Résurrection

Dixième roman à mon actif, ce Résurrection – à l'instar des deux tomes de Moras, la malédiction – a été consécutif à une idée de

Philippe Ward, qui m'imaginait bien écrire de la science fiction. Pour ma part, je ne me suis jamais senti attiré par ce genre,

et n'en suis pas vraiment amateur (mis à part les créations de Jules Verne).

N'étant pas un auteur de science fiction, il est donc probable que ma vision de ce que pourrait être notre planète dans

quelques millénaires soit très différente de celle des spécialistes du genre.

Quoiqu'il en soit, c'est sans trop de difficulté que j'accepte de me plonger dans des univers aussi différents que celui

d'un western fantastique, ou celui de la science fiction, car, quelle que soit la trame de mon récit, son cadre ou son époque,

il est bien entendu avec mon éditeur que le fantastique sera toujours omniprésent.

J'ai au final éprouvé un grand plaisir à écrire ce livre, et le monde des gériens – nos lointains successeurs – étant totalement dépourvu

des maux qui détruisent actuellement la vie sur notre planète, il pourrait être tout à fait paradisiaque, en fait.

Il pourrait seulement car, malheureusement, mon problème avec les vampires n'est toujours pas résolu.

Ce problème a d'ailleurs fait l'objet d'un avant-propos à Résurrection, que je vous livre ici en totalité.

Il y a quelque chose d’envoutant à écrire sur les vampires. J’avais eu ce sentiment après l’écriture du tome 1 de la série des Radu Dracula, mais il n’a fait que se renforcer dans les années qui ont suivi. D’abord en écrivant le tome 2 de cette saga revisitant le mythe stokerien, puis les quatre derniers opus. J’hésitais alors à écrire indéfiniment sur ce sombre personnage, et m’en sentais tout à fait capable. Un Radu Dracula tome 63 me paraissait tout à fait envisageable. Après tout, ne suis-je pas un peu chez moi dans les Carpates dont le charme m’avait fasciné quand je m’y suis rendu, et me fascine encore ? Ne suis-je pas un peu en famille avec ce vampire ambigu dont j’assume la paternité ? Mais finalement, tome après tome, j’ai fini par juger que six seraient suffisants. La trame de cette série étant articulée autour d’une quête, j’ai fini par penser que cette quête ne pouvait se poursuivre indéfiniment, que je devais un dénouement à mes lecteurs.

Philippe Ward, qui m’avait mis le pied à l’étrier de l’écriture en m’incitant à œuvrer dans ce domaine, m’a alors suggéré de me lancer dans un western fantastique. Cette idée a engendré les deux tomes de Moras, la malédiction, où je me suis retrouvé sur des terres inconnues, quelque part dans un futur post apocalyptique. Le dépaysement ne fut cependant que relatif, car Moras met bien entendu en scène des vampires. Que ce soit au fin fond des Carpates, ou sur la côte californienne, l’envoûtement dû au fait d’écrire sur les non-morts restait le même.

J’ai ensuite décidé d’aller faire un petit tour dans le monde des druides et des bardes, ce qui a donné Stryges. J’aime les aller retours dans le temps, n’est-ce pas ? Mettre en scène une contemporaine dans ce qu’était l’Europe il y a trois mille ans a été une gymnastique parfois périlleuse, mais j’y ai finalement pris autant de plaisir que lors de l’écriture de mes forfaits précédents. Il est vrai que « stryges » étant l’une des multiples appellations de mes sangsues préférées, je n’étais pas tout à fait perdu dans le monde celte, et fut tout aussi envoûté par cet ouvrage que par les précédents.

À bien considérer ce qu’il se passe dans mon esprit lorsque j’écris sur les vampires, je crois que la magie de l’envoûtement fonctionnerait quelle que soit la trame de l’histoire, quelle qu’en soit l’époque, quel qu’en soit le lieu. Aussi, lorsque Philippe Ward m’a à nouveau fait une suggestion – œuvrer dans le domaine de la science fiction fantastique, cette fois – ça m’a bien sûr inspiré une nouvelle histoire à raconter, mais ça a aussi eu une autre conséquence.

N’étant pas un auteur de science fiction, j’ai d’abord cherché à bâtir un scénario assimilable à ce genre, puis j’y ai bien entendu casé mes vilains petits complices aux canines proéminentes. Au vu des premiers synopsis, il m’est alors apparu comme évident que Résurrection serait tout autre chose que Radu Dracula, Moras ou Stryges, eux-mêmes n’ayant en commun que la présence des vampires. Pourtant, cette fois, je savais d’avance que l’envoûtement serait toujours là, et il l’a bel et bien été.

Cette certitude de voir la sombre magie opérer de nouveau m’a alors donné une idée. Que je mette en scène un prince moyenâgeux, des amérindiens du futur, ou une jeune femme caractérielle qui va se retrouver dans le monde celte, j’ai le sentiment d’écrire toujours la même histoire. Un peu comme si l’envoûtement né de l’écriture vampirique exerçait perpétuellement la même influence sur le roman que je vais commettre.

J’ai donc choisi d’assumer pleinement cette constance dans l’approche du fantastique qui, je crois, caractérise mes divers forfaits et, si les Radu Dracula, les Moras et Stryges n’ont à priori rien à voir entre eux, eh bien ce Résurrection n’en est pas moins la suite de tous ces précédents ouvrages.

- Philippe Lemaire -

Ce roman est disponible en version brochée chez Rivière Blanche, et en version numérique chez Amazon. Cliquez sur les logos ci-dessous pour accéder aux pages d'accès à cet ouvrage :

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Le galion des étoiles - "Pour conclure, voici un assemblage très bien ficelé. Tout colle parfaitement, tout est cohérent, tout tient bien la route et cela nous emmène sur une voie bien particulière : une petite route empierrée grimpant dans une épaisse forêt d’épicéas sombres et gigantesques où règne un silence glaçant… Tracée par Philippe Lemaire, c’est la route de la malédiction… "

Quelques illustrations pour le portfolio du livre :