Benzodiazépines : un Français sur cinq en a consommé en 2010

Benzodiazépines : un Français sur cinq en a consommé en 2010

http://www.destinationsante.com/Benzodiazepines-un-Francais-sur-dix-en-a-consomme-en-2010.html

Depuis 10 ans, la consommation de benzodiazépines semble se stabiliser voire diminuer en France. Enfin ? Confrontée à un phénomène qui fait de nos concitoyens les détenteurs du record mondial de consommation de neuroleptiques, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) fait un rappel d’information sur le sujet : « Si ces médicaments sont nécessaires pour de nombreux patients, ils peuvent aussi présenter des risques » souligne l’Agence avec un sens remarquable de la nuance.

Depuis 2002 poursuit-elle, « la consommation d’anxiolytiques a diminué en France, de 1,8% par an en moyenne ». Et la consommation d’hypnotiques(utilisés contre les troubles sévères du sommeil) est stable. Il n’en reste pas moins que chaque année, un Français sur cinq consomme au moins une benzodiazépine. En outre, 60 % des consommateurs restent des femmes.

Utilisées « à mauvais escient ou à l’excès », ces molécules peuvent entraîner de graves effets secondaires. Et l’AFSSaPS de citer « des troubles de la mémoire et du comportement, un risque d’abus et de dépendance psychique et physique, avec un syndrome de sevrage à l’arrêt du traitement.

La France toujours grande consommatrice

Les résultats observés par l’AFSSaPS sont encourageants, certes. Cependant, 134 millions de boîtes de médicaments contenant des benzodiazépines ou apparentées ont été vendues en 2010 dans notre pays. « L’AFSSaPS souhaite renforcer les mesures déjà initiées afin de favoriser le bon usage des benzodiazépines, et en proposer de nouvelles »..

Depuis les années 1990, de nombreux travaux ont souligné le niveau élevé de consommation de médicaments psychotropes en France. En 2009, certaines données européennes plaçaient même la France au deuxième rang des pays européens consommateurs d’anxiolytiques (après le Portugal) et d’hypnotiques (après la Suède).

Commercialisées depuis les années 1960, les 22 benzodiazépines actuellement disponibles sur le marché national sont indiquées selon leur propriété principale, dans le traitement de l’anxiété, des troubles sévères du sommeil, de l’épilepsie ou des contractures musculaires douloureuses. Elles ne doivent être utilisées que sous strict contrôle médical, pour des durées aussi brèves que possible et dans le cadre de recommandations de bonne pratique régulièrement rappelées par l’AFSSaPS.

Pour aller plus loin lisez

[17 janvier 2012 - 08h46]

[9 novembre 2010 - 09h20]

[mis à jour le 9 novembre 2010 à 11h49]

Les benzodiazépines sont prescrites pour leurs propriétés sédatives, anxiolytiques, myorelaxantes et anticonvulsives. Indiquées dans la prise en charge des insomnies, elles font l’objet d’une attention particulière des autorités de santé.

D’une manière générale, lesbenzodiazépines ciblent les récepteurs des neurotransmetteurs GABA, qui bloquent la transmission de l’influx nerveux.

« Leur sécurité d’emploi fait, depuis de nombreuses années, l’objet d’une attention particulière des autorités sanitaires », indique l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS). Les benzodiazépines sont en effet associés à un risque de dépendance, d’abus voired’usage détourné par les toxicomanes … ou certains délinquants.

Depuis 1991, la durée de prescription des anxiolytiques n’est plus autorisée au-delà de 12 semaines, voire 4 semaines seulement pour les hypnotiques. Les spécialistes préconisent ainsi de ne recourir à ces traitements qu’en cas d’insomnie occasionnelle, provoquée par exemple par un événement ou un traumatisme psychologique.

Source : AFSSaPS, Sécurité d’emploi des benzodiazépines et produits apparentés

Benzodiazépines : pour un sevrage en douceur

http://www.destinationsante.com/Benzodiazepines-pour-un-sevrage-en-douceur.html

[27 octobre 2008 - 09h00]

[mis à jour le 27 octobre 2008 à 14h10]

Entre quatre semaines pour les hypnotiques (comme les somnifères) et 12 semaines pour les anxiolytiques.

L’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) limite officiellement la durée de prescription de ces traitements, qui ont pour point commun de faire appel à des « benzodiazépines ». Au-delà, le risque de dépendance à ces médicaments est réel. Et la période de sevrage devient encore plus délicate à gérer.

Pour un grand nombre de patients, ce sevrage est bien souvent le synonyme de nervosité, insomnies, irritabilité, fatigue, ou impatience. Voilà pour les symptômes les plus modérés. En cas de transition trop brutale, vomissements, tremblements et palpitations ne sont pas rares !

C’est précisément pour éviter ces effets secondaires que les médecins répètent à l’envi que le sevrage doit être lent, progressif et réalisé sous surveillance médicale. Pour les benzodiazépines, ils recommandent par exemple de prendre un quart de comprimé en moins par jour. Toutes les trois semaines, un quart supplémentaire est retiré. « Durant cette période, il est souhaitable de mettre en place un traitement homéopathique pour faciliter la transition et le sevrage », explique le Dr Philippe Marijnen, coordinateur de projets de recherche au sein du laboratoire Boiron.

« Avec les médicaments homéopathiques, nous n’accélérons pas le sevrage. Nous aidons le patient à mieux gérer les symptômes qui l’accompagnent, telles que l’anxiété, l’irritabilité et les insomnies ». Un sevrage plus en douceur donc, mais « qui doit être accompagné d’un suivi médical pour pallier les éventuels effets secondaires susceptibles d’apparaître mais aussi pour rassurer le patient », insiste-t-il.

Source : Interview du Dr Philippe Marijnen, septembre 2008 - AFSSaPS

Le rapport de l’AFSSaPS

(Etat des lieux de la consommation des benzodiazépines en France) ;

http://www.destinationsante.com/IMG/pdf/Afssaps_rapport_benzodiazepines.pdf

La Mise au point sur les troubles du comportement liés à l’utilisation des benzodiazépines et des produits apparentés+ rappel du bon usage des benzodiazépines(AFSSaPS).

http://www.destinationsante.com/IMG/pdf/AFFSAPS-BZD.pdf

1. Les benzodiazépines en 2011

Vingt-deux benzodiazépines – ou apparentées - sont actuellement commercialisées en France.

Benzodiazépines et apparentées actuellement commercialisés en France.

Substance active Nom des spécialités

commercialisées Classe Demi-vie

(h)

Conditionnements

des formes orales

Anxiolytiques

Alprazolam Xanax et génériques Anxiolytique 10-20 30 comprimés

Bromazépam Lexomil et génériques Anxiolytique 20 30 comprimés

Clobazam* Urbanyl Anxiolytique 20 30 gélules (5 mg)

30 comprimés (10 et 20 mg)

Clorazépate

potassique

Tranxene Anxiolytique 30-150 30 gélules (5 et 10 mg)

28 gélules (20 mg)

Clotiazépam Veratran Anxiolytique 4 30 comprimés

Diazépam Valium Anxiolytique 32-47 30 comprimés (10 mg)

40 comprimés (2 et 5 mg)

flacon 20 ml solution buvable

Ethyl loflazépate Victan Anxiolytique 77 30 comprimés

Lorazépam Temesta et génériques Anxiolytique 10-20 30 comprimés

Nordazépam Nordaz Anxiolytique 30-150 30 comprimés

Oxazépam Seresta et génériques Anxiolytique 8 30 comprimés (10 mg)

20 comprimés (50 mg)

Prazépam Lysanxia et génériques Anxiolytique 30-150 40 comprimés (10 mg)

20 comprimés (40 mg)

flacon 20 ml solution buvable

Hypnotiques

Estazolam Nuctalon Hypnotique 17 20 comprimés

Flunitrazépam Rohypnol, Narcozep Hypnotique 16-35 7 comprimés

Loprazolam Havlane Hypnotique 8 20 comprimés

Lormétazépam Noctamide Hypnotique 10 14 comprimés

Midazolam

Hypnovel et génériques

Versed Hypnotique 1,5-2,5

formes injectables

uniquement

Nitrazépam Mogadon Hypnotique 16-48 20 comprimés

Témazépam

Normison Hypnotique 5-8

14 comprimés (10 mg)

7 comprimés (20 mg)

Apparentés aux benzodiazépines

Zolpidem Stilnox et génériques Hypnotique 0,7-3,5 7 et 14 comprimés

Zopiclone Imovane et génériques Hypnotique 5 5 et 14 comprimés

Myorelaxant

Tétrazépam Myolastan et génériques Myorelaxant 18-26 20 comprimés

Anticonvulsivant

Clonazépam Rivotril Antiépileptique 20-60 28 comprimés

flacon 20 ml solution buvable

Demi-vie courte < 10 h : exemple : midazolam, témézépam, clotiazépam.

Demi-vie intermédiaire 10-24 h : exemple : alprazolam, bromazépam, clobazam, estazolam,

lorazépam, nitrazépam, tétrazépam.

Demi-vie longue > 24 h : exemple : clonazépam, diazépam, éthyl loflazépate.

* Le Clobazam dispose également pour deux de ses dosages (10 et 20 mg) d’indications dans le traitement de l’épilepsie

généralisée ou partielle. L’OMS l’a cependant classé parmi les anxiolytiques. Dans ce rapport il a été traité exclusivement

comme anxiolytique.

Bien dormir, sans drogues...

[14 mars 2005 - 00h00]

[mis à jour le 14 juin 2010 à 17h28]

Difficultés d’endormissement, réveils multiples et/ou précoces... trois Français sur quatre souffriraient de troubles du sommeil. Vous êtes concerné ? Quelques règles d’hygiène, vraiment élémentaires, vous permettront d’éviter le recours à des béquilles chimiques...La "solution pour gérer les troubles du sommeil ne passe pas systématiquement par les somnifères". Le Dr Béatrice Noguès est neurophysiologiste et responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance au CHU de Nantes. A l’occasion de la journée nationale du sommeil, qui doit se dérouler ce jeudi 17 mars, elle rappelle les principales règles d’hygiène à respecter :

  • Pas d’excitants, comme le thé ou le café, après 17 heures ;

  • Prenez un dîner léger "pas trop copieux, sans trop de graisses ni alcool" ;

  • Evitez de pratiquer une activité physique ou de prendre un bain chaud après 19 heures. "Cela augmente la température corporelle. Or pour s’endormir, celle-ci doit être la plus basse possible" ;

  • Maintenez la température de la chambre à 18-19°C ;

  • Favorisez les activités relaxantes comme la lecture, la télévision ou de la musique "au calme et avec peu de lumière" ;

  • Attendez les premiers signes d’endormissement -bâillements, nuque lourde, yeux qui piquent...- avant d’aller vous coucher.

"Nous nous battons quotidiennement pour faire comprendre aux patients, mais aussi aux médecins, que les règles d’hygiène sont très importantes pour améliorer la qualité du sommeil. Il ne faut pas donner de somnifères trop facilement. Même si les patients sont demandeurs et souhaitent une réponse immédiate à leur problème. Dans bien des cas, ils viennent (nous voir) alors qu’ils sont déjà sous traitement. Certains depuis 10, 20 voire 30 ans !".

Somnifères : 4 semaines, pas plus. En théorie...

Des durées intolérables d’autant que des règles sur le bon usage des benzodiazépines -dont font partie les hypnotiques- existent. Comme le rappelle l’Agence française de Sécurité sanitaire des produits de Santé (AFSSaPS), la durée maximale de prescription des hypnotiques est limitée à... 4 semaines !

Quant au recours à ces médicaments, il doit se faire rappelle Béatrice Noguès, "seulement en cas d’insomnie occasionnelle provoquée par exemple, par un coup dur. L’objectif est d’éviter que le patient soit en privation de sommeil trop longtemps".

Le fait de limiter la durée du traitement réduira le risque de dépendance. "Très régulièrement, nous expliquons à nos patients qu’il faut diminuer leur consommation de médicaments. Mais le sevrage est une étape difficile". Et là encore des recommandations existent. "Il doit être très lent et très progressif. Pour les principales benzodiazépines, il faut prendre un quart de comprimé de moins toutes les trois semaines". Pour en savoir davantage et trouver une oreille attentive - et qualifiée - près de chez vous, rendez-vous à l’adresse http://www.institut-sommeil-vigilance.com/