SOOF/ROOF

1.Introduction:

Le tissu adipeux facial se structure en deux couches distinctes :

1. La couche superficielle: située entre la peau et le fascia superficialis, constitue l’hypoderme. Elle joue un rôle protecteur et morphologique majeur, notamment lors du vieillissement, où sa redistribution entraîne une perte de volume ou l’apparition de sillons (ex. : sillon nasogénien).

2. La couche profonde: sous le SMAS , agit comme une syssarcose, assurant un glissement mécanique entre les plans anatomiques (muscles, fascias). Moins impactée par l’âge, elle participe à la mobilité faciale.

Chacune de ces couches est organisée en compartiments cloisonnés par des septas fibreux. Parmi les compartiments profonds de la région orbitopalpébrale, on distingue :

• Le SOOF (Sub-Orbicularis Oculi Fat), situé en prézygomatique, soutenant la pommette.

• Le ROOF (Retro-Orbicularis Oculi Fat), localisé en rétrosourcilier, contribuant à la mobilité palpébrale.

2.Le compartiment graisseux rétro-orbiculaire (ROOF):

le compartiment graisseux rétro-orbiculaire (Retro-Orbicularis Oculi Fat, ROOF), ou coussinet adipeux de Charpy, est une structure anatomique essentielle décrite dès 1909 comme une syssarcose (plan de glissement fibro-adipeux). Situé entre les muscles sourciliers (frontal, corrugateur, orbiculaire) et le périoste de l’arcade orbitaire, il joue un rôle mécanique dans la mobilité du sourcil et un rôle esthétique en modelant la courbe frontopalpébrale. Sa forme caractéristique de croissant (environ 1 cm de hauteur et 5 mm d’épaisseur) épouse l’arcade orbitaire en profondeur et s’étend latéralement vers la région temporale, avec des connexions potentielles au SOOF (Suborbicularis Oculi Fat).
Le volume du ROOF varie selon l’âge, le sexe et l’origine ethnique. Avec le vieillissement, il s’hypertrophie, contribuant à la ptose sourcilière latérale et à un regard « alourdi ». Chez l’homme, son volume plus important participe à une masculinisation du regard avec l’âge.
Le ROOF facilite le glissement des muscles frontal (élévateur) et orbiculaire (abaisseur) lors des expressions faciales. Un déséquilibre entre ces muscles, accentué par la perte de soutien liée au vieillissement, entraîne une ptose latérale prématurée du sourcil. Cette ptose, souvent associée à un excès volumétrique, réduit le lateral flare (éclat latéral du regard), donnant un aspect fatigué ou sévère. À l’inverse, une atrophie du ROOF, rare mais possible après chirurgie aggressive, provoque un enfoncement palpébral.(22)(24)(25)(28)(29)(30)

3.Le compartiment gaisseux prézygomatique (Suborbicularis Oculi Fat SOOF)
.Le compartiment graisseux prézygomatique est situé au niveau de la paupière inférieure et de la région malaire, sous le muscle orbiculaire de l’œil et au-dessus du périoste zygomatique. Supérieurement, il est délimité par le ligament orbitomalaire, qui le sépare de la cavité orbitaire, tandis que sa limite inférieure correspond à une ligne horizontale passant par les ligaments zygomaticocutanés.

Ce compartiment adopte une morphologie caractéristique en « crosse de hockey », avec une portion horizontale située sous le rebord infraorbitaire et une portion verticale longeant le bord latéral de l’orbite. Il est séparé de la graisse orbitaire par le septum inférieur et entretient des rapports anatomiques étroits avec le nerf infraorbitaire, en position médiale, ainsi qu’avec l’artère zygomatico-faciale, en position latérale.

Comme le ROOF, il est riche en fibres collagènes, assurant un rôle de glissement tissulaire et de maintien du volume malaire.

Cliniquement, une hypertrophie de cette graisse se manifeste par des poches malaires, accentuées en position debout, tandis que son atrophie provoque un creux sous-orbitaire et un vieillissement prématuré du tiers moyen du visage. La correction chirurgicale inclut une résection ciblée de la partie horizontale via une voie transconjonctivale ou sous-ciliaire, associée à un repositionnement supérieur pour un effet lifting. En cas de déficit volumétrique, des injections de graisse autologue ou d’acide hyaluronique restaurent l’harmonie malaire. Les controverses persistent sur sa connexion au ROOF, certains auteurs insistant sur leur continuité latérale, d’autres sur leur séparation par des fascias.(22)(24)(26)(27)(29)(30)