Templiers - la Grande Course

Nom de la course: La grande course des Templiers

Lieu: Millau (12)

Catégorie: course trail

Date: dimanche 23 octobre 2011 06:15

Distance: 76.20 km

Temps: 8:14:47

Dénivelé: +3200 m / -3200 m

Vitesse moy.: 8.71 km/h

La grande Course des Templiers fut une des premières épreuves de trail organisées en France, en 1995. Elle est devenue, outre la finale du challenge de trail national (TTN), la référence auprès des spécialistes de la discipline.

C’est donc plus de 2700 coureurs qui se retrouvent, en cette fin Octobre, à Millau, au cœur de l’Aveyron, pour un périple de 76km dans le Causse Noir. Ayant changé d'adresse mail depuis mon inscription (en décembre 2010 !), je pense avoir raté une invitation à solliciter un dossard prioritaire, et voilà le résultat : n°1186, 3ème sas. Au moins, je ne pourrai partir pas sur les chapeaux de roue !

Millau-plage (km 0, départ) : le départ est donné à 6h15, sur le thème « Ameno » d’Era et… des feux de bengale. Le peloton s’étire et je prends doucement mon rythme.

Côte de Carbassas (km 2) : Virage à droite au bout de 2km : nous quittons Millau-plage pour monter vers le Causse, par un long chemin raide et tout en ligne droite. Au sommet, il est temps d’allumer la lampe frontale. S’ensuit presque 20km presque plats, à travers des bois, sur de larges chemins plats.

Facile… je me laisse griser et poursuis ma remontée à bonne allure (~13km/h). J’en oublie tantôt de regarder le sol et… bute dans un caillou et me vautre. Que du superficiel… pour l’instant.

Le jour se lève peu avant de plonger vers Peyreleau. La descente n’est pas technique, ce qui ne m’empêche pas de prendre une nouvelle gamelle par manque d’attention.

Peyreleau (ravito 1, km 26) : arrivé en 72ème position, je prends le temps de faire le plein de boisson énergétique, une dizaine de coureurs me doublent. Dès la sortie, il faut remonter sur le Causse : c’est raide et glissant, il est temps de sortir les bâtons. Au sommet, nous retrouvons une portion facile en hauteur, mais les sensations sont déjà bien moins bonnes. Les rafales de vent et le ciel couvert ne nous réchauffent guère.

Saint-André-de-Veyzines (ravito 2, km 36) : la gorge sèche, je peine à manger les victuailles proposées. La soupe passe mieux. Mais la galère continue, avec des sensations d’hypothermie, hypoglycémie, hypo-ce-que-vous-voulez, arrêts forcés en sous-bois… le site magnifique de Roquesaltes et le panorama alentours freinent un peu ma démotivation galopante.

Je suis tout aussi pathétique dans la descente vers la Roque-Sainte-Marguerite, d’autant plus que l’usage des bâtons me gêne dans nombreux passages étroits et/ou techniques. La 4ème et la 5ème féminines m’ont doublé, ainsi que de nombreux autres ; j’ai même dû tomber aux alentours de la 95ème place.

la Roque-Sainte-Marguerite (km 46) : la montée qui suit me permet heureusement de retrouver confiance ; j'y ai un bon rythme (merci les bâtons) et me rapproche d'un petit groupe de coureurs. Comme quoi, il faut garder espoir dans les moments de détresse.

Pierrefiche (ravito 3, km 52) : la bonne alimentation aux ravitos porte ses fruits, et j’arrive finalement 77ème à Pierrefiche.

Je vais vraiment apprécier les 15km suivants : sentiers monotraces en balcons, longue descente sur terrain meuble, sans aspérité, en sous-bois... un marathonien m'accompagne, on échange quelques mots... Il vaut 2h35, 1ère saison de trail : encore un qui va faire du mal les saisons à venir !

La section la plus plaisante du parcours, donc. Je shoote hélas par mégarde à deux reprises dans des pierres, qui me laisseront un joli bleu sur l'orteil !

Monna (km 64) nouvelle traversée de la Dourbie, du hameau de Monna, puis montée vers la Ferme du Cade. D'abord régulière, la pente s'accentue sur le haut : j'y reprends les 2 féminines, personne ne me double désormais, le moral est au beau fixe. Me voilà 60ème à l’ultime ravito.

Ferme du Cade (ravito 4, km 68) : lorsque je me renseigne sur le final, un bénévole me dit « 8km très, très difficiles ». Euh... 68+8, ça fait plus que les 72 annoncés : j’apprécie modérément la plaisanterie, fais une dernière fois le plein d’eau et repars sans perdre de temps (du moins, pas plus que les autres, pour une fois).

Et alors... commence le chemin de croix : descentes à pic, parfois sur pierriers, sentiers étroits à flancs de falaise, grimpées avec les mains, à l'aide de cordes… diabolique. Il disait vrai, le bougre du ravito !

Millau-plage (arrivée, km 76) : après 6km de crapahute et même un passage dans une grotte obscure (la Grotte du Hibou), j’entends enfin la sono de l’arrivée. Je me sens bien dans les 1500 derniers mètres en descente douce, et allonge autant que possible la foulée.

 

A 500m de l'arrivée, l'on voit (enfin) le célèbre Viaduc (photo Ethiq'aventure)

 

Un sympathique trailer de l'Oisans rencontré sur la Christolaise, Jean-Marc, m'encourage et me dit que je suis 50ème ... mais hélas, je me fais éjecter du top 50 par un bolide... tant pis.

Venant rapidement à grelotter, je ne m'attarderai pas sur l'arrivée. Cadeaux de finisher, repas, et retour à la voiture tant bien que mal (2km).

 

La dotation du finisher : le maillot et la médaille

L'aire d'arrivée et son public

Au moment de me changer, je n'échappe pas au jeu du trailer : devine-l'état-de-tes-pieds-avant-d'enlever-tes-chaussettes. Résultat: un joli bleu, comme prévu, mais les ongles d'orteils sont saufs ; mes soucis provenaient bien des chaussures.

Voici donc une paire de Salomon XT Wings S-Lab 3, taille 45 1/3, 232km, à céder...

Bilan: je m’étais inscrit aux Templiers pour découvrir le mythe, pas y briller. Finir dans les 100 premiers m’aurait contenté, du moment que les blessures étaient évitées. La préparation était correcte, sauf au niveau mental : à sous-estimer la difficulté de l’épreuve, j’aurai bien souffert 20km durant.

Ajoutez à ça un tendon d’Achille enflammé, il faudra plus de temps que prévu pour me rétablir – mieux vaut faire une croix sur le Toussi’trail.