Trail Ardéchois
Nom de la course: L'Ardéchois
Lieu: Désaignes (07)
Catégorie: course trail
Date: samedi 27 avril 2013 08:00
Distance: 37.50 km
Temps: 3.37:44
Dénivelé: +1520 m / -1520 m
Vitesse moy.: 10.3 km/h
3h30 du mat'. En cette fin avril, dur de m'imaginer que :
je sois levé à pareille heure
la neige m'attende dans quelques heures sur les hauts plateaux du Vivarais, au nord de l'Ardèche
La météo ne s'est en effet pas trompée : il pleut déjà à verse à Lyon. Il fait encore 12°C mais nous allons en perdre une dizaine.
Les rares séances de course à pied m'ont rassuré quant à l'allure, mais pas sur l'état de ma cheville.
6h30: avec Olivier, qui covoiture pour l'occasion avant de me relayer bientôt sur l'Ultra-Boucle de la Sarra, nous arrivons à Désaignes, petite bourgade nichée dans les gorges du Doux.
Pas de miracle, il pleut toujours autant : mon imper Quechua sera de nouveau de sortie, après la CCC 2011 et l'EUT 2012. Ainsi affublé tel un marin-pêcheur, me voilà prêt pour le combat. Car il va s'agir d'un combat : non contre les autres concurrents, mais contre les éléments, qui vont nous gâter tantôt.
hostile, la nature, hostile...
8h00: avant même de sortir du village, nous entamons la longue montée (700m D+) qui nous mènera vers la Citadelle (que j'ai pas vue - publicité mensongère ?). En partant du milieu du peloton, j'ai du monde à rattraper, ce que je fais sans m'affoler, jusqu'à revenir à hauteur de Mayou, LE costaud du moment au sein du Taillefer Trail Team.
Une petite descente sinueuse interrompt notre ascension, où je sens déjà quelques blocages et appréhensions liés à ma cheville. Fi des 4 places que j'y perds: la course est encore longue. La seconde partie de l'ascension m'est effectivement favorable, je me sens plutôt bien ; les chocolats de Pâques semblent digérés.
Nous dépassons les 1000m d'altitude et la pluie se transforme peu à peu en neige fondue. Un fin manteau blanc recouvre bientôt les clairières. On restera cependant dans une ambiance humide et boueuse sur la majorité du parcours. Difficile d'y trouver du plaisir, moi qui courais encore l'avant-veille par 25°C. Malgré les conditions dantesques, les bénévoles sont présents à chaque carrefour : à l'évidence, ce sont de vrais ardéchois... eux.
La portion sur le plateau est encore plus plane que dans mes souvenirs de 2011. Moi qui d'habitude peine à relancer et suivre sur le rythme, sur ces chemins à travers bois, je reste dans le sillage immédiat d'une dizaine de concurrents. On m'annonce 20 ou 22ème (tous parcours confondus, NdAB), selon les décomptes : plutôt une bonne nouvelle, d'autant que je me sens meilleur en côte que mes prédécesseurs.
Un fol espoir de performance que je vais hélas laisser dans les ruines du château de Rochebonne. Un passage délicat, technique dans lequel les torsions infligées à ma cheville sur les pierres et les monotraces en dévers me font souffrir. C'est la débâcle, je perds une vingtaine de places en un km ! Les encouragements de François et Richard, du TTT, venus vaillamment encourager les membres du Team, n'y pourront rien.
Autant dire que le coeur n'y est plus, et bien que remontant des concurrents dès que les chemins s'élargissent, je n'ai désormais qu'une hâte : en finir au plus vite.
Retour de la neige en montant vers St-Jean-Roure et son ravitaillement. J'y passe un long moment à faire le plein de ma poche à eau. Précaution inutile au vu du peu que j'aurai bu ensuite, et qui aurait pu me faire prendre froid. Les sentiers boisés défilent ensuite, plus boueux que jamais, jusqu'au km 32 et la bifurcation entre les deux parcours.
C'est sans hésitation que je cède à la facilité et entreprends la descente finale, globalement en chemins (ouf !). Mon GPS affiche 36,5km quand j'entrevois enfin Désaignes et la fin de mon bain de boue. Un concurrent bien en jambes a beau m'éjecter du top 15 peu avant l'arrivée, qu'importe, je suis bien content d'arriver.
Une édition assurément difficile, tant pour les coureurs que les organisateurs ; mais à mon avis plus ouverte que les éditions précédentes, où le top 10 était envisageable, sur les 2 parcours. Un peu frustré, donc, et toujours sans remède efficace à mon bobo, à 125 jours de l'UTMB. Mon inscription au trail des Allobroges annulée, la prochaine grosse échéance est, désormais, le Grand Duc de Chartreuse, fin juin.