Dictionnaire Partial de Langoustique

D

-Différences sexuelles dans la langue:

"On a constaté que chez plusieurs peuples sauvages, la langue qu’emploient les femmes est assez différente de celle des hommes. Chez les peuples civilisés le langage des deux sexes est essentiellement identique; cependant on n’a qu’à écouter parler les femmes, ou étudier le style des romanciers féminins, pour constater que leur manière de s’exprimer reflète les traits caractéristiques de leur être. Comme elles sont plus conservatrices que les hommes, elles s’en tiennent à la langue telle qu’elles l’ont apprise; elles respectent la tradition et évitent consciencieusement tout néologisme; aussi leur vocabulaire est-il moins riche que celui des hommes. Comme elles sont ordinairement primesautières et souvent très irréfléchies, leur syntaxe devient moins compliquée et surtout moins logique que la syntaxe littéraire ordinaire; elles aiment les parataxes et commettent continuellement des anacoluthes. Les occupations de la femme colorent aussi sa langue d’une manière particulière. Elle soigne et élève les petits enfants, et elle vient tout naturellement à se servir d’une foule de mots et d’expressions hypocoristiques, dont elle facilite ainsi l’introduction dans la langue ordinaire. Elle porte un très grand intérêt au moindre détail de son costume et aux prescriptions sévères de la mode; c’est pourquoi un verbe comme habiller présente une tout autre valeur chez les femmes que chez les hommes, parce qu’il s’applique à un acte dont le caractère et l’importance sont entièrement différents (A. Meillet). Enfin l’envie constante de la femme de tout embellir autour d’elle, lui inspire une horreur du mot propre et surtout des expressions grossières et crues; c’est pourquoi elle se sert plus que l’homme de termes vagues et généraux et d’euphémismes. D’un autre côté elle aime les termes élégants, poétiques et même emphatiques."

In: Nyrop, Kristoffer. 1913. Grammaire historique de la langue française. Tome quatrième. Copenhague: Nordisk Forlag. (p. 92)

E

-Ecriture (histoire):

"Au point de vue diachronique, les conclusions de Rothe sont un peu plus dignes de foi, et il se peut que, historiquement, la langue parlée précède la langue écrite, idée que partagent avec lui bon nombre de linguistes. Ce qui donne à le penser, c’est, entre autres, que l’écriture alphabétique reflète une manière de prononcer, bien que ce ne soit pas nécessairement celle d’aujourd’hui. Toujours est-il que l’affirmation catégorique de Rothe comme quoi la langue écrite serait un phénomène postérieur à la langue parlée, ne laisse pas de nous inquiéter. Comment peut-il connaître les débuts du langage humain ? Au fond, il doit être infiniment plus facile de tracer quelques lignes dans une pièce de bois ou d’argile pour communiquer ses pensées que d’inventer un code trois fois articulé, comportant phonèmes, morphèmes et stéréotypes."

In: Lagerqvist, Hans. 2009. Le subjonctif en français moderne. Esquisse d’une théorie modale. Paris: Presses de l’Université Paris-Sorbonne. (p. 67)

-Ejectives (et altitude):

"ejective sounds might be facilitated at higher elevations due to the associated decrease in ambient air pressure, which reduces the physiological effort required for the compression of air in the pharyngeal cavity–a unique articulatory component of ejective sounds."

In: Everett, Caleb. 2013. Evidence for direct geographic influences on linguistic sounds: The case of ejectives. PLoS ONE 8:6.

L

-Labiales (= latérales?):

"Elles [= les sensations] sont rappelées métonymiquement par la référence à leur origine (la fleur, le violon), et leur conséquence (la valse), et des allitérations en labiales (« fleurs », « mélancolique », « langoureux », « afflige ») et en fricatives (« voici », « venir », « vibrant », « s’évapore », « valse », « vertige », « violon ») dans les deux premières strophes, comme pour prolonger leur présence."

In: Commentaire littéraire de Baudelaire, Harmonie du soir, Les Fleurs du Mal (1857), sur http://www.studyrama.com/article.php3?id_article=8274

M

-Modes:

"Encore faut-il bien comprendre que les modes sont disposés en opposition binaire entre le degré zéro du mode qu’est l’indicatif et les modes proprement dits que sont donc le subjonctif, le conditionnel et l’impératif. [...] comme nous l’avons déjà vu, la fonction modale est exercée en propre par le subjonctif, le conditionnel et l’impératif. Ce qui signifie que ces formes sont également incapables d’assumer les fonctions temporelles et aspectuelles. Or, on peut remarquer que le conditionnel figure aussi bien dans les formes de l’aspect imperfectif que dans les formes modales ; c’est là une de ces ramifications complexes du système qui en ternissent la limpidité et dont nous aurons à rendre compte.

In: Popin, Jacques. 1993. Précis de grammaire fonctionnelle du français. Tome 1: Morphosyntaxe. Paris: Nathan. (p. 27-28, 30)

O

-Ordre des mots (et intelligence):

"[...] not only English but SVO languages in which a verb comes after a subject make you stupid. It makes sense that SVO languages such as Chinese determine IQ and the language development level represents the level of IQ. According to the international IQ research by English and Finnish professors, Korea took the first place and Japan took the second following Korea, which means Korean is one of the most superior languages. In other words, using solely Korean develop the IQ."

In: Lew, Young Doo [류영두]. 2008. Transmigrational English grammar IV. A grammar of Yin-Yang & six elements.

Meaning word+function word=case word. Seoul: B/S Publishing Co [Baeksan chwulphansa]. (p. iii)

T

-Temps (et santé):

"In this paper I test a linguistic-savings hypothesis: that being required to speak in a distinct way about future events leads speakers to take fewer future-oriented actions. This hypothesis arises naturally if grammatically separating the future and the present leads speakers to disassociate the future from the present. This would make the future feel more distant, and since saving involves current costs for future rewards, would make saving harder. On the other hand, some languages grammatically equate the present and future. Those speakers would be more willing to save for a future which appears closer. Put another way, I ask whether a habit of speech which disassociates the future from the present, can cause people to devalue future rewards.

[...]

Weak-FTR [= Future-time reference] speakers are 31% more likely to have saved in any given year, have accumulated 39% more wealth by retirement, are 24% less likely to smoke, are 29% more likely to be physically active, and are 13% less likely to be medically obese."

In: Chen, Keith. 2013. The effect of language on economic behavior: Evidence from savings rates, health behaviors, and retirement assets. American Economic Review.

V

-Voyelles (et climat):

The communication of the primitive man was made with screams, which contained the basic sounds of the human body, i.e. "α" from inhaling and "ω" from exhaling. The first communication screams were enriched little by little with consonants. At first with the more distinctive ("ς", "ρ") and later with the more "conspirational" ("χ") consonants . Through time oral communication progresses and communication with the first monosyllabic and/or bi-syllabic words appear. At first primitive man uses these words in an attempt to name the things that surround him, and later to his actions and eventually to meaning. Lack of words in his dictionary lead to word composition with many syllables, a difficult process, which occurs differently in the various geogrophic regions of the earth, This is because the combination ofvowels with consonants is dramatically influenced by the "climate" of each area. The ratio of vowels to consonants in the spoken words of a language in a region is heavily influenced by the climate of that region; in warm climates the ratio has a value higher than one and in cold climates the value is less than one. In order to study the continual change of the average atmospheric temperature in the Hellenic area, from Homer to the present day, we studied the ratio of vowels to consonants in the work of Hellenic authors spanning 28 centuries. We Concluded in a model from which we found that:

1. On average the vowels and the consonants in the Hellenic language are met at the same relative frequency of appearance.

2. For 28 centuries there was no noticeable change in the average temperature in the Hellenic atmosphere.

In: Σπυρίδης, Χ. Χ. [Spyridis, Haralampos C.]; Μουστάκας, Π. [Moustakas, Peter]. 2002. Από τη διαχρονική μελέτη της σχέσεως (φωνήεντα)(σύμφωνα) στην ελληνική γλώσσα, στη διαχρονική εκτίμηση της μέσης θερμοκρασίας της ατμόσφαιρας του ελλαδικού χώρου [From the ongoing study of the ratio (vowels):(consonants) in the Hellenic language, to the continuing evaluation of the average atmospheric temperature of the Greek (Hellenic) area]. Εθνικό Συνέδριο Ελληνικού Ινστιτούτου Ακουστικής. (abstract)