15- Les gens, le service

Gens de la rue

À Paris, on ne se contera pas d'histoires, les gens sont stressés, doivent se taper des trajets dans des trains de banlieue bondés, partent tôt de chez eux et arrivent tard. Cela affecte assurément le tempérament de "l'homme de la rue". Et comme partout, des airs bêtes il y en a. 

Endroit immensément touristique, on dirait parfois que les habitants sont blasés de ce tourisme, bien qu'il fasse vivre une bonne partie d'entre eux. Cela est évidemment pire dans les secteurs plus touristiques, où défilent à tous les jours des milliers de personnes anonymes que les employés des commerces ne reverront jamais. En effet, ils savent que sourire ou non, les touristes vont y aller de toute façon. Mais...ceci a tendance à changer. Il semble que les gens du tourisme se sont fait sensibiliser à l'importance de bien servir les clients, car on remarque une hausse marquée de la qualité du service. Je l'ai expérimenté à plusieurs reprises dans les dernières années: le personnel que j'ai rencontré est plus accueillant, souriant, sympathique. Une bavette de boeuf à 20 euros servie sur les Champs Élysées avec le sourire, rapidement, et un comportement agréable, voilà qui contribue grandement à la satisfaction de l'expérience.

Dans les commerces un peu à l'écart des secteurs touristiques, on les sent un peu plus relax et serviables, car ils servent la population locale, qui elle, a le choix d'aller ailleurs. Outre le secteur (touristique ou non), on peut s'attendre à un meilleur service dans un endroit très reconnu ou haut de gamme, et à un service un peu moins poussé dans les commerces moins huppés, mais ce n'est pas une règle absolue.

Service sur bateau mouche

Par exemple, on tombe sur des personnes très sympathiques, comme l'hôtesse à bord du bateau-mouche, où il y avait des dizaines de personnes provenant de voyages organisés, qui mangeaient en même temps. Elle devait se déplacer entre des gens qui ne lui donnaient pas de chances dans ses mouvements, mais elle gardait son sourire engageant. Je lui ai d'ailleurs dit en quittant le bateau. Ou comme le monsieur au comptoir de sandwiches dans le Passage de la Madeleine, qui était très serviable (il n'est plus là maintenant). Ou un bouquiniste sur le bord de la Seine. 

Et d'un autre côté, vous pouvez aller aux Galeries Lafayette, et tomber sur une caissière dont le visage a l'air coulé dans le béton. Vous pouvez vous approcher du Ritz à Place Vendôme, pour essayer de jeter un oeil, habillés en touristes, et les portiers vous regarderont un peu de haut, en se disant probablement "regarde-moi ces péquenots".

Dans les bistros, c'est une loterie: ils peuvent être sympathiques ou non. Parfois, dans un bistro de quartier (hors des zones touristiques) ça peut prendre quelques minutes avant qu'ils "dégèlent" devant le touriste que vous êtes, et qu'ils s'ouvrent un peu plus.

Malgré tout cela, vous remarquerez que souvent, le Parisien vous tiendra la porte lorsqu'il vous précèdera à l'entrée d'un édifice. C'est une habitude que j'ai aimée et que je pratique maintenant moi-même. Et je remarque que les gens au Québec sont presque toujours agréablement surpris lorsque je leur tiens la porte, tellement cet acte de courtoisie est peu pratiqué ici.

Vous remarquerez aussi, en observant les gens dans la rue, qu'ils fument beaucoup! C'est surprenant! Vous constaterez également que plusieurs parisiens, tant hommes que femmes, portent un foulard autour du cou. Je ne déteste pas le look. Mais ils le portent vraiment en tout temps. Sont-ils frileux du cou? En tout cas j'ai vu une fille dans le métro qui s'y camouflait le nez, car elle était assise à côté d'un gars à l'hygiène douteuse. J'ai alors compris que ce foulard pouvait avoir une autre fonction... C'est peut-être aussi parce qu'il y a peu de démarcation entre les diverses températures à Paris. Au Québec, il y a l'été et l'hiver qui sont bien démarqués, mais rappelez-vous à quel point on ne sait pas trop comment s'habiller à l'automne et au printemps...hé bien eux, ils sont peut-être continuellement dans ce mood (sauf en plein été, où là il peut faire vraiment chaud).

Partez en n'ayant aucune attente au sujet des parisiens. Ainsi, lorsque vous en rencontrerez des sympathiques, ce sera une belle surprise.

Ceci étant dit, j'ai vraiment cru remarquer une hausse généralisée de la "sympathicité" et de la courtoisie des commerçants et serveurs lors de mon dernier voyage. Je me suis informé auprès de quelques Français, qui m'ont confirmé que les commerçants se sont effectivement "faits parler" et se sont faits dire que le sourire pourrait être payant. Mais je crois que le message ne s'est pas rendu aux caissières des épiceries...

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