Les différences entre les français et les québécois

On explique aux québécois les particularités de la culture française et du comportement des français.

[Page en cours de constructions]

Le référentiel d'interprétation :

Pour bien comprendre les différences, il faut d'abord savoir interpréter les comportements. Interpréter consiste à décrire les raisons qui mènent à un comportement particulier et les effets attendus de ce comportement. L'interprétation dépend évidemment du contexte de la personne qui a ce comportement qui inclut la culture, qui elle dépend de ce que valorise une personne ou une communauté comme la France ou le Québec.

Un référentiel est un ensemble de connaissances et d'expériences sur lesquelles on se base (on se réfère) pour expliquer une situation comme pour interpréter un comportement. La culture est une partie importante de notre référentiel qui est différent entre les français et les québécois. Un même comportement sera donc interpréter de façon différente par un français et par un québécois. Pour interpréter correctement un comportement, il faut donc se rapporter au référentiel de la personne qui a ce comportement.

Ainsi, la majorité des gens ont une interprétation erronée d'un comportement qu'a une personne qui n'est pas de sa communauté tout simplement parce qu'elle l'interprète comme si elle était de sa communauté. Un québécois aura donc souvent une interprétation erronée d'un comportement d'un français parce qu'il l'interprète comme si c'était un québécois qui avait ce comportement. Chacun a donc besoin d'apprendre le référentiel de l'autre pour faire une juste interprétation de son comportement.

« La cour de Louis XIV », un exemple d'interprétation :

Français et québécois vivons sur 2 continents différents séparés par un océan et le décalage horaire augmente la distance. Les français sont européens et les québécois, nord-américains. Nord- pour ne pas confondre avec les USA et pour exclure l'Amérique du Sud. Ce « nord-américain » exclut aussi le Mexique qui fait partie de l'Amérique Latine, de culture différente. Il reste le Canada et les États-Unis

Lorsqu'un québécois ou un autre nord-américain veut venir en France pour la première fois, le premier conseil que je lui donne est de se comporter comme s'il allait à la cour de Louis XIV. L'idée que se fait ce nouveau visiteur induit très bien le comportement que les français apprécient. C'est comme le premier conseil qu'on donne à un français qui viendra au Québec pour la première fois : « Évite de dire : « Mais nous en France ... » ».

Quand je dit aux français que je donne le conseil aux québécois, ils ne comprennent pas, car évidemment, ils ne se comportent pas comme à la cour de Louis XIV. De plus, les québécois ne savent pas vraiment comment on devait se comporter à cette cour. Cependant, vu que le comportement habituel des québécois par rapport à celui des français est dans le sens inverse de celui que ces derniers devaient avoir à la cour de Louis XIV, le conseil que je donne aux nord-américains les amène juste assez loin dans la bonne direction pour avoir le comportement qui plaît aux français d'aujourd'hui. C'est ce que j'explique aux français et ils comprennent mieux.

Mais aussi, je leur fait remarquer toutes leurs règles de politesse, de respect et de bienséance, ce qui leur fait réaliser et admettre qu'ils ont un peu de « cour de Louis XIV » dans leur comportement. A suivre ...

« Mais nous en France »

Les québécois trouvent que les français sont pas mal « chialeux* » c'est à dire râleurs. En fait les français sont très critiques, surtout en région parisienne, les parisiens ayant assez mauvaise réputation même en France. Les français sont globalement plutôt intelligents et très curieux, pas dans le sens de bizarres mais qu'ils s'intéressent à tout. Ils remarquent facilement ce qui est différent de chez eux et aiment beaucoup en discuter car ils sont friands de discuter et particulièrement d'argumenter sur tout.

Les français sont d'abord critiques envers eux-mêmes. Lors des négociations pour le Brexit, les anglais se sont mis à parler de « French Bashing » pour signifier que les français se dénigrent eux-mêmes.

Comme c'est toujours difficile d'arriver à un consensus en France, lorsqu'ils finissent par s'entendre sur une façon de faire, leur sentiment de supériorité leur fait croire qu'elle ne peut être que la meilleure au monde. Le référentiel d'interprétation des français étant les effets de leur comportement en France, beaucoup pensent d'abord que les québécois ne font pas les bonnes choses lorsque c'est différent d'eux. La majorité des visiteurs français se demandent quand même pourquoi.

Les français étant bavards, ils n'hésitent pas à l'exprimer et à se faire entendre d'où la réaction normale des québécois. Les français étant plutôt négatifs et pessimistes, c'est difficile pour leurs hôtes de discuter avec eux de leurs observations surtout lorsque celles-ci sont critiques et suivies du « Mais nous en France ... » Il reste que la majorité des français adorent le Québec et les québécois et seraient ravis de discuter de ces différences avec eux.

* Attention : chialer chez les québécois signifie râler. Or, chialer signifie pleurer en bon français. Ce n'est qu'un des multiples mots français que les québécois utilisent dans le sens d'un autre mot français. Les plus beaux exemples étant suçon et sucette ...

Encore un peu « La cour de Louis XIV »

Surtout pour un visiteur étranger incluant québécois, la France c'est encore un peu « La cour de Louis XIV. Dire bonjour.

« Liberté - Égalité - Fraternité »

Cette devise des français fut amenée graduellement suite à la Révolution. Ces 3 mots ont le sens suivant :

Liberté : Pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché.

Égalité : La loi doit être la même pour tous, sans distinction de naissance ou de condition.

Fraternité : Faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir.

Ils viennent de « La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ».

Reconnaissant être individualistes, les français tiennent particulièrement à leur liberté. On peut le constater clairement par leur réaction face au terrorisme jihadiste. Ils expriment haut et fort qu'il n'est pas question de changer leur mode de vie « art de vivre » et que c'est la liberté d'expression qui est sacrée. Mais il y a aussi qu'avec leur proverbiale indiscipline qu'ils expliquent par leur soi-disant tempérament latin (sur lequel nous reviendrons), l'état et les organisations françaises doivent produire une tonne de lois et de règlements pour que ça fonctionne, ce qui réduit d'autant leur liberté. Il y a donc un tiraillement constant entre la quantité de règles pour que la société française fonctionne et la liberté de chacun.

Les français ont sorti la monarchie de la France mais pas des français ! (Nous y reviendrons.) Malgré l'égalité garantie par leur constitution, les français continuent à croire qu'il y a des personnes supérieures et d'autres inférieures. J'ai pu le constater souvent à Neuilly-sur-Seine par le comportement hautain de clients vis-à-vis des vendeurs dans les commerces.

Étant individualistes, les français ne peuvent pas compter sur une simple entente pour arriver à une action collective. Cet individualisme les amène à devoir toujours créer une organisation formelle, une loi ou un règlement lorsqu'il faut être plusieurs pour arriver à un résultat attendu. Ils savent aussi que pour pouvoir être libres, il faut un gouvernement et des lois qui protègent cette liberté. Avoir cette organisation sociale était même la définition de liberté chez les grecs de l'antiquité.

Je prends un malin plaisir à dire aux français que si ces mots sont leur devise c'est que ce n'est pas le cas. C'est comme quand on voit une affiche citant « Le client d'abord » sur le mur d'une entreprise. Si c'était le cas, on n'aurait pas besoin de l'afficher ...

La devise du Québec « Je me souviens » signifie se souvenir des personnages qui ont fondé le Québec. Elle fut gravée sous les armoiries du Québec sur le mur de l'hôtel du parlement à Québec avec les statues de ces personnages. Il est donc atrocement dommage qu'on n'enseigne plus l'histoire à l'école alors que les français mettent énormément d'importance à leur histoire. Cette devise est donc de moins en moins le cas.

Ça prend des lois pour que ça marche

Louis XIV, Napoléon 1er et Charles de Gaulle l'avaient bien compris.

La proverbiale indiscipline des français qui se disent latins.

La hiérarchie dans les sociétés françaises

>>> Les français ont sorti la monarchie de la France mais pas des français !

Les travailleurs français ne travaillent pas pour une cause ni un projet, ils travaillent pour un chef. Si le chef ne leur assigne pas de tâche précise, le salarié n'a rien à faire.

Les français au Québec

C'est comme le premier conseil qu'on donne à un français qui viendra au Québec pour la première fois : « Évite de dire : « Mais nous en France ... » »

La France, c'est plusieurs pays.

xxx

Le Perche

xxx

La vie est-elle meilleure au Québec qu'en France ?

Les français me posent souvent la question. Ma réponse est toujours qu'elle n'est ni meilleure ni moins bonne, juste différente. La première chose que les français apprécient du Québec, c'est la simplicité des systèmes et la gentille de la population. Tout est tellement compliqué en France.

La sympathie qu'ont les français pour les québécois est-elle réciproque ?

C'est l'inverse.

Les privilèges et le complexe de supériorité des français

Je n'ose pas dire que j'habite à Neuilly-sur-Seine.

Les allemands l'avaient bien compris.

Les conséquences de la 2è guerre mondiale.

On ne dénonce pas son voisin.

L'histoire, les anglais et les allemands

Il paraît paradoxal comment les français apprécient les allemands et haïssent les anglais.

Le pessimisme et le sens critique des français

Ça ne fonctionnera pas. Ça ne fonctionne pas vraiment. Nous aussi on est capable de le faire.

Le sens critique des français > les maudits français !

On en discute et on est sûrement pas d'accord !

Le French bashing ...

Les français sont intelligents et curieux

xxx

Les français sont restés artisans.

Ils adhèrent peu à l'industrialisation.

La géographie de la bouffe

xxx

Le sexe et le fromage

xxx

Les français valorisent l'intellect.

Ils sont restés à l'école.

Les grandes écoles.

Les enfants et les adultes français

Je remercie le ciel de ne pas avoir été un enfant en France.

Le sens français des responsabilités

xxx

Les français sont méfiants

xxx

La culpabilité

Pas le droit de se tromper

La France a séparé l'église de l'état mais la culture catholique est restée dans les français.

S'il y a un problème alors il y a un coupable. C'est à qui la faute.

Le service à la clientèle français

L'autre conseil que je donne aux nord-américains, c'est quand on entre dans un commerce comme un magasin ou un restaurant, on doit se comporter comme si on entrait dans une maison privée.

En France, ce n'est pas le client qui est roi, c'est le salarié.

Le complexe de supériorité des Français : servir c'est servile.

Les grèves et les manifestations

xxx

Les systèmes syndicaux :

Les français se disent moins syndiqués que les québécois et même que les allemands parce qu'il y a moins de travailleurs français qui sont membres d'un syndicat. Pour interpréter cette situation qui paraît paradoxale pour un non-français, il faut d'abord savoir que le système syndical français est complètement différent du québécois. Ensuite, le code du travail français est énormément plus volumineux que le québécois.

Les anglicismes et les mots anglais :

Les québécois utilisent beaucoup d'anglicismes et les français ajoutent des mots anglais dans leur langue.

Un anglicisme est un mot ou une expression en français utilisé dans sa signification anglaise. On inclut les américanismes. Par exemple, répondre bienvenue quand quelqu'un nous remercie est un anglicisme qui vient de l'anglais « welcome ». Les italiens avec « prego », les allemands avec « bitte » et les hollandais et les flamands avec « alstUblift » répondent l'équivalent de s'il-vous-plaît , ce que répondent les belges wallons. Les espagnols répondent « de nada » qui signifie de rien comme le font beaucoup de français. Ce bienvenue est donc très anglais.

Prendre une marche est l'anglicisme le mieux reconnu.

Concernant les mots anglais qui entrent dans le lexique français. xxx

Les québécois envoient des courriels et les français, des mails. Les 2 sont à côté de la plaque*. Les messages sont aux lettres ce que le courriel et le « mail » sont à la poste. Les messages et les lettres sont ce qu'on envoie et le courriel et la poste, les transporteurs de ces envois. Les québécois ont francisé « email » pour « electronic mail » par  courriel pour courrier électronique. Les français ont francisé « mail » par mél pour message électronique. Par considération pour notre belle langue, on devrait envoyer des méls par courriel.

En passant, Yahoo Québec offre le service Yahoo Courriel avec une boîte Pourriel pour les messages indésirables. Yahoo France offre Yahoo Mail avec une boîte Spam pour ces messages. Voyez vous-même : https://fr.yahoo.com/ et https://qc.yahoo.com/ J'ai une adresse de courriel @yahoo.fr que j'utilise chez qc.yahoo.com.

* Expression bien française qui signifie se tromper.

Le vieux français chez les québécois :

Le français québécois est un mélange de tous les dialectes qui se parlaient en France lors de la colonisation de la Nouvelle-France. Le changement de Régime et la prise du territoire par les Britanniques a forcé la rupture d'avec la France. Le Québec a gardé le parler de la cour Royale alors que suite a la révolution, les français se sont dissociés de ce parler. L'absence de contact entre les deux peuples est donc responsable de cette différence de vocabulaire et d'accent.

Bien entendu, d'autres éléments sont à prendre en compte. La réalité du quotidien n'étant pas la même d'un côté et de l'autre de l'Atlantique, des mots ont vu le jour au Québec mais pas en France et vice versa. Je crois aussi que nos vocabulaires se sont différenciés à cause des environnements différents, de l'éloignement géographique et de la domination anglaise du Canada.Les français se rendent bien compte que les québécois utilisent des mots du vieux français étant donné qu'ils connaissent bien ce que fut leur langue.

Je pense tout de même que les français utilisent autant des mots du vieux français que les québécois n'en utilisent plus et donc réciproque. Je crois qu'il est normal que les québécois ne s'en rendent pas compte parce qu'ils connaissent trop peu ce que fut le vieux français. Comme les français les utilisent encore, ceux-ci ne les considèrent pas comme du vieux français.

Mais j'ai des gros doutes là-dessus parce que je n'ai pas d'exemples de mots qui existaient dans le vieux français, qui sont encore dans le français moderne mais pas utilisés par les québécois.* Pourtant, ceux-ci reconnaissent bien les nouveaux mots venant de l'anglais ... En passant, ce ne sont pas des anglicismes, sujet sur lequel je reviens bientôt.

* Attention de ne pas confondre avec les mots français que les québécois remplacent pas d'autres par méconnaissance du bon vocabulaire, sujet sur lequel je reviendrai aussi.