Le coin des poèmes


1

J’enterre la moisson de mes pensées.

Dans le cimetière de mes mots

Elles deviennent éternelles.


Vivre et mourir


Nous sommes nus

Nous arrivons, et repartons de ce monde, nus comme des vers.

Nous n’emportons rien avec nous, rien de ce que nous avions, rien de ce qui fut nous.

Nous repartons, après l’inévitable effacement définitif de nos souvenirs dans la corbeille de l’ennui.

Nous partirons si loin, que le soleil lui-même s’éteindra, pour nous laisser le froid.

Nous ne serons, ni plus ni moins, que ce que jamais nous ne fûmes.

Les pensées de nous-mêmes, nos orgueils, nos idées,

Ne pèsent le poids des plumes, ce jour-là emportées par le vent, balayées par le temps, l’espace de l’ultime seconde.

Le temps lui-même, tant et tant amassé dans la vie, moindre qu’une étincelle.

Nos sentiments d’amour et de haines antagonistes,

De bonheur et de peine complémentaire,

D’importances mortelles inutiles ici-bas,

Lanceront leur absence, nous videront complètement.

Il ne restera rien de notre âme, virtuelle,

La profondeur obscure, le vide incroyablement pur, enfin !

Pas d’autre après nous, pas d’âme errante à nouveau,

Plus d’espace ni matière ni temps.

Rien, juste le simple constat de l'absence…



SEXE

Sur une plage en été,

Corps enlacés sans y penser.

Dans un train, durant le trajet,

Langues fourrées, toutes emmêlées.

En discothèque, sur la banquette,

Les doigts pénètrent, et ne caressent.

Sous l’escalier, barre en béton,

La bouche suce les tétons.

Sur une rive de la rivière,

Dans un coin d’herbe ton gazon.

Dans les WC de ton boulot,

La main étouffe si tu gémis.

Maison de famille, entre cousins,

On découvre le sexe et les seins.

De sexe en jour, et sans amour…