Radu Dracula - Tome 6

L'idée que cette série ne se termine jamais m'a souvent effleuré l'esprit. En fait, je m'étais presque fait à l'idée d'un Radu Dracula tome 68, mais j'ai fini par y renoncer, pour des raisons diverses et variées. 

Après 1200 pages écrites (versions imprimées), soit deux fois le Dracula de Stoker, à peu près, je pense que j'ai fait le tour de tout ce que j'avais à dire sur ce mythe, du moins à l'heure où j'ai mis un point final à cette série. Par ailleurs, ce long récit étant articulé autour d'une quête, il me semble que je devais une conclusion à mes lecteurs. Les tenir indéfiniment en haleine n'aurait pas été un bon parti, me semble-t-il. 

Nous retrouvons donc le couple Schirt en compagnie de Judas l’Iscariote, et Maria ne va pas tarder à les rejoindre. La princesse s’efforce de les convaincre que Radu doit être détruit afin d’éradiquer la malédiction, et avec l’aide du Christ lui-même, Judas commence à élaborer un plan articulé autour de l’ancien valet de Wilhelmina Harker, lequel projette de retrouver Dracula pour obtenir la non-mort que sa défunte maîtresse n’a pu lui transmettre. Par ailleurs, la date du 21 décembre 2012, censée être celle de la fin du monde, semble être particulièrement propice à une telle tentative.

S’ensuivra un périple jusqu’au château juché sur le mont Frumusaua, à quelques encablures du col de Borgo, où se déroulera l’assaut final.

J'ai parfois un peu de regret de ne pas pouvoir "retourner dans les Radu", car j'ai pris un plaisir immense à m'immerger dans cette saga, mais il faut être raisonnable : tout a été dit. Du moins en ce qui me concerne. Paix à ton âme, Radu Cel Frumos.


"Et voici arrivé le dernier tome de la série Radu Dracula

Cette série que j'ai adoré dès le départ et qui n'a pas démérité au cours des 5 précédents tomes. 

En tant que lecteur, je ressens toujours un drôle de sentiment de voir arriver la fin d'une aventure. De plus, ici, la quête de Radu est globalement à contre-courant des romans habituels. Nous suivons tout de même le roi des Vampires à la recherche du dernier héritier de Dieu, et ce pour le mener à Satan. C’est sa quête du Graal personnelle. On peut donc dire que le lecteur est mitigé sur la fin de quête qu'il souhaite et du coup fortement curieux de voir jusqu'où va aller Philippe Lemaire, et surtout comment il a su terminer cette quête pour nous surprendre tout en nous gardant attentif jusqu'au bout. 

Cruelle ironie ! J'aime beaucoup les personnages, tous autant qu'ils sont. 

Radu Dracula, prince strigoï de son état, n'est vraiment pas l'archétype du mec sympa. Déjà, c'est le roi des Vampires, mais surtout ce n'est pas sa compassion qui l'étouffe. Cruel, arriviste, ce qu'il veut c'est réussir sa mission pour Satan. 

Alors ? Me direz-vous. Comment peut-on avoir envie qu'il réussisse ? 

Tout simplement parce que malgré cela, l'auteur a su nous le rendre attachant. On le suit tout de même depuis 5 tomes au fil des siècles. On a pu voir son évolution au travers des expériences vécues face à Torquemada. Il n'est pas insensible ou hermétique aux sentiments. Il est juste très pragmatique et un peu trop axé sur sa survie. Mais qui ne le serait pas à sa place ? Finir sa mort et après, dans le royaume de Satan, "bénéficier" de ses largesses ne me paraît pas une situation enviable. "Chaleureuse" sûrement, mais très douloureuse surtout. 

Maria, de son côté, est encore « jeune » et sa "rébellion adolescente" de non-morte nous la rend là encore très attachante. Elle est restée fidèle à elle-même et à ses croyances malgré la non-mort, et c'est tout à son honneur. Elle pourrait représenter le camp du milieu de par sa nature vampirique et ses aspirations. 

Du coup là encore, on se demande si elle ne devrait pas être celle qui va terminer cette quête. 

Et puis il nous reste le camp "adverse". Celui de Judas Iscariote, que nous avons eu le loisir de rencontrer à maintes reprises et dont la version des faits sur les derniers jours du Christ pourrait faire dresser les cheveux sur la tête des plus fervents chrétiens. Avec lui le dernier descendant. 

Ne serait-ce pas logique que ce soit le Bien, le côté de Dieu qui gagne?

C'est là tout le paradoxe de cette série. Au final, le lecteur ne sait plus trop pour qui voter. 

Alors quand arrivent les dernières pages et que l'on découvre LA solution de Philippe Lemaire on se dit « Ahhh», « AH ! », "ouf!", "mince alors!!" ou bien même "flûte" selon nos aspirations mais en tout cas une chose est sure, on ne s'y attendait pas. 

Cette fin montre que l'auteur sait faire montre d'auto dérision et qu'il en a encore en réserve. Elle me trouble cependant un peu, comme la plupart des fins de séries, car elle semble toujours se dérouler trop vite. Un léger sentiment de désappointement m'a traversé, et puis je l'ai relu à nouveau et j'ai fait mon deuil. 

Radu m'a accompagné ainsi sur six tomes tous aussi intéressants les uns que les autres, et je remercie les éditions Rivière Blanche pour le privilège que j'ai eu à les vivre chacun les uns après les autres. 

La plume de Philippe Lemaire mérite que l'on s'y attarde, et l'histoire de cette quête du Graal à la mode vampirique est suffisamment bien menée pour ne jamais lasser. 

C'est donc, en conclusion, une aventure que j'ai adoré suivre et que je referme à regret. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et rien ne m'empêchera de m'y replonger à loisir à un autre moment."

                                                                                    Aelynah - Au coeur de l'Imaginarium


Ce dernier tome est disponible chez Rivière Blanche en versions brochées et numériques, et chez Amazon en version numérique. Cliquez sur les logos ci-dessous pour accéder directement aux pages d'accès à cet ouvrage. 


Services de presse, chroniques, avis & critiques : (cliquez sur les liens en gras souligné pour accéder aux articles)

lices et daubes - "La fin est à double détente et il fallait ça car, s’il n’est plus narrateur, Radu avait fini par nous être presque sympathique

Les passions d'Aely - "une aventure que j'ai adoré suivre et que je referme à regret. Mais rien ne m'empêchera de m'y replonger à loisir"  

Wagoo - "Très cinématographique, ce dernier tome est dramatique à souhait"

Des Encres sur le papier -  "Bien qu'elle s'essouffle au fur et à mesure, cette saga est agréable à lire, cette réinvention du mythe de Dracula étant originale, car elle nous permet de voir le plus célèbre des vampires sous un autre jour, plus humain "

Le galion des Étoiles - "Je comptais faire un retour de lecture sur chaque tome des "Radu" mais non ! Cette franchise des "Radu Dracula" forme un TOUT !"