Rôle des francs maçons

Quel peut-être le rôle de la franc-maçonnerie ? Par le passé la franc-maçonnerie a rassemblé ce qui est épars, juifs, musulmans et chrétiens ont fraternisé dans les loges de Jaffa et Jérusalem. Les francs-maçons arabes ont même aidé les Juifs à s’intégrer dans la région. Beaucoup leur ont cédé des terres comme Omar el Bitar maire de Jaffa avec ce qui est devenu la ville de Bne-Brak. Les entrepreneurs et financiers juifs ont développé l’industrie et l’agriculture de la région pour le bénéfice de tous. Ragheb Nashashibi, député-maire de Jérusalem, nationaliste palestinien, acceptait l’idée d’un foyer juif. 

Avant l’intervention d’Amine el Husseini et de ses successeurs il n’y avait pas de problème insurmontable, jusqu’à ce qu’ils développent en Palestine la branche arabe du nazisme. Les nazis palestiniens ont éliminé ceux qui voyaient plus loin que le bout de leur kalachnikov : le roi Abdallah de Jordanie, Fakhri el Nashashibi, Saïd Hammami, Ezzedin Kalak, le docteur Issam Sartaoui, Abu Iyiadi, Anwar el Sadate et tant d’autres partisans du dialogue(1). 

On peut remarquer sans en tirer de conclusion que côté Palestinien et Israélien, les leaders Amine el Husseini et David Ben Gourion avaient pour principaux opposants Ragheb Nashashibi et Zeev Jabotinski qui étaient tous deux francs-maçons du Grand Orient de France. Mais on peut rêver. Souvent quand des francs-maçons se sont trouvés face à face dans un conflit, l'issue en a été la négociation et pas la guerre, comme par exemple la bataille de Valmy ou la nouvelle Calédonie.

Rappelez-vous l’arrivée du président Égyptien, le frère Sadate(2) en Israël. En quelques jours, avec des mots de paix, celui qui avait rendu son honneur à l’Égypte était, de pire ennemi, devenu l’homme le plus populaire d’Israël.

Cette histoire montre que rien n’est simple dans le conflit israélo-palestinien. Les experts qui tentent de prouver que c’est une histoire des bons contre les méchants se foutent du monde ou sont des ignorants. Qui peut dire qui sont les bons ? Qui sont les méchants ?

Une vieille blague juive dit qu’on peut faire cohabiter le loup et l’agneau, il suffit de changer l’agneau de temps à autre. Le problème est qu’ici, l’agneau se transforme périodiquement en loup et le loup en agneau.

La paille et la poutre.

Nous avons vu qu’à la suite des guerres russo-turques, et de la colonisation de l’Algérie, la majorité des migrants arabes en Palestine venaient d’Europe de l’Est et d’Afrique du Nord,… comme la majorité des Juifs et dans les mêmes conditions. Mais les Arabes sont considérés comme des autochtones et des réfugiés, les Juifs comme des colons.

Il est temps que la communauté internationale cesse d’échafauder des solutions simplistes pour un problème compliqué.

Il est étonnant de voir une grande partie de la gauche laïque française soutenir des organisations nées du nazisme et de la chariah, dirigées par les grands propriétaires. La gauche palestinienne les appelait « féodaux-cléricaux », chefs de clans, aristocrates et religieux, tels Arafat, Barghouti ou Tamimi(3). Cette gauche palestinienne qui avait été victime de la répression exercée par la direction arabe après l’échec de celle-ci(4).

Pourquoi a-t-on oublié les nationalistes palestiniens, humanistes et francs-maçons(5) ? Peut-on réveiller leur souvenir et leurs idées ?

La diplomatie française parmi d’autres se tue à répéter qu’Israël doit faire des concessions pour avoir la paix. Mais quelles concessions faut-il pour faire cohabiter les Juifs et les nazis(6) dont l’Autorité Palestinienne se prétend héritière !

Alors faut-il être pessimiste et se résigner aux attentats, aux roquettes et à la répression ? Paradoxalement, c’est la complexité de la situation qui peut apporter une solution.

Il existe plusieurs propositions innovantes de paix(7) par exemple le partage en cantons du Mouvement Fédéral(8) ou celle de l’Israélien Mordekhaï Kedar et du Palestinien Bassem Eid avec les Emirats Palestiniens(9) , qui en sont proches.

Si la communauté internationale cesse d’intervenir pour des motifs touchant plus aux idéologies, aux intérêts personnels ou à la politique intérieure des États, si on considère que l’avenir de l’Humanité est en cause, on en sortira… peut-être !

Notes :

1 - Saïd Hammami, journaliste, représentant l’OLP en Grande Bretagne, il militait pour une solution à deux états. Il fut assassiné par Abu Nidal le 4 janvier 1978. Ezzedin Kalak assassiné à Paris le 3 août 1978. Issam Sartaoui, assassiné le 10 avril 1983 par le Fatah-CR, il participa avec Pierre Mendès-France au Conseil pour la Paix, il intervint au GODF. Uri Avnery lui a consacré un livre « mon ami l’ennemi ». Abou Iyiad, chef des services de renseignements, responsable du tournant de l’OLP pour la reconnaissance d’Israël, assassiné le 14 janvier 1991.

2 -  Muhammad Anwar el Sadate, président de 1970 à 1981 était membre du A.E.O. & A.N.O.M.S. (Ancient Egyptian Order & Arab Noble Of The Mystic Shrine). (Source GOAE).

3 - Ghassan Kanafani, marxiste, membre du FPLP : « Thawrat 1936-1939 fi Filastin » dans Chou'un filastiniyyah (Affaires Palestiniennes), nº 6, janvier 1972. George Mansour, syndicaliste palestinien : The Arab Worker under the Palestine Mandate. (1937). Yasser Arafat était le chef du clan Husseini de Jérusalem, Marwan Barghouti est celui du clan Barghouti de Naplouse, Bassem Naji ‘Abd al Latif al Tamimi, celui du clan Tamimi de Hébron.

4 - Au début des années 30, le Mufti fit assassiner Michel Mitri, le président de la Fédération des Travailleurs Arabes à Jaffa. Quelques années plus tard, Sami Taha, syndicaliste président de la Fédération des Travailleurs Arabes à Haïfa fut lui aussi tué.

5 - Entre autres les clans nationalistes palestiniens Abu Gosh, et Nashashibi, Nusaybe, Khalidi, Dajani dont de nombreux membres ont été francs-maçons. 

6 - Full official record: What the mufti said to Hitler, The Arabs were Germany's natural friends, Haj Amin al-Husseini told the Nazi leader in 1941, because they had the same enemies - namely the English, the Jews and the Communists By Times of Israël Staff, 21 October 2015.

Les organisations palestiniennes se réclament toujours de l’héritage du Muftî. Dans un discours de janvier 2013, Mahmud Abbas président de l’Autorité Palestinienne a déclaré « Le Muftî est mon héros. Il était un grand homme, méritait de grands éloges et était quelqu'un dont les Arabes de l'Autorité palestinienne devraient imiter et adopter les principes ».

7 - Solution des huit États de Mordekhaï Kedar, proche de celle du Palestinien Bassem Eid basées sur les clans et les tribus, solution « à la Suisse » du Mouvement Fédéral avec 30 cantons, etc.

8 - La Suisse a accueilli de nombreux responsables israéliens venus étudier le système des cantons.

9 - http://www.palestinianemirates.com/