Ultra des Coursières du Lyonnais

Nom de la course: Ultra des Coursières du Lyonnais

Lieu: Saint-Martin-en-Haut (69)

Catégorie: course trail

Date: samedi 19 mai 2016 05:00

Distance: 102.00 km

Temps: 11:06:15

Dénivelé: +4200 m / -4200 m

Vitesse moy.: 9.0 km/h

L’objectif de ce début de saison : l’UBVT 3 semaines plus tôt aura servi de rodage. Les sensations les jours précédents sont bonnes, aucune douleur ni moindre gêne, le beau temps est annoncé… tout semble favorable à une bonne journée. Seul le radar-chantier dans la montée après Thurins a la bonne idée de me flasher et de m’agacer de bon matin ! Bon, n’ayant rien reçu depuis, je devais vraiment dépasser de peu la limite.

Dès le départ, j’applique la même gestion de course et ne me soucie aucunement des concurrents mais uniquement de mon rythme cardiaque, ciblé à 155~160bpm. Le jour se lève après le Signal de Saint-André et dévoile nos beaux panoramas sur les coteaux du Lyonnais, le Dauphiné et le Pilat.

Passage en 5ème position à Sainte-Catherine (km13) aux côtés de mon ami Antoine Giroudière ; Erick et les autres membres de l’organisation chargés de suivre la tête sont déjà bien en verve et ne vont pas nous quitter de la journée ; on nous annonce à 2’ des hommes de tête.

Un peu plus loin, vers Sennevas, entre les km 18 et 20, sans accélérer, je reprends un à un ces quatre concurrents. Un moment d’euphorie comme j’en connais souvent vers 2h de course, mais qui ne présume rien de la suite : ne pas s’enflammer, surtout, d’autant que Daniel restera longtemps menaçant, à quelques dizaines de mètres derrière.

Le parcours est absolument superbe avec nombre de traces hors sentiers et de chemins nouveaux, même pour moi qui sillonne le secteur depuis dix ans avec mes recos SaintéLyon ! Mention spéciale à tout le secteur de Chagnon où je reviendrai très certainement en off cet automne.

Au ravitaillement de Lamure (km40), c’est désormais Antoine qui me talonne. Le profil descendant vers Saint-Symphorien-sur-Coise m’est favorable, mais j’y connais une première amorce de crampe au mollet : diable, ça fait tôt, moi qui n’en suis jamais sujet en course à pied !

Antoine me rattrape à l’arrivée dans Saint-Symph’ (km53) et, après quelques minutes pour nous ravitailler, repartons ensemble… bien peu de temps : mon compagnon durcit manifestement le rythme et s’envole dans les côtes et faux-plats. Il commence à faire chaud, je ne panique pas et conserve mon allure. Je le rejoins un peu plus loin, il me concède que ces quadriceps n’en peuvent plus, et effectivement je repars seul en tête en repartant du ravitaillement de la Gimond (km62).

Pour ma part, les km commencent à peser mais je conserverai mon rythme jusqu’au ravito suivant, à Aveize (km71). Moment sympa de retrouver des visages connus parmi les relayeurs comme Serge Reynard, ainsi que Rémi Coquard, venu à vélo m’encourager. Mon poursuivant n’est plus Antoine mais Pierre-Loïc Deragne, annoncé à 11’. Un matelas pas bien épais alors qu’il reste 30km à parcourir – et pas les plus faciles, que le soleil cogne à présent, et que… ma condition va vite se dégrader.

En effet, je vais connaître de sévères épisodes de crampes, comme je n’en ai jamais eu ailleurs qu’à vélo : mollets, ischios, adducteurs, plante des pieds, tout y passe, muscles antagonistes compris, histoire de compliquer. Au point de devoir m’arrêter à plusieurs reprises et, globalement, de bien réduire l’allure.

Au Col des Brosses puis à Yzeron, mes supporters Alan et Rémi observent impuissants ma déroute et craignent un retour de derrière ; ils ne sont pas les seuls, je me fais pitié à marcher sur des portions planes et à franchir en un temps infini les Rochers de Py-Froid. La détresse… pas d’bol, être en tête est la pire place pour abandonner. Heureusement, j’arrive encore à « dérouler » les jambes en descente et me convaincs que mes adversaires ne m’y reprennent pas de temps.

La portion entre le barrage de Thurins et le mont Poipe m’est familière, car emprunté lors de la version hivernale des Coursières en janvier dernier. Cela me permet de mieux apprécier et gérer le « reste-à-faire ». Le soulagement arrive au dernier ravito (km94) avec Rémi qui m’annonce le suivant à 1/4 d’heure: à 8km du but, les jeux sont faits, il ne me reste plus qu’à progresser à ma main et bien suivre le balisage pour cueillir les lauriers à St-Martin.

Arrivée en 11h06, soit plus d’une demi-heure de plus qu’en 2016 ; entre la difficulté accrue du parcours et mes crampes, pas évident de peser la part de chacun dans ce débours supplémentaire. Point positif, je n'ai passé en cumulé que 16' aux ravitaillements, beaucoup moins de temps que par le passé : ceci depuis que je suis passé, comme la majorité du peloton de traileurs, au système de flasques à liquide sur le devant. Reste à trouver quoi mettre dedans, pour éviter à l'avenir toutes ces crampes !  

Même si je suis conscient que des coureurs de la trempe de D'Haene mettraient peut-être 2h de moins sur un tel parcours, cette victoire me comble et classe déjà la saison 2018 comme réussie. Un immense merci à tous les bénévoles et membres d’ATOS (l’organisation) pour leurs encouragements, c’est pour eux que je reviendrai l’an prochain, et probablement tant que mes jambes me le permettront. 

Au départ

vers Sainte-Catherine

Ravitaillement de Chagnon

Pont de Chagnon

Bois peu après Chagnon

Ravitaillement d'Aveize

avec Antoine

Selfie en course avec Laurent Leroi, vainqueur du 49km

Arrivée

Interview

Podium 103km