Bonjour tristesse

C’est une sorte de long mépris pour la société qui entoure cette adolescente, rebelle de toutes ses forces, forces de l‘innocence, de la vanité, de son adolescence. Mais c’est aussi dans ce microcosme bourgeois qu’elle trouve l’amour. L’amour d’un père, malgré son insouciance et son amour des jeunes femmes, l’amour d’un homme qu’elle use et manipule à son gré. Elle y trouve aussi la référence, celle peut-être de la mère qui lui manque, à travers cette élégante amie de son père. Elle finit par "tuer la mère", c’est une image, bien sûr.

Dans ces ressacs de l’adolescence, où les pensées vont et viennent, et s’entrechoquent dans leurs contradictions pour n’en laisser qu’une profonde hésitation, que ressentir ? Que penser du monde et des autres, des adultes, ceux-là mêmes qui paraissent tout à coup de jeunes enfants face à la puissance de ces pensées tourmentées ?

Un livre magnifique où l’ennui est constructeur, ou la tristesse est la garante finale de tous les autres sentiments.

A lire absolument, même si le confort bourgeois dans lequel baignent tous les personnages et leurs préoccupations pourra paraitre dérangeant à certains. Oui, malgré cela, car l’écriture est indéniablement belle.

Quatrième de couverture:

La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.

C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.