2011/09 Manthes

Compte-rendu du CAP  du 24 septembre 2011 à Manthes

Présents :

St-Philibert : Léon Desmeures – Alixan : M et Mme Blache – Perrot J – Vernier H – Bichon Guy – Lignières Michèle - Anneyron ASPA : C. Champeley – Eliane Belin – Chantemerle : M. et Mme Mège –  Gounon Mado – Amblard Robert -  Chatillon St-Jean GIL : Chomel M.F. – Claveyson ADCL : Patouillard J. – De Flaugergues F – Rouchette Danielle – Grève Jeanine – Claveyson Geocostel : F. Veyrat -  Meybeaux arts en Baret : R. Arnoux - V. Ollier – Gilbert Delcroix – Moras : M. et G Thomas – Romans- Bourg de Péage Sauvegarde du Patrimoine :  J Rochier – M et Mme Descombes – F & C Gardelle – P. Devoize Romans Cercle généalogie : J et F Tracol – M.R. Bassal – M. Reynaud A – G Monteil – St-Donat : J.M. Effantin – G et A Moulin – M. Chevrol – C. Thin – M. Sarrazin -St-Uze : Dominique Gravet  (2) – Hostun : M. Ovion - St-Vallier : M. et Mme Noyaret  - Valence AUED : Lucien Dupuis – Manthes : M et Mme Boige Faure – G et C Doris – M et Mme Cassan – M et Mme Sarrazin – Anne-Marie Parade – Danièle Sonnier – Mme et M. Michel Dupupet

 Excusés :

Anneyron Horizon : T. Martinez et C. Clavel – Moras : C. Fanget – Isabelle Semey – St-Sorlin : C. Genthon – Jacqueline Bouvarel – M.N. Guillot

 Une nombreuse assemblée a participé à la réunion du CAP, tenue dans la salle communale de Manthes.

J.M. Effantin, co-président du CAP, remercie la commune et l’association des Amis du prieuré de la qualité de leur accueil.

Il rappelle l’intérêt de ces rencontres trimestrielles ; des associations diverses mais qui gardent un même état d’esprit, apprennent à se connaître, échangent des informations.

 Madame Nathalie Durand, au nom du maire, accueille les participants.

 

Présentation du Prieuré :

Le prieuré de Manthes a été légué à l’évêché en 1962. Il est alors en très mauvais état. Le prêtre de Manthes essaie de sauvegarder le bâtiment en faisant refaire le toit. Mais la réparation est trop chère.

L’association des « Amis du Prieuré » est créée en 1983 pour aider l’évêché à sauver cet ensemble. Un énorme travail de nettoyage de l’intérieur permet de découvrir des peintures murales. Aujourd’hui, le prieuré n’est ouvert au public que pendant une courte période, en septembre, pour éviter les dégradations provoquées par la présence humaine.

 

Vincent Ollier et Gilbert Delcroix présentent leurs travaux concernant la conservation du patrimoine culturel.

Ils étudient l’extérieur qui est encore solide malgré les trous visibles au bas des murs. Ils étudient surtout le décor peint, très varié car il a évolué au fil des événements politiques.

Le prieuré a été créé par l’abbaye de Cluny qui avait reçu des terres du comte d’Albon. Les prieurés clunisiens étaient sous l’autorité du pape et gardaient ainsi leur indépendance vis à vis du pouvoir local.

Le prieuré subit les contre coups de l’Histoire, connaissant, tout à tour, la prospérité et de grandes difficultés.

Aux xi e et xii e siècles, il s’agrandit, s’enrichit grâce aux bonnes terres de son territoire, mais, de la fin du xiiie au milieu du xiv e siècle, des guerres continuelles entre Savoie et Dauphiné gênent la vie économique de la région. Puis les ravages des mercenaires, pendant le Guerre de Cent Ans, aggravent la situation.

Vers 1360, il reste peu de moines. Au xv e siècle, le prieuré est confié au cardinal de Saint-Alban qui porte peu d’intérêt à sa charge. Les bâtiments commencent à se dégrader. Puis les guerres de religion provoquent de gros dégâts.

Mais, à la fin du xvi e siècle, le seigneur de Lestang reconstruit le prieuré. En 1725, Hugues de Perseville réaménage des salles pour ses séjours. Cependant la vie religieuse se réduit de plus en plus et disparaît en 1768. L’église du prieuré devient paroissiale.

Monsieur Delcroix présente ensuite l’architecture et le décor peint. Les linteaux des portes en double accolade datent des xve-xvie siècles. Les cheminées Renaissance ont malheureusement disparu.

Les décors ont été peints à diverses époques, surtout entre le xve et le xviie siècle : décors floraux sur les poutres ou solives, parfois au pochoir, balustrades inspirées de la Renaissance italienne, médaillons, faux appareillages de briques, fronton en trompe-l’œil ; grotesques, frises. Les peintures nécessitent d’importantes restaurations rendues plus compliquées par la nécessité de demander des autorisations pour chaque intervention.

 

Après ce très intéressant exposé, diverses associations présentent leurs projets.

 - A Moras est organisé : le septième salon du livre, samedi 1 et dimanche 2 octobre.

 - Les Etudes Drômoises : préparent un numéro sur la Drôme pendant la collaboration. Lucien Dupuis, leur président, présente divers numéros de la revue.

 - Le Chemin des peintres prépare des expositions dans plusieurs villages autour de Bourg de Péage.

 - A Peyrins : un spectacle de théâtre aura lieu le 23 octobre, à 15h30 à la salle des fêtes.

 - L’association de Sauvegarde du patrimoine Romans - Bourg de Péage : annonce la sortie d’un livre « Romans qu’on aime » au mois de novembre. Les souscriptions sont en cours.

 - Les Amis de la Galicière (usine de soie de Chatte Isère) : publient un ouvrage sur La Galicière. Sortie le 9 décembre. Souscriptions en cours. Les bénéfices espérés serviront à restaurer les machines en bois.

 - Larnage : une souscription est lancée pour réparer le château, inscrit à l’inventaire. Trois façades seront restaurées ainsi que les menuiseries. Plus tard seront également restaurés les jardins et les terrasses.

 

Frédéric de Flaugergues présente :

 le contrat de développement durable (nouveau contrat) de la Drôme de Collines. Le CAP peut devenir un interlocuteur privilégié du Syndicat mixte de la Drôme des Collines. Il faut sensibiliser le public au patrimoine.

Un musée du chocolat est créé par la chocolaterie Valrhôna.

Frédéric rappelle la campagne de protection de la chouette « dame blanche » et le projet de nichoirs dans les clochers.

 

Les participants font connaissance de Mme Danièle Sonnier, originaire de St-Sorlin en Valloire. Elle est professeur de latin et peut traduire des textes latins de diverses époques. Elle propose d’aider ceux qui ne savent pas traduire les textes anciens. Sa proposition est très appréciée.

 

Le prochain CAP aura lieu à Alixan, le 17 décembre. Des informations complémentaires suivront.

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Lucien Dupuis fait visiter les bassins de Manthes, malheureusement et exceptionnellement presque à sec ce jour-là.

Son compte-rendu nous montre l’importance de l’eau  dans cette région.

 « La Valloire est une dépression qui résulte de l’écoulement de diffluences du glacier du Rhône à travers les Balmes Viennoises et du glacier de l’Isère débordant par-dessus le seuil de Voreppe. Les abondantes eaux de fonte ont creusé cette vallée de 10 km de largeur. Des terrasses emboîtées bien visibles depuis la Madone de Moras-en-Valloire, ont été façonnées par les alternances des phases d’alluvionnement et d’avancées glaciaires. La terrasse la plus basse qui constitue le fond de la vallée est donc datée « post-würmienne » (après la dernière glaciation). Les petits torrents qui dévalent des pentes n’ont que très peu altéré ce relief fluvio-glaciaire.

Le « lac » de Manthes correspond à un affleurement de la nappe phréatique alimentée par les pluies tombées sur la Bièvre-Valloire et les versants des Chambarans au sud et du plateau de Bonnevaux au nord.

Au niveau du village de Manthes, les sources ont été canalisées sous la place actuelle pour donner une véritable « résurgence » qui se déverse dans le lac. En période de hautes eaux, on peut même voir l’eau jaillir dans un tourbillon de sable en certains endroits. A l’issue du lac, l’eau s’écoule dans plusieurs biefs avant de se perdre quelques kilomètres à l’aval. Cette eau précieuse, dont la température est constante (12° C), a longtemps servi à l’arrosage des prairies de la Valloire grâce à un réseau complexe de petits canaux et par un jeu de vannes ouvertes ou fermées selon des horaires attribués à chaque parcelle.

Aujourd’hui, à la suite de la conversion des prairies en terres cultivables, ces réseaux sont, hélas, en voie de disparition.

Une curiosité : les eaux des torrents qui dévalaient des flancs des collines ne se mêlaient pas aux eaux de la nappe grâce à des ponts qui évacuaient l’eau vers les prairies où elle pouvait s’infiltrer. Ainsi, les eaux de la nappe phréatique restaient propres.

La municipalité de Manthes a acquis le parc de l’ancienne usine Bachelier et fait aménager un sentier qui désormais permet de faire le tour du lac dans un décor de fraîcheur remarquable.

A proximité, la Pisciculture des Sources exploite cette eau pour l’élevage de truites farios,  arc-en-ciel et d’ombles de fontaine. »

 

L’après-midi se poursuit avec la visite du « prieuré » commentée par M. Michel Dupupet, et la visite de l’exposition annuelle de l’Association des Amis du Prieuré qui se déroule toujours les 3 premières semaines de septembre, cette année du 03 au 24 septembre.

 

En fin d’après-midi, Anne-Marie Parade a la gentillesse de nous faire découvrir son parc aménagé avec son mari Paul, de canaux et de parcours en galets nous permettant de cheminer de jardins en jardins, de placettes en lieux intimes, toujours dans l’originalité et l’inventivité.

 

Le CAP vous remercie pour votre participation et vous donne rendez vous à Alixan le 17 décembre.

 

Bien cordialement à tous.

 

Merci à Françoise Gardelle pour la rédaction de ce compte-rendu, bonne santé à Charles, ainsi qu’à Lucien Dupuis.

 

                             Co-Présidents : Jean Michel Effantin – Frédéric de Flaugergues

    Secrétaire      : Marie-Noëlle Guillot