John Hasey est né le 3 novembre 1916 à Brockton dans le Massachusetts aux États-unis où son père était industriel.

Après une année d'étude à l'Université de Columbia, il est envoyé en France en 1936 pour continuer ses études à la Sorbonne à Paris, mais devant le coût de l'inscription et des études, il change d'avis et répond à une annonce du joaillier français Cartier recherchant un employé parlant anglais. Hasey a été embauché, se déplaçant à Paris, Cannes, Deauville et Monte Carlo....

Lorsque la guerre russo-finlandaise éclate en 1939, il s'engage avec plusieurs autres jeunes dans un corps d'ambulanciers américains pour former ainsi une unité d’ambulances qui grâce à des fonds recueillis acquièrent deux véhicules. Hasey part sur le front finlandais et en février 1940, il est blessé à l’avant-bras droit, brisé lors d’un raid aérien. Il est alors rapatrié aux Etats-Unis.

Il regagne la France en mai 1940 pour reprendre son poste chez Cartier, mais la guerre éclatant et ayant entendu l'Appel du 18 juin du général de Gaulle, il rejoint l'Angleterre et s'engage dans les Forces Françaises Libres le 24 août 1940. Apprennant l’existence la Légion Étrangère française, il se porte volontaire, acceptant de servir dans toutes les régions du Monde où la France le demandera.

Affecté comme sous-lieutenant au Service de Santé de la France Libre, il prend part à l'opération de Dakar du 21 au 23 septembre 1940 puis à la campagne du Gabon (octobre-novembre 1940).

Sur sa demande, il est muté à la 13ème Demi-brigade de Légion Étrangère (13e DBLE) en janvier 1941 et il participe aux combats en Erythrée dont la bataille de Keren contre les forces italiennes et il est cité à l'ordre de la Brigade lui valant la croix de guerre avec palmes.

Il reçoit une nouvelle citation pour acte de bravoure pour de nombreuses patrouilles réalisées avec succès derrière les lignes ennemies.

Le 20 juin 1941, lors de la campagne de Syrie face aux troupes de Vichy, il a vingt-quatre ans et il est sous-lieutenant. Devant Damas, il conduit les troupes françaises libres dans une charge à la baïonnette et à la grenade. Il est très grièvement blessé par six balles de mitrailleuses qui l'atteignent à la mâchoire droite et au larynx. Il est pris en charge dans les hôpitaux de Jérusalem puis rapatrié aux Etats-Unis à partir de janvier 1942, il subit plusieurs interventions de chirurgie plastique à Boston.

Promu lieutenant de la Légion Étrangère en août 1941, il est nommé Compagnon de la Libération par le général de Gaulle le 18 avril 1942.

Dans une lettre en date du 1er avril 1942, le général de Gaulle lui écrivit : Il n’existe pas, dans les Forces françaises libres, de plus haute distinction que la Croix de la Libération, et tous ceux à qui elle est décernée, du général au simple soldat, deviennent pour la vie des compagnons.

Réformé par l'armée américaine, il rejoint les Français Libres et il est affecté en octobre 1942 au Bataillon des Antilles comme officier instructeur puis il est nommé officier de liaison entre le général Charles Gaulle et le général Dwight D. Eisenhower.

En août 1943, promu capitaine, Hasey est affecté comme aide de camp à l'État-major du général Koenig, commandant des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) à Londres.

Il suit le général Koenig lorsque ce dernier est nommé Gouverneur militaire de Paris en août 1944.

Démobilisé en 1945, John Hasey obtient le grade de capitaine de réserve et il retrouve son emploi chez Cartier.

En 1949 il choisit de retourner aux Etats-Unis et de changer de carrière.

Il entre alors à la CIA où il travaille jusqu'à sa retraite en 1974 après avoir séjourné dans 17 pays différents en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Sud.

Il épouse Barbara Root ( 1930-2013) et il aura un fils : Richard, domicilié à Lexington en Virginie et deux petits-enfants.

John Hasey est décédé le 9 mai 2005 au centre hospitalier de la Virginie des complications d'un accident vasculaire cérébral à Arlington en Virginie où il est inhumé.

Hasey est l’un des quatre américains (dont Dwight D. Eisenhower) nommé Compagnon de la Libération par le général de Gaulle.

Décorations :

• Officier de la Légion d'Honneur (1996 par Jacques Chirac)

• Compagnon de la Libération - décret du 18 avril 1942

• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)

• Médaille des Blessés

• Chevalier de l'Ordre de la Croix de la Liberté (Finlande)

• Port de la fourragère de la Libération à titre individuel.

Publication :

• Hasey John, Dinneen Joseph F. Yankee fighter. The story of an American in the Free French Foreign Legion (combattant Yankee : l'histoire d'un américain au sein de la Légion étrangère française). Boston, 1942

Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965