Les soins psychiatriques, ça tue !

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par Pascal Himmelsbach, Journaliste

Les soins psychiatriques, ça tue !

http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/les-soins-psychiatriques-ca-tue-69922

Les soins psychiatriques, ça tue !

Samedi 6 février à la prison de Rouen, un adolescent se donne la mort. Le jeune homme était passé à plusieurs reprises entre les mains des psychiatres. 1 mois plus tôt, un jeune de 21 ans s’était lui aussisuicidé dans le service médico-psychiatrique de la même prison. Une prison où le personnel aurait été formé à la "prévention suicide" élaborée par le psychiatre Jean-Louis Terra. Efficace ?

Une mère infanticide, Mathilde de Manheulle, avait été internée à plusieurs reprises avant d’assassiner son enfant à la fin de l’année passée, pour "lui faire un cadeau". Elle était sous traitementmédicamenteux psychiatrique.

Au mois de Mars dernier, un forcené de 45 ans,François G., tire sur les gens avant de se suicider. Il était sous traitement et suivi à l’hôpital Saint-Anne en psychiatrie.

Ce sont des faits divers, mais à chaque fois que vous rencontrez ce genre de faits divers, une enquête bien souvent succincte vous apprendra que ces gens sont presque toujours sous traitement psychiatrique lorsqu’ils commettent l’irréparable.

Pour qui a déjà lu la notice d’un antidépresseur ou d’un antipsychotique, il n’y a pas de surprises.

L’augmentation du risque de suicide sous anti-dépresseurs a été démontré de nombreuses fois, au point que ni les labos, ni les psychiatres, ni l’AFSSAPS qui autorise la mise sur le marché de tels "médicaments" ne disent le contraire. Bien souvent, les recommandations de mise sur le marché de ces produits comporte la mention mais ne celle-ci n’est pas rédhibitoire pour l’autorisation. Comme pour le Prozac, qui pourtant a été récemment autorisé à la prescription dès l’âge de 8 ans.

Les psychiatres, eux, réclament des fonds, comme si l’argent pouvait tout régler. L’argent pourrait améliorer les choses si les soins qu’ils donnaient avaient une quelconque efficacité. Voire si au moins ils n’étaient pas destructeurs, alors oui, on pourrait faire en sorte de leur donner des fonds pour offrir une vie plus décente aux internés.

Une question me vient souvent à l’esprit : si ces gens n’ont pas tués où n’ont pas tenté de se suicider AVANT d’être sous traitement... n’est-il pas évident que le traitement n’a rien amélioré ? Voire a induit la maladie (peut-être à partir d’un malaise existant, je ne le nie pas) ?

Bref, avant d’être mis sous traitement pour guérir d’un malaise, réfléchir à deux fois pour savoir si l’on veut passer de la catégorie dépressif occasionnel à suicidaire compulsif ou forcené assassin.

Les tribulations du DSM

Le DSM, c’est la bible de la psychiatrie. Toutes les maladies y seraient répertoriées, et d’édition en édition la liste augmente. En ce moment c’est le DSM 4 qui est en vigueur. Si vous l’ouvrez, je doute que vous ne vous trouviez pas une petite douzaine de maladies nécessitant un traitement gentiment indiqué par le manuel.

Mais le DSM 5 est en cours d’élaboration et devait sortir en 2012. Le problème des DSM, c’est que les maladies qui y sont répertoriées ne sont pas le résultat de recherches comme dans d’autres branches de la médecine. Elles sont votées ! Par un comité de psychiatres qui se consultent pour décider ensemble ce qui cette année pourra-t-être rajouté à la longue liste.

En ce moment, vous pouvez même aller donner votre avis sur les maladies qui y figureront sur le site de l’Association Psychiatrique Américaine (véridique, suivez le lien). Car la psychiatrie, c’est démocratique, et surtout plus il y a de maladies plus il y a de malades. C’est ce que dénoncent même d’anciens collaborateurs du comité qui élabora le DSM 4. Pour eux, Robert Spitzer and Allen Frances, le nouveau DSM va tellement ouvrir le champs de la "maladie mentale", que 11 millions d’américains se retrouveront sous traitement lourd alors que ce traitement sera nocif pour eux.

Ils expliquent aussi que les maladies psychiatriques n’ont aucun fondement médical ou biologique. Aucun test réel et fiable n’existe. Aucune certitude. Et des médicaments sont très dangereux.

Ils dénoncent le fait que cet élargissement du spectre des maladies "mentales" n’est fait que pour augmenter les prescriptions de médicaments. 56 pour cent des psychiatres du comité qui s’occupe du DSM 5 ont des liens d’argent avec l’industrie pharmaceutique. Même chiffre que pour le DSM 4 d’ailleurs, annonce la revue New Scientist.

Pour comprendre comment cet élargissement fonctionne, un petit exemple : auparavant, une personne qui avait perdu un proche récemment était exclue de la catégorie dépressif, pour éviter des diagnostics faciles qui mènent à la dépendance aux antidépresseurs pour une perte douloureuse (que tout le monde traverse un jour ou l’autre). Le DSM 5 a prévu de faire fi de cela. Vous avez perdu un être cher, vous êtes triste : vous êtes malade, et il faut vous soigner, avec des antidépresseurs. Une manne formidable pour l’industrie la plus riche du monde, l’industrie pharmaceutique, et les psychiatres coupables de collusions à tous les niveaux.

Pour ceux qui pensent qu’en France c’est différent, lisez le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales sur les "programmes patients", rapport que j’évoquais il y a quelques jours dans unautre article. Mêmes conclusions sur l’emprise de l’industrie pharmaceutique sur la médecine et la création de nouvelles maladies.

Etat des lieux

En Belgique, ces trois dernières années ont vu le nombre d’enfants à qui l’on prescrit des psychotropes pour "hyperactivité" tripler (passant de 6000 enfants à 23 000). Le nombre de jeunes qui atterrissent en psychiatrie (hospitalisés) a été multiplié par 7 en 5 ans. Une étude scientifique a montré que c’était la résultante des effets secondaires des médicaments utilisés pour le traitement du Trouble de l’attention qu’on donne aux enfants, et qui induit des comportements psychotiques chez les jeunes. Encore une fois, au lieu de guérir les gens, on crée la maladie, on crée des fous artificiellement.

En France, nous sommes le pays qui consomme le plus d’antidépresseurs au monde... 8,9 millions de consommateurs occaisonnels et presque 4 millions de consommateurs réguliers et dépendants.

Alors qu’est-ce qu’on fait, on se regarde "vol au dessus d’un nid de coucou" avec Jack Nicholson (je recommande) en s’avalant une pilule, ou on se bouge ?

http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/les-soins-psychiatriques-ca-tue-la-72921

Les soins psychiatriques ça tue ! La suite...

Depuis que j’ai écrit cet article, de nombreux cas sont venus confirmer l’assertion dramatique selon laquelle la psychiatrie a une fâcheuse tendance à rendre aliénés et forcenés les cas qui lui passent entre les mains, plutôt qu’à améliorer leur état d’une quelconque façon.

Le lendemain de la publication de l’article, le 14 février, un homme suivi dans l’hôpital psychiatrique de Paul-Guiraud Villejuif a avoué le meurtre de sa femme à l’occasion d’une permission de sortie. L’article le relatant faisait mention d’un cas similaire quelques semaines plus tôt avec un homme suivi pour troubles psychiatriques qui avait poignardé trois personnes, dont une mortellement, dans un immeuble de Roquebrune Cap martin.

Le 13 mars, j’apprenais qu’un enfant de 8 ans avait été interné d’office dans la section adultes d’un Hopital psychiatrique de Marseille, Valvert, suite à une crise de violence démente. Le pauvre enfant avait de nombreuses raisons pour ça, étant donné qu’il avait été diagnostiqué hyperactif et dépressif dès l’âge de 5 ans, et donc suivi psychiatriquement depuis 3 ans, passant d’institut en institut.

Ce ne sont que quelques exemples. Mais il y en a d’autres, chaque jour. Il y a ce forcené qui la semaine dernière a agressé une américaine dans le Bordeaux-Nice, dont on apprend qu’il est suivi pour troubles du comportement. Il y a cette mère qui a poignardé à mort le 19 mars son enfant de 6 mois, dont on apprend par le Parquet qu’elle souffrait de "troubles de la personnalité", etc.

Mais ce qui me donna envie d’écrire ce second article sur le sujet, c’est quand j’entendis parler de ce drame du pousseur du métro il y a quelques jours. Je disais à la personne qui m’en parlait : "à tous les coups ce gars-là était suivi dans un hopital psychiatrique pour être devenu fou dangereux à ce point". Et les médias de me donner raison, le jeune homme avait fait des séjours en hopital psychiatrique depuis 2005, certains pendant plusieurs mois. Sous injection de Clopixol (pour ceux qui seraient tentés, voici la liste des effets secondaires : - Somnolence, indifférence affective, états dépressifs, plus rarement confusion mentale. Troubles neurologiques notamment ceux rencontrés dans la maladie de Parkinson. Prise de poids parfois importante, absence de règles, écoulement de lait par les seins spontané ou provoqué par la palpation, apparition de seins chez l’homme, impuissance, frigidité, augmentation du taux de prolactine dans le sang. Hypotension orthostatique. (chute de la tension artérielle lors du passage en position debout pouvant provoquer malaises et chutes notamment chez le sujet âgé) Hépatites, syndrome malin des neuroleptiques. (avec notamment fièvre élevée)...), l’homme a poussé un quinquagénaire sri lankais sous la rame de métro, parce que celui-ci "l’avait regardé".

Je me suis donc un peu intéressé au phénomène des "pousseurs" du métro pour découvrir comme beaucoup que cet incident était le deuxième du genre ayant causé la mort en 2010.

Quid du premier ? Quelques semaines auparavant, le 29 janvier, un homme de 40 ans ceinture un jeune de 24 ans et se jette avec lui sur les rails devant le métro arrivant. Les deux hommes trouveront la mort. Le forcené ? Lourd suivi psychiatrique, internement d’office en Hopital Psy entre 2006 et 2009.

Ca fait froid dans le dos de penser que quels que soient les justifications que le monde de la psychiatrie peut inventer, ces forcenés n’ont pas tué avant d’avoir été internés ou suivi psychiatriquement. Quel qu’ait été leur état avant d’être "pris en main" par le monde psychiatrique, cet état était meilleur qu’après les "soins". La psychiatrie semble, preuves à l’appui, ne faire que dégénérer les malades au fur et à mesure de leurs traitements (si tant est qu’ils étaient malades au départ).

Alors quand on sait que bientôt, sur demande d’un tiers, on pourra se voir délivrer une obligation de soins à domicile (voir ici le texte de loi en préparation mis en ligne par Libération), l’heure est à l’action, à l’information et à la protestation vigoureuse.