L1LF10FI

L1LF10FI: Linguistique textuelle

-Définitions et illustrations.

-Problématique.

Lisez attentivement le "texte" suivant:

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C'est ce qu'a démontré une étude publiée le 13 janvier dans la revue Biology Letters de la Royal Society britannique.

Comme la plupart des animaux les chiens arrivent à déterminer ce que ressentent leurs propres congénères mais ils arrivent aussi à comprendre les émotions négatives et positives des hommes.

En effet, les chiens comprendraient nos émotions à partir des expressions de notre visage et de l'intonation de notre voix.

En introduction de l'étude, les chercheurs expliquent que les animaux, au sein d'une même espèce, arrivent à interpréter les émotions de leurs semblables et ainsi à comprendre leurs intentions.

Ils auraient donc su analyser le lien entre les deux sens (vue et ouïe) et définir la cohérence de l'information.

Ils ont ensuite associé à une même image une bande sonore qui lançait l'ordre « Viens ici » sur un ton joyeux ou agressif.

Mais les chiens arriveraient également à déterminer la joie et la colère chez l'homme.

Pour arriver à cette conclusion, une équipe de psychologues et d'experts en comportements animaliers des universités de Lincoln et de Sao Paulo ont montré à 17 chiens une paire d'images avec une personne joyeuse et une en colère.

Résultat : les chiens ont réagi plus favorablement lorsque les visages correspondaient à la bonne intonation.

Si vous avez l'impression que votre chien vous comprend si bien, c'est peut-être parce qu'il est capable de reconnaître si vous êtes de bonne ou de mauvaise humeur!

Une étude affirme que le chien est capable de percevoir la joie et la colère chez l'homme.

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Chaque phrase y est parfaitement grammaticale, mais la compréhension est difficile, les phrases arrivent au lecteur sans cohérence: on ne sait pas à quoi réfèrent les pronoms, les démonstratifs, etc., les liens logiques sont perdus, etc. Il n'y a pas de continuité référentielle, ni logique/argumentative.

Il s'agit à l'origine d'un texte parfaitement lisible mais dont les phrases ont été mélangées (par ordre alphabétique). Pour lire le texte original, voir:

http://www.espritsciencemetaphysiques.com/apres-etude-chiens-reconnaissent-emotions.html

Il est plus facile de lire un texte dont les lettres ont été mélangées à l'intérieur des mots qu'un texte dont les phrases ont été mélangées... Voir ce texte très connu:

Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mot n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.

Question principale de la linguistique textuelle: Qu'est-ce qui fait la cohérence d'un texte?

-Le texte.

D'après, du moins bon au meilleur:

Dubois & al., Dict. de ling. et des sciences du langage, 1994

Matthews, The concise Oxford dictionary of linguistics, 1997

Beccaria, Dizionario di linguistica, 1996

[1] On appelle texte l'ensemble des énoncés linguistiques soumis à l'analyse: le texte est donc un échantillon de comportement linguistique qui peut être écrit ou parlé (syn. CORPUS). 2. L. Hjelmslev prend le mot texte au sens le plus large et désigne par là un énoncé quel qu'il soit, parlé ou écrit, long ou bref, ancien ou nouveau. “Stop” est un texte aussi bien que le Roman de la Rose. [...] Ils constituent une classe analysable en genres [...]. (Dubois & al., 1994)

Strictly, a written text in the usual sense. Extended by some linguists to cover a coherent stretch of speech, including a conversation or other interchange involving two or more participants, as well as stretches of writing. Hence often equivalent to discourse, itself extended from similar motives. (Matthews, 1997)

[...] Nell'uso comune, t[esto] si riferisce a un enunciato scritto autonomo e autosufficiente (entro una gamma che può andare da una frase a un'intera opera letteraria) [...]. [Hjelmslev] In questa prospettiva i testi in cui il sistema si realizza sono tutti gli enunciati, sia scritti sia pronunciati [...] Il vantaggio della nuova terminologia sta nell'evidenziare gli elementi linguistici comuni ai discorsi scritti e orali. Su questa permessa si può avviare uno studio sulle connessioni del discorso al di sopra e al di là della frase (analisi transfrastica). Si tratta insomma di enucleare i legami contenutistici e formali che rendono compatta una successione di frasi independenti solo (e non sempre) dal punto di vista sintattico. Intense perciò le ricerche sulla → coerenza dei testi. È infatti evidente che in una successione unitaria di frasi esistono legami che scavalcano i limiti delle frasi stesse; che una singola frase è spesso priva di significato se non viene messa in rapporto con quelle attigue; e sopratutto che la grammatica tradizionale, fermandosi al confine della frase, non è sufficiente per la formulazione di enuniciati transfrastici corretti.

Di qua il programma di definire una grammatica del t, che indici le regole proprie della successione delle frasi. Già la retorica antica aveva individuato alcune di queste regole: per es. l' → anafora. Ma molte altre regole sono state individuate poi: per es. la coreferenza, cioè l'impiego di termini (pronomi, nomi propri, ecc.) che alludono alla presenza dello stesso personaggio od oggetto in frasi successive. Altri criteri usati sono di carattere semiotico: per es. quello dell' → isotopia, cioè della o delle catene di elementi semici identici che congiunge una successione di frasi; oppure l'individuazione di agenti e pazienti dell'azione che si sviluppa attraverso il susseguirsi delle frasi. Va infine ricordata la > parafrasi, che sintetizza con parole diverse il senso del discorso sviluppato linguisticamente nel t.

Non si deve dimenticare poi che il t comunica un senso complessivo attraverso il suo rapporto col → contesto situazionale. Ogni t, specie se di carattere orale, è interpretabile esattamente solo in base alla conoscenza del contesto, cui esso si riferisce in forma spesso allusiva o del tutto implicita, attraverso presupposizioni, ecc. Questo porta l'analisi del t nel campo della pragmatica, e induce a interpretare gli enunciati parziali e l'enunciato totale come → atti linguistici, con funzione illocutiva o perlocutiva. (Beccaria, 1996)

-La phrase.

"l’ensemble de mots (coïncidant éventuellement avec un seul) que l’usager de naissance accepte comme complet, c’est-à-dire se suffisant à lui-même et n’exigeant pas d’addition pour être grammaticalement correct et sémantiquement interprétable. Le second critère est formel: un certain contour intonationnel indique les frontières de la phrase, quelle que soit la forme matérielle de ce contour d’une langue à l’autre et au sein d’une même langue." (Hagège, L'homme de paroles, 1985: 276)

-La phrase comme "construction syntaxique maximale".

La phrase est un objet grammatical, où les éléments entretiennent des liens de solidarité morphosyntaxiques de type rection/régime, accord, sélection. On y observe souvent que les éléments de la phrase ne sont pas "autonomes", mais "dépendants" en raison de ces liens. Observons des phrases complexes:

(1a) Il croit que tu es sorti.

Quelle que soit la segmentation de cette phrase, on observe toujours que les membres ne peuvent former des énoncés autonomes.

Si on segmente en Paul croit et que tu es sorti (analyse traditionnelle), aucun des membres ne peut "survivre" indépendamment: *Paul croit (sauf autre interprétation) et *Que tu es sorti. Si on segmente en *Paul croit que et Tu es sorti, le premier membre n'est pas autonome (*Il croit que).

(2a) Je vais sortir pour que tu puisses entrer. (sélection du subjonctif)

Je vais sortir peut former un énoncé autonome, mais non *Je vais sortir pour que, et ni *Pour que tu puisses rentrer ni *Tu puisses rentrer.

(3a) Plus j'avance, mieux je comprends. (corrélatifs)

Aucun des membres de cette phrase corrélative ne peut former un énoncé autonome: *Plus j'avance et *Mieux je comprends.

-Le texte ne présente pas ces liens de solidarité morphosyntaxiques.

Comparons maintenant les phrases précédentes avec des "mini-textes" formés de deux phrases:

(1b) Tu es sorti. Enfin... c'est ce que Paul croit.

(2b) Je vais sortir. Tu pourras rentrer.

(3b) J'avance dans la lecture. Au fur et à mesure, je comprends mieux.

Chaque phrase forme un énoncé complet... du point de vue grammatical.

En revanche, dans ces textes, comme dans les phrases complexes ci-dessous, pour arriver au sens et à la référence voulus par le locuteur, il faut prendre en compte la situation particulière: aussi bien le contexte situationnel que textuel.

Ce n'est plus un problème morphosyntaxique, ou de "grammaticalité", mais de référence et de cohérence.

Cf. quelle est la référence de "tu", "je" "c'" dans les exemples? Comment interprète-t-on le lien logique entre les deux phrases de (2b) alors qu'il n'est pas marqué explicitement (condition ou cause)?

"La cohérence ne serait-elle pas pour le texte le concept équivalent de celui de "grammaticalité" pour la phrase?" (Maingueneau, 1976: 158)

La linguistique textuelle se donne pour objet d'étude les moyens qui concourrent à la cohérence d'un texte.

-Bibliographie.

-Grammaire de référence:

Riegel, Martin; Pellat, Jean-Christophe; Rioul, René. [1994]. Grammaire méthodique du français. PUF. [Cf. (2004) http://uploaded.net/file/2j58438g]

Cf. Chapitre 19: La référence (569-574); 20: La structuration du texte (603-623)

-Sur la linguistique textuelle:

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Apothéloz, Denis. 1995. Rôle et fonctionnement de l'anaphore dans la dynamique textuelle. Genève: Droz.

Charolles, Michel. 2002. La référence et les expressions référentielles en français. Paris: Ophrys.

Combettes, Bernard. 1988. Pour une grammaire textuelle: La progression thématique. Paris: Duculot.

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[allemand]

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[néerlandais]

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[anglais]

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[espagnol]

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-Problèmes de la référence et de la cohérence textuelle dans des langues diverses:

Boukherrouf, Ramdane. 2014. L'anaphore nominale en berbère (kabyle). Iles d imesli 6. 133-157.

Dupuy-Parant, Estèle. 2006. La continuité référentielle en moyen français: Règles syntactico-sémantiques. Thèse, Université du Maine.

Folorunso, Abayomi Kizito. 2001. Pronoms et reprises dans le discours écrit en français et en yoruba. Thèse, Université Lumière Lyon 2.

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-Sur la deixis.

-Sur l'anaphore et les chaînes de référence.

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-Anaphore associative.

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-Exemples de questions d'examen (2016).

(1) Identifiez les catégories grammaticales et le fonctionnement référentiel des groupes soulignés. (5 points)

Un poids lourd, dont les freins ont lâché, s'est encastré dans un péage près de Nice ce jeudi après-midi. Une personne est morte, et trois autres ont été gravement blessées, leur pronostic vital est engagé, selon les pompiers. Quatre autres personnes ont été blessées moins gravement. L'accident a impliqué au total 15 véhicules. (Lefigaro.fr avec AFP, 29.10.15)

(2) Du point de vue référentiel, quel est le point commun des groupes soulignés dans les extraits suivants et en quoi ont-ils toutefois un fonctionnement différent ? Décrivez avec le maximum de précision l’accès à la référence. (3 points)

(A) Je lui ai alors donné un troisième coup de marteau, le manche s'est brisé, Laurent est tombé. (France 3 Limousin, 15.09.15)

(B) Ils cambriolent une maison et volent la porte et les fenêtres. (20 minutes Lille, 20.10.15)

(C) Un procès a donc eu lieu le 3 novembre et le 19, le juge a donné raison aux enfants. (Reporterre: Le quotidien de l'écologie, 26.11.15)

(3) Quels sont les deux procédés principaux de l’anaphore infidèle ? Définissez-les et donnez des exemples. (2 points)

(4.1) Pour chaque phrase du texte ci-dessous, donnez la structure thème-rhème en vous aidant du test d’interrogation. (4 points)

(4.2.) Identifiez, et représentez de façon claire, les deux grands types de progression thématique qui structurent le texte. (4 points)

(4.3) Comment les deux dernières phrases s’intègrent au texte ? Justifiez. (2 points)

(a) Une porte cochère ouvrait sur un grand couloir sombre. (b) Celui-ci débouchait dans une grande cour pavée, tout autour de laquelle étaient disposés de petits bâtiments crasseux, sans étage, à demi ruinés, qui avaient abrité des ateliers d’artisans. (c) Un de ces bâtiments portait sur son dos une sorte de bosse vitrée, atelier de peinture construit après coup par quelque propriétaire capricieux, et auquel conduisait un escalier extérieur. (d) C’est là que logeait François. (e) Il avait été émerveillé de découvrir un coin si calme, et séduit entièrement par un marronnier qui dressait au milieu de la cour son dôme d’épaisse verdure toute frémissante de moineaux. (f) Il s’y était installé, sans autre voisin que sa concierge. (g) Les ateliers désaffectés servaient pour la plupart d’entrepôts à des marchands de meubles.

(h) Sa concierge, Mme Vélin, logeait dans une pièce unique, dont la porte vitrée s’ouvrait sur le couloir. (R. Barjavel, Ravage, 1943, 82)