhalent.
10° mouvement.
Sous des ponts/macadam de barbelés crucifiés
Hurlant de vision harcelées,
Des têtes se repliaient,
Plastique fondant sur des gazomètres rouillés
Titubant de fatigue le long de ballasts défoncées,
Où les trains/éclairs d'orange amère,
Décapitaient des jours désœuvrés d'idiotie confortable et progressistes.
Dans des caves noyées de shrapnels
Des cadavres craquelés aux peaux douloureuses à force de se tendre...
A part la gargoupurulance des ventres...
pas un souffle...
Pas un bruit...
Un temps... Le temps s'est édenté
Jusqu'à ce que la scie scie le silence...
La scie du coronaire de la démence.
- KAFKADEUR DE L’ÉMOI -
Curieusement les années passent au rythme d'un blues/Vichy-Célestin - visage flétris de vague en creux lunaires - lumière chaude d'anciens abats jour parcheminés - en chacun de nous sommeille un Mick Jagger arthritique - une canne à pommeau d'or dans sa main - tâches de son/vieillesse - ahanant - "I can't get...je ne sais plus quoi ?..." - les yeux plissé sur une antique bande vidéo - galet d'une plage depuis longtemps hivernal.
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