État des lieux juin 2020

État des lieux, juin 2020

On pourrait intituler ces derniers mois « les aventures d’un écrivain confiné durant une pandémie ». Autant écrire deux ou trois pages blanches et signer avec des larmes de dépit.

Mais il faut d’abord que je vous rappelle ma situation. J’ai pris la décision de m’offrir, à mes frais, sept mois sabbatiques. C’est un luxe dont j’avais les moyens matériels et après avoir passé ces vingt-cinq dernières années à travailler à plein temps, il m’a paru normal de vouloir prendre un temps pour réaliser un projet plus personnel. Pour beaucoup d’auteurs, j’en suis conscient, ce serait réaliser un rêve, pouvoir à plein temps pendant sept mois se dévouer à l’écriture, tout en sortant au théâtre, au spectacle de danse, au concert, etc. et voyager autant qu’on veut.

Mais hélas, ce fut la pandémie et le confinement. Un tel chamboulement que même si les conditions matérielles auraient pu favoriser l’écriture, ce fut loin d’être le cas. Je suis de ces écrivains qui ont besoin de baigner dans un environnement culturel intense pour être motiver à écrire. Alors produire dans ces conditions a nécessité une réadaptation totale à l’intérieur de ma petite tête, et elle est loin d’avoir été satisfaisante.

En résumé, ne plus pouvoir sortir dans les lieux culturels, ne pas pouvoir garder ce bouillonnement de culture autour de moi fut comme une traversée du désert. Raccroché à quelques activités de substituions, j’ai perdu mon temps devant la télé, sur internet, dans les réseaux sociaux. Des heures et des jours de gaspiller à ne rien faire, à culpabiliser, à me secouer pour me mettre au boulot, à chercher des solutions dans un emploi du temps artificiel que j'essaye de mettre en place. Une bien longue traversée du désert qui n’a pas abouti à grand-chose de positif. À peine l’activité sportive à laquelle je me suis astreint a donné quelques résultats positifs. Perdre une telle opportunité amène inévitablement à une profonde réflexion sur la définition qu’on donne à sa propre vie. Il est clair qu’au moins, elle aura eu le résultat de me conforter dans ma décision de donner la priorité `ce qui semble essentiel, car « on ne sait jamais ce qui peut arriver ».

J’essaierai d’aborder un certain nombre de réflexions dans différents articles ou vidéo que je suis maintenant décidé à produire, c’est la première décision.

Au niveau de l’écriture, j’ai tout de même produit un peu. J’estime ma production à un quart de mon objectif. Soit l’équivalent de trois mois perdus sur les quatre premiers mois sabbatiques.

J’ai corrigé une énième fois mon roman « la confrérie des mots » selon les différents échanges que j’ai eus avec la maison d’édition « Libre2lire ». Il a maintenant une couverture et une quatrième de couverture pratiquement terminée, et un texte j’espère exempt de faute d’orthographe et d’expression. Mais cela s’est surtout fait en février — mars. Quand la pandémie s’est déclarée qui allait inévitablement reporter aux calendes grecques son lancement, j’ai mis ce projet au ralenti. J’espère pouvoir faire un premier tirage en Colombie pour la rentrée de septembre et en faire la première dédicace fin septembre à Bogota.

Un deuxième projet s’est lui aussi réalisé à Cuba juste avant le confinement. Il s’agissait de terminer le roman de science-fiction « Babette ». J’ai pu avancer un peu, j’en avais écrit 163 pages, j’en ai maintenant 226. En gros 60 pages de plus, il m’en manque 60 à 80 pour le terminer, il est à l’arrêt depuis fin avril.

Le troisième projet lui aussi commencé à la havane, est un projet qui s’est mis en place en mars, sans être prévu au départ dans mes objectifs de cette période sabbatique. Il s’agit d’un roman lié à la saga de la confrérie des mots, mais qui appartient à une autre saga dite des origines. Ce roman raconte l’écriture du premier livre sacré de la saga, dans la période de l’empire d’Akkad en -2300 Av.J.C.. Le titre est « les livres de l’Origine : tome 1 « le destin de Sargon” ». Bien qu’il ne fasse pas partie des objectifs de départ, c’est celui sur lequel j’ai le plus travaillé tant pour la documentation historique que l’écriture, j’en suis à 120 pages environ.

Le principal objectif que je m’étais fixé, celui qui me tenait le plus à cœur, celui d’une grande qualité littéraire, l’écriture d’un roman d’une romance durant la guerre de 14 n’a quant à lui pas avancé. Un peu plus de documentation historique et l’écriture d’une vingtaine de pages à peine. C’est de celui-là que je souffre le plus…

Dernier objectif, relecture et réécriture d’un petit roman d’amour épistolaire qui est déjà terminé, mais pas en état d’être publié, là je n’y ai même pas touché.

Par contre, j’ai eu une production inattendue d’une bonne quantité de poèmes et micro poèmes, dont je n’ai aucune idée de la valeur littéraire, mais ils m’ont parfois fait du bien.

Mes objectifs restent les mêmes qu’au départ, en espérant qu’avec le déconfinement ça aille un peu mieux.