4ème manche du Championnat Lémanique Aspro Grand Surprise (et 4ème manche du Championnat du Petit Lac )
Grément open : Toutes voiles autorisées Liste et fiche individuelle de tous les bateaux inscrits et de FRA33 et vue sur le parcours
Equipage : Giancarlo - Laurent - Olivier - Benoît F - Marcel P - Nicolas F
RDV Samedi 8h45 à la SNG. Départ 10h00
Traces à suivre : http://boldor.inser.ch/ et classement
Le Bol d'Or raconté par Morpho :
Bol d’or très musclé au niveau du vent, de la pluie: beaucoup de plaisir mais aussi déception au niveau du résultat de MORPHO- Kurt Salmon à ce bol d’or 2011.
Tout le monde présent à 8h15 au bateau: Bruno, David, Emmanuel, Frédéric, Jean Christophe et moi.
Préparation du bateau sous la pluie, du vent de sud donc départ prévisible sous spi.
Café , croissants au club house en attendant que nous puissions partir, coincés par d’autres bateaux.
A 9h10 on décolle, vers la ligne de départ, petit warm up avec génois et grand spi .
Je plonge pas voir les algues, il fait trop froid et surtout il pleut. Eau à 16°.
Très Bon départ de Morpho à 10h00 sous spi ( pas excellent mais on a préféré la sécurité vu la foule de bateaux et les risques de collision.) On se dégage bien et quand même un peu masqué par la foule de bateaux derrière nous. On réussit à rester tribord jusqu’à la pointe à la bise en frôlant la terre. On a ramassé des algues mais on ne s’en rendra compte que plus tard, beaucoup plus tard……Ca va assez vite sous spi, voir les très belles photos du site bol d’or.
Au passage de la pointe d’Yvoire on est pas mal situé. Cependant un grand surprise à côté de nous va aussi vite que nous avec son spi Asy. Pas normal répétai je plusieurs fois.
Au lieu de faire route directe vers la pointe de Ripaille on prend ostensiblement le choix d’arrondir un peu par l’extérieur comme Wahoo 2 et Muscadet. Option payante car on se retrouve dans le paquet de tête des GS entre Evian et Meillerie. Voir fichiers 14h00 où morpho est premier des GS faisant les premières places à l’arrivée et balisés (tixway, ad Maiora, Thirsty Three et Takata, morpho trace blanche). On est même en tête des GS avec Thirsty Three derrière un peu plus tard. Le vent tourne. Affalage des spis, on passe au près dans du petit temps pour se diriger vers le Bouveret.
Thirsty Three derrière nous va beaucoup plus vite que nous. Pas normal. Potion magique crient ils, potion magique. Ils nous chambrent……….on les masque donc on les redistance. Ils virent. Ils revirent et perdent du terrain sur nous. Potion magique de M…… criai je à portée de voix de Thirsty three. Tout le monde rigole, Thirsty Three inclus.
Thirsty Three ayant marre de nous suivre revire vers la terre française. Au bout de quelques minutes je dis : c’est pas mal ce qu’ils ont fait….. Mais on continue notre petit bout de chemin en faisant une cuillère vers la côte Suisse en espérant revenir à fond vers la bouée de Bouveret car à terre côté Français , ça a pas l’air d’avancer beaucoup. Jean Christophe me dit bien qu’il n’y croit pas beaucoup à cette cuillère.
Pump it up qui avait fait comme nous arrive sur nous babord, vire car on est prioritaire nous dépasse sous le vent….et s’échappe à une vitesse pas possible au près dans le petit temps. Pas normal du tout. Ca faisait depuis Yvoire que je ne sentais pas le bateau du bout de mes doigts de barreur très sensible, je l’ai dit et répété, j’ai même demandé si il n’y avait pas d’eau dans le bateau…..des algues… ?
Là c’est trop. Je suis sûr qu’il y a des algues. Frédéric joue les funambules, plié en deux sur le plat bord tête vers l’eau, jambes retenues par David. IL confirme qu’il y a des algues sur la quille…. L’eau aurait été plus chaude je n’aurai pas hésité une minute à plonger pour les enlever. Après quelques tergiversations on met le bateau bout au vent et on cule…. Oui on cule ( c’est le terme pour dire marche arrière en voile par la seule force du vent). Cette opération nous pénalise bien de 5 minutes. Et on repart avec le speedomètre qui prend tout d’un coup o.5 nœuds de mieux…..Rageant et très réconfortant à la fois de se dire qu’on a été en tête malgré ces algues. On est d’ailleurs toujours en tête à 16h00, exaequo avec Tixway, voir fichier 16h00.
Et là le vent s’établit et la cuillère semble payer puisqu’on fait presque route directe vers le bouveret. voir fichier 18h00. On retrouve le sourire. Comme je dis route presque directe car à l’approche du bouveret le vent fait n’importe quoi et ceux qui sont à terre ont des orientations de vent plus favorables. Morpho 4eme.
A l’approche de la barge du bouveret on retrouve pump it up. On passe dixième GS au bouveret, thirty three 3eme : La cuillère n’a pas été payante mais pas pénalisante car avec les algues on se serait fait manger de toutes les façons en allant à terre le temps de décider de les retirer. Si on avait marqué thirty three et été côte Française c’est sûr qu’on aurait pu faire 3eme au bouveret, hormis pb des algues.
Le vent se lève à fond, au passage du bouveret. Tempête qui descend de la montagne Française.
Retour vers Genève au près , bon plein. On est un groupe trois grand Surprise à se tirer la bourre jusqu’à la pointe de ripaille, Wahoo 2 et La Mobilière passé derrière nous au bouveret. Ca souffle, ça souffle , à tel point qu’on roule le génois à un moment pour laisser passer l’orage. La mobilière en profite pour nous passer légèrement en dessous. A 20h00 on est toujours 4eme. Voir fichier 20h00.
A la pointe de ripaille on ne la frôle pas trop pour ne pas subir le dévent ( à juste titre) on va route directe vers Yvoire mais sans faire de près serré. Vers Yvoire la nuit tombe , on est repassé devant Wahoo 2, sous son vent à la faveur d’une refusante. Il est 21 h30. On réalisera par la suite qu’on était encore dans les 10 premiers. On pousse un peu dans la refusante babord et on vire pour profiter de l’adonnante de l’autre côté nous amenant directement entre Yvoire et Nernier, au vent de wahoo 2 et de la mobilière, donc devant eux, 8eme ou 9emes .
Et là, pas de chance, ça refuse à nouveau tout de suite mais pas pour les autres. On revire vers la côte Suisse, babord. Ce seul évènement a entrainé une mauvaise décision….repartir vers côte Suisse tout de suite au lieu d’attendre un peu en faisant route vers Yvoire Nernier côte francaise malgré une refusante passagère.
IL n’y a qu’à voir le tracé de tixway pour voir qu’il a subi la même chose mais qu’il a insisté côte Française.
Repartis vers la côte Suisse ca refuse à nouveau donc je me dis, c’est en train de tourner en sud ouest comme annoncé par les prévisionnistes météo la veille et on continue cette option. Je décide de pousser le bord de refusante jusqu’à la cote Suisse. (ce qui s’avèrera la GRAVE ERREUR, de ma part).voir fichier 22h00 morpho.
La refusante continue jusqu’à l’approche de la côte suisse ce qui me rassure dans mon choix mais après ça adonne à mort . le vent est rentré de façon stable et régulière en Sud est depuis la côte Française. ON est mort et je sais que l’addition va être très très salée à l’arrivée. On rallie Genève quasiment en un bord mais ceux qui sont restés à terre cote Française nous ont mis 40 minutes dans la vue à cause de cette erreur de ma part. voir fichier dimanche00h morphodanschoux.
24h 27 arrivée : 24eme grand surprise sur 31: cette erreur nous a coûté 14 places……entre Yvoire et Genève…. J’assume. Désolé. Comme me dit Ben Devaud le dimanche à la remise des prix de façon très drôle : tu es tombé amoureux de la côte Suisse à la GRG ????.....voilà ce que c’est que d’être fidèle…………..en fait c’est la côte Suisse qui n’a pas été fidèle. Thirsty Three finit 4eme, wahoo 9eme et la mobilière 10 eme. Que de regrets.
Bon, c’est pas grave il y avait une super ambiance à bord... Des bols d’or comme ça où on finit à minuit on en redemande toutes les années.
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PASSAGE AU BOUVERET
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ARRIVEE
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INSCRIPTIONS
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Le Bol d'Or raconté par le GS vainqueur Tix Way :
La météo prévoyait un temps humide et venteux de secteur ouest. A quelques décalages près, c’est bien les conditions qui ont régné sur ce 73e Bol d’Or. Du coup, bien que généreusement arrosée, la course a été rapide et Tixway, mené avec talent, courage et persévérance par son dream team, l’a remportée en classe Grand Suprise, terminant à 23h25 avec 22 secondes d’avance sur AD Maiora, dangereux deuxième revenu de loin et sorti du bois à quelques milles de l’arrivée...
Au coup de canon, bien positionnés, nous prenons un départ «coup de pied au cul» sous spi symétrique, qui nous propulse d’emblée en tête de course. Toujours serein, Philippe à la barre maîtrise parfaitement le comportement du bateau et sa trajectoire. A tel point que nous nous trouvons en situation avantageuse tribord sur un D35 attardé – bien que les multis partent d’une ligne avancée par rapport aux monocoques. Avec 15 nœuds de sud-ouest, la pression est bonne et nous permet de creuser un bel écart avec les autres GS – pourtant difficiles à reconnaître dans le bouquet multicolore des autres spis. Mais Bernard, toujours aux aguets et fin tacticien, les repère aisément. La pluie qui tombe comme vache qui pisse ne saurait affecter sa vision du plan d’eau et de la course – pas davantage d’ailleurs que le moral de l’équipage, résolument sur beau fixe.
Aux abords d’Yvoire, le courant général est moins bien établi. Valse des changements de spi, du symétrique à l’asymétrique, avec quelques passages au génois dans les molles, du boulot pour JB qui jongle avec le tangon et branche les spis sans faillir. Nous sommes entourés de plusieurs Toucans, Esse, Luthis et autres Modulo. Ça passe à terre, ça passe au large... Commence à se poser la question habituelle de la route à suivre: Côte française, côte suisse, ou entre deux, la célèbre «route des barques»? Marco est catégorique: «Par vent de sud, il n’y a rien qui descend des montagnes et on se plante à Meillerie!». Ceux de derrière sont revenus avec les airs, et Little Nemo, notre concurrent le plus dangereux, Wahoo II et AD Maiora pointent leurs étraves. Alors que nous arrivons devant Thonon, toujours en tête des GS, un spi bleu passe au large avec une vitesse insolente. «C’est Muscadet, un autre GS, faut contrôler!» L’analyse de Cap’tain Bernard est sans appel. Redistribution des cartes assortie d’un 2e départ – cette fois sous le soleil.
Bord au large pour marquer Muscadet, qui entraîne dans son sillage d’autres GS. La bataille s’engage plus particulièrement avec Mea Huna, en une succession de bords de près que nous menons sans concession, à la faveur des adonnantes. Comme souvent dans le Haut-Lac, un courant de sud-ouest fort en altitude peut se traduire par un retour en Vauderon au niveau du plan d’eau. C’est exactement ce qui se produit, jusque devant Saint-Gingolph où nous réussissons à éviter les pièges de plusieurs molles, reprendre l’avantage sur Mea Huna, Cross Systems, le First 40.7 d’Eric et Janine Arnulf, échappés plus à côte (là où ça ne passe pas... pas vrai, Marco?) et Verbel - Poopy Express.
On échange quelques salves provocatrices avec Little Nemo, à portée de voix: «On est démoralisés! Chaque fois qu’il y a une risée, elle est pour Tixway!... – Mais non, la preuve: C’est vous qui êtes revenus...». Au même moment, nous nous échappons sous spi asymétrique, reprenant le commandement de la course en Grand Suprise et laissant derrière nous toute la clique des autres GS, comme si nous venions de faire un nouveau et 3e départ. Nous passons la marque du Bouveret à 17h47, avec deux minutes et demi d’avance sur Little Nemo.
Presque au même moment le vent tourne à droite, revient franchement d’ouest et fraîchit. Un grain s’abat sur Evian, un autre à la côte suisse. Quelques bateaux, encore sous spi, maîtrisent mal ce changement brutal. Un spi en drapeau ici, un démâtage là, un troisième bateau en difficultés pour affaler. Nous repartons du fond du lac au près, toujours sous grand-voile et génois, rappel au maximum. Little Nemo est sur nos talons, cape mieux et va plus vite. Faut changer quelque chose... Dominique prend le contrôle du réglage de grand voile, déchargeant Phil qui se concentre uniquement sur sa barre, nous avançons les poids le plus possible. L’option est payante: Nous faisons désormais le même cap que notre redoutable poursuivant, avec un poil de vitesse en plus.
Fait assez rare dans les annales du Bol d’Or, nous allons d’un seul bord de Saint-Gingolph à Yvoire, assez à terre. Le charme du paysage savoyard est inversement proportionnel à la monotonie et au manque d’action qui s’installent dans de telles conditions. «Ça va, vous ne vous ennuyez pas trop...? J’ai prévu un petit apéro, on va s’en occuper bientôt». Bernard a prévu juste: à l’approche d’Yvoire, peu après 20 heures, un petit coup de planteur, assorti de trois rondelles de saucisson aux herbes, redonne du cœur à l’ouvrage, ravive les esprits assoupis et notre rage de vaincre. Little Nemo est décidément bien loin... Mais ne crions pas victoire: Une course n’est jamais gagnée qu’une fois la ligne d’arrivée franchie.
Les nuages sur le Jura et les rayons du couchant qui les font rougeoyer rehaussent le décor de cette fin de Bol d’Or. Sur la Savoie, un gros orage bien noir et filandreux occupe tout le versant opposé. Les feux de prudence tournent à Nernier et à Versoix. Bascule à droite à l’entrée du Petit-Lac. Ça refuse en grand, il va falloir jouer fin et saisir toutes les occasions de gagner du terrain. «Soyons intraitables et opportunistes!», rappelle Dom qui indique au barreur chaque refus, chaque adonnante, au degré près. Il a dû s’entrainer pendant des heures à faire des régates virtuelles sur son PC, c’est pas possible autrement... Entre Hermance et la Pointe à la Bise, alors que la nuit s’est déjà installée, un feu de tête de mât se rapproche irrémédiablement. «C’est qui...?» Inquiétude à bord: Little Nemo qui fait un 2e retour, un autre GS...? Difficile de voir dans le noir.
C’est AD Maiora de Benoît Morelle! Comment il a fait pour se trouver là, mystère! S’engage alors une lutte au couteau, sans merci, Tixway répondant à la fraction de seconde à chacune de ses actions. Il cherche à lofer et gagner au vent, on lofe aussitôt. Il abat et tente de se glisser par dessous, on abat instantanément. Le petit jeu va durer jusqu’à la ligne d’arrivée que nous franchissons à 23 heures 25, 1er GS, avec 22 secondes d’avance (seulement) sur AD Maiora – soit trois longueurs, après 13 heures 25’ de course, c’est dire si la bagarre est impitoyable dans cette classe!
Amarrage au quai d’honneur, rangement du bateau, lasagnes et coup de rouge à la Nautique. Voilà un Bol qui a au moins trois grands mérites: Celui d’avoir été bouclé dans la journée, d’apporter une victoire supplémentaire à Tixway, et pour moi de l’avoir partagé avec un équipage aussi soudé que motivé et parfaitement entraîné. Bravo les gars!
L’équipage était composé de Philippe RAPHOZ, Bernard VANANTY, Jacques Henri ADDOR, Jean Baptiste ZWIBEL, Marco FEDRIGUCCI et Dominique D'ADRIMONT
Jacques-Henri