Abus psychiatriques à Sainte-Marie de Nice : un constat alarmant

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par Pascal Himmelsbach, Journaliste

Abus psychiatriques à Sainte-Marie de Nice :

un constat alarmant

Manifestation de la Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme jeudi 14 juin devant l'hôpital Sainte-Marie de Nice pour dénoncer les graves abus psychiatriques commis dans cet établissement.

L'hôpital psychiatrique Sainte-Marie de Nice est connu pour ses dysfonctionnements et ses abus. L'établissement est dans le collimateur des autorités et des médias depuis plusieurs années.

Entre le 30 mars et le 5 avril 2010, 5 contrôleurs ont visité l'hôpital. Le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté a ensuite rendu un rapport de visite au Ministre de la Santé. Il dénonce entre autre l'utilisation abusive des chambres d'isolement et le non respect des droits des personnes.

Un autre rapport accablant, cette fois de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a été remis en octobre 2010 au Ministre de la Santé. Ce rapport confirme l'utilisation abusive des traitements psychiatriques, et dénonce des atteintes à la liberté des patients, un manque d'hygiène, ainsi que plusieurs décès inexpliqués.

Toujours en 2010, l'hôpital Sainte-Marie de Nice a été condamné à 5 000 € d'amende pour homicide involontaire, après qu'un autiste ait été retrouvé mort dans l'établissement. Le surdosage de neuroleptiques semblerait être la cause du décès.

L'an dernier, le Ministère de la Santé a demandé à l'Agence Régionale de Santé de Provence-Alpes-Côte d'Azur de définir un plan d'action pour remédier à cette situation alarmante.

Malgré cela, les abus continuent à Sainte-Marie : morts suspectes, maltraitance, insalubrité des locaux, médication et contention abusives, etc. Plusieurs plaintes de patientes ont également été déposées pour abus sexuels.

La Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme, association créée en 1974 en France pour restaurer le respect des Droits de l'Homme en psychiatrie, a alerté les autorités sur cette situation inquiétante.

Les témoignages de victimes et de familles affluent auprès de la CCDH.

Avec l'aide de l'association, une mère dénonce les conditions épouvantables de l'hospitalisation de son fils à Sainte-Marie. Ce dernier restait attaché sur son lit, drogué à coup de fortes doses de médicaments, sans respect de sa dignité. La mère a dû se battre pour bénéficier des droits de visite. Il est ressorti de l'hôpital il y a quelques mois, dans un état végétatif. Cette femme se bat tous les jours pour que son fils se remette de cette douloureuse expérience. Elle l'aide à se défaire des drogues nocives qui lui ont été administrées et dont il ressent encore les effets destructeurs.

Aujourd'hui, cet hôpital psychiatrique menace d'être fermé.

Un hôpital est par définition un établissement où des soins sont prodigués au bénéfice du patient, afin qu'il puisse ressortir guéri et en meilleure santé. Or en psychiatrie, et dans cet hôpital particulièrement, ce n'est pas le cas. Les patients sont contraints à être enfermés, maltraités, torturés, drogués, pour en ressortir apathiques, souvent plus mals encore que lors de leur arrivée.

Ainsi cet établissement ne remplit pas son devoir de service publique, mais détruit des vies.

La CCDH reste disponible pour répondre à toute question, et pour fournir des témoignages ou plus d'informations à ce sujet.