Connaissance

La connaissance de l’histoire peut-elle contribuer à la paix ?

Pour moi, l’histoire contemporaine et les drames du Proche-Orient découlent directement de deux faits :

- Dans les pays arabes, des mouvements nationalistes, panislamiques et djihadistes qui ont pris leur essor dans les loges maçonniques de l’Empire ottoman à cause des lois de capitulation. C’est une vipère qui s’est développée dans le sein de la franc-maçonnerie à son insu, et qui est devenue un monstre, l’islamisme radical, un danger pour toute l’humanité.

- En Palestine et Israël, de la survivance d’une branche du nazisme qui aspire à éradiquer la démocratie. La victoire du nazi Husseini sur le franc-maçon Nashashibi, grâce au soutien d’Adolf Hitler, de l’Angleterre et de la France l’a permis. Son rapprochement avec les islamistes déstabilise le monde, bien au-delà du Proche-Orient.

Le Proche-Orient est une terre occupée par des peuples guerriers pour qui la vie humaine n’a jamais eu d’importance. La guerre fait partie des coutumes. On y a exterminé des peuples entiers dans le silence et l’indifférence du monde et on continue, en Turquie, en Syrie, en Irak, en Iran et ailleurs, pour des raisons de domination tribales liées aux questions économiques et religieuses. Le panarabisme, comme tous les mouvements d’expansion nationale, a besoin d’ennemis pour dépasser ses propres contradictions et légitimer « l’union sacrée ». Canaliser sur l’étranger les mécontentements populaires est plus facile que résoudre les difficultés intérieures, Israël est un parfait bouc émissaire. La médiatisation des conflits et l’ingérence des puissances étrangères et de l’ONU exaspèrent cette situation. La franc-maçonnerie fait figure d’une oasis d’humanité.

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, il y a deux visions opposées de cette terre disputée.

Pour les Israéliens, c’est le « retour à la maison », aux racines du peuple juif. C’est un pays qui a été construit avec leur sang et leur sueur, qu’ils ne quitteront jamais. Ils y sont passionnément attachés.

Pour les Palestiniens, c’est un paradis perdu à cause de l’invasion juive, en 1948 disent-ils, et de la trahison des « frères arabes ». C’est un pays qui doit être reconquis(1). Ils y sont également passionnément attachés.

L’histoire génère des passions, des déceptions des frustrations qu’il est difficile de surmonter. C’est par le pragmatisme, l’acceptation réciproque de ce que l’on est, par l’éducation et l’arrêt de la violence qu’on avancera peut-être vers la paix. On y arrivera quand on réalisera que certes on a raison, mais que l’autre n’a pas forcément tort(2).

Notes :

1 - Anwar Abu Eisheh, ministre de la culture de l’Autorité Palestinienne : Mémoires palestiniennes : la terre dans la tête. Chemins de traverse, 2011.

2 - Yigal Dawidowicz : La loi de l’équilibre temporaire (Elkana, 2018