« La trace vidéo, un outil d’auto-évaluation efficient
pour améliorer les compétences d’employabilité des préapprentis ? »
2015
Aux origines de ce travail
Quand il a été question de trouver un sujet de recherche pour ce mémoire, le thème des technologies éducatives m’a d’emblée intéressé. En tant qu’ancien journaliste spécialisé dans les Technologies de l’Information et de la Communication, les fameux TIC, je suis parti d’un constat : les nouvelles technologies sont bel et bien entrées dans les écoles, souvent par la petite porte, à savoir qu’aujourd’hui presque chaque élève possède un smartphone.
Dans ma pratique d’enseignant, j’en suis arrivé à la conclusion que cela ne sert à rien d’interdire ou de restreindre l’accès à ces appareils qui font partie intégrante de la vie des jeunes. J’ai opté pour cette position le jour où j’ai découvert avec surprise un dictionnaire d’allemand entaillé en son coeur d’après la forme d’un smartphone. Donc plutôt que de reléguer les mobiles dans des « nurseries » à téléphones sur le bureau de l’enseignant, il est à mon avis préférable d’en faire des outils pédagogiques à la faveur de ces « homo numericus », digital natives ou encore petites poucettes comme les appelle Michel Serres dans son désormais célèbre livre éponyme. Extrait :
« Sans que nous nous en apercevions, un nouvel humain est né, pendant un intervalle de temps bref, celui qui nous sépare des années 1970. Il ou elle n’a plus le même corps, la même espérance de vie, ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde, ne vit plus dans la même nature, n’habite plus le même espace (…) N’ayant plus la même tête que celle de ses parents, il ou elle connaît autrement. »
Source de savoirs infinis de par leur connexion à la toile, les smartphones ont ainsi remplacé les dictionnaires dans mes classes de français, d’allemand et d’anglais ou font office de béquille pour les élèves quand j’estime qu’ils doivent faire l’effort de chercher une information par eux-mêmes. Serait-ce parce que le prof ne sait pas tout ? Je ne m’offusque parallèlement pas tellement quand les élèves chattent sur WhatsApp ou un autre réseau social durant les leçons, c’est un mal nécessaire. D’ailleurs, certains enseignants ne se gênent-ils également pas de communiquer par sms en cours, que cela soit professionnel…ou pas ? « Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé.
Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait. »
Mon questionnement originel a donc été : comment intégrer au mieux les smartphones et autres tablettes dans mes cours ? Le but n’était pas de révolutionner complètement ma façon d’enseigner, mais plutôt de trouver un équilibre entre enseignement traditionnel et enseignement assisté par ces nouveaux outils qui font partie de la famille des TICE, avec un E pour enseignement.
Cette approche visant à diversifier les ressources pédagogiques à l’aide des nouvelles technologies a toutefois nécessité la mise en place d’une démarche d’apprentissage réfléchie pour éviter de manquer sa cible. L’emploi des TICE ne doit par exemple pas se transformer en outil pour faire un one-man-show. En ce sens, mon but a été de passer du statut de « prof qui sait tout » à celui de facilitateur des apprentissages en laissant le plus possible la place à l’apprenant.
En fin de compte, comment rendre mon enseignement plus intéressant pour cette e-génération ? Cette question me taraude depuis le début de ma formation et me motive à découvrir continuellement de nouvelles pistes innovantes. L’utilisation d’un smartphone ou d’une tablette en classe doit ainsi permettre de rendre les élèves proactifs et de favoriser l’interaction.
Plus que le potentiel que l’on prête aux TIC en milieu scolaire, soit celui de favoriser l’apprentissage d’après diverses expériences menées, il s’agit selon moi de préparer au mieux les élèves au monde numérique qui les attend. Nous les formons pour le futur, pour des emplois qui n’existent même pas encore. Il est par conséquent primordial de suivre l’évolution technologique et de développer leurs compétences en ce sens.