ordre et chaos

L’Ordre par le Chaos

Je lis dans la presse française, le propos alarmiste d’Anne Hidalgo, maire de Paris, pour qui, les migrants créent le chaos et ne pas le dire est un déni de la réalité. Je lis dans le même temps que 40 % des Belges, et probablement ailleurs en Europe seraient d’accords pour cesser de prodiguer des soins aux personnes âgées. Personne ne donne d’âge probatoire, comme on ne donnait aucun degré de déficience quant aux milliers d’handicapés assassinés par les nazis.

Mais tout bon Aryen n’atteint-il pas dans sa médiocrité, la perfection ? Que doit-on en conclure ? L’homme peut-il s’améliorer ?

 Je ne m’étendrai pas sur les souffrances résultant de la nature humaine : guerres, exploitations économiques, crises sociales, ni sur les catastrophes naturelles, tremblement de terre, tsunami etc.

La peur de toute manière n’évite pas le danger. Et quand bien même il l’avertirait, ni l’élection du National-Socialisme au suffrage proportionnel, ni la religion, ni les intellectuels, ni la philosophie n’ont empêché l'horreur du nazisme de provoquer au nom d’un ordre nouveau, un cataclysme, causant plus de 60 millions de morts. Même Napoléon, dont l’empire fut créé après la révolution et la Terreur, n’a pu épargner à la France, les désastres chaotiques de son règne.

L’homme, en dehors des mouvements écologiques, n’est pas responsable des bouleversements de la nature. Mais l’est-il de ceux qu’il provoque lui-même ? Hitler était-il un « Amalek » programmé pour provoquer le chaos absolu ? Ou bien est-il le résultat d’un système éducatif déficient qui se répète sans fin ?

Le führer et tous ses sbires, et pas seulement, le peuple allemand, européen, et bien d’autres encore, ont bien été des enfants ravissants attirant l’attention sur eux. N’ont-ils pas été de merveilleux séducteurs ? Alors que s’est-il passé ?

Tous les tortionnaires, on le sait, sont des figures égocentriques adoptant radicalement une posture victimaire afin d’anéantir leurs opposants. Le chaos ainsi créé permet de noyer le poisson, ne sachant plus finalement, qui de l’œuf ou de la poule, est né le premier   

Aussi, aucune libération n’est possible sans l’intervention d’un tiers, c’est à dire d’un médiateur, d’un arbitre ou d’un sauveur. Un nombre 3 que j’ai abusivement utilisé afin d’illustrer mon propos : l’Ordre et le Chaos.

Le chaos serait-il inhérent à l’ordre telle la mort est inhérente à la vie ? Une inhérence cependant qui échapperait à notre contrôle, tel le CA de Groddeck et son fameux ; C’est plus fort que moi ?

On spécule dans des sphères ésotériques, qu’il existerait en nous une corrélation d’éléments symboliques avec le chiffre 3 ? Assurément, le chiffre 3 revêt un caractère parfait dans toutes les civilisations. Il représente ce qui est au-dessus de l'homme, ce qu’il ne peut saisir, ni comprendre, ni expliquer.  

En fait, toutes les approches numérologiques de notre univers tendent à une classification et une explication de chaque chose en fonction du ou des nombres auxquels elle se rapporte. On parvient ainsi à de véritables systèmes d’analyse qui permettent littéralement de « décoder » les apparences pour faire émerger ce qui est considéré comme une réalité logique.

Le nombre d’Or, les systèmes de Pythagore, la Kabbale, sont quelques-unes des expressions numérologiques les plus significatives. Le 3 est ainsi, dans toutes les cultures du monde, un nombre fondamental.

D’autres ternaires mettent en présence deux contraires dont la combinaison engendre un troisième terme : 1+1= 2+1= 3 En divisant le 3 : 3 = on retrouve le 1

Si on additionne les chiffres correspondants aux lettres du mot T R O I S, soit 20 + 18 + 15 + 9 + 19 = on obtient 81

1 divisé par 81 = 0,0123456789 0123456789, soit l'ensemble des chiffres et leur ordonnancement contenu dans le mot « trois ».

 

Le chiffre 3 illustre la perfection et son processus de déstructuration s’il n’est pas respecté. Le chiffre 3 en effet, est la seule unité dont le multiple peut se soustraire, se diviser ou s’additionner à l’infini sans jamais quitter sa base de calcul. Ce qui n’est pas le cas avec les autres chiffres. Prenons l’exemple suivant avec des multiples de 3 pris au hasard :  

3 + 18 = 21- 6 = 15 x 1944 = 29160 : 2 = 14580. 1+4+5+8+0 = 18. 1+8 = 9 : 3 = 3

Si l’on applique cette démonstration pythagoricienne sur notre mode de société, individuelle ou collective, le 3 à la base obtient un résultat parfait. Si à la place on substitue le 3 par un autre chiffre le 2,4,5,7 ou 8, soit une base dont le calcul ne peut être qu’imparfait, celui-ci démultiplié, obtiendra un résultat démesurément erroné pouvant conduire au chaos social.

 

Le 3 représente tout ce qui dépasse la condition primaire. Il est le point de fuite ou l’ouverture se trouvant entre les deux points d’une ligne d’horizon. Il est la conscience du temps présent séparant le futur du passé. Il est l'élévation vers laquelle nous tendons tous, vérité inaccessible à l'humain que nous sommes.

En psychanalyse, une prise de conscience s’effectue en remontant très en amont, à la source du problème. Remonter aux racines de l’antisémitisme par exemple, permettrait probablement d’enrayer ce fléau et bien d’autres encore.  

Si nous appliquons le schéma mathématique à l’individu, dans un contexte familial : Le père + la mère = le couple + l’enfant = la famille.

Un ordre parfait qui, multiplié à l’infini, en résulte une société parfaite.

Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. A ce schéma social, parfaitement ordonné, s’oppose un autre ordre, tout aussi naturel, mais dont une réalité contradictoire sème le désordre en apportant la vie.

Aucun enfant ne naît avec des ailes ou le chiffre 3 derrière le dos. L’essence même de l’enfant est égocentrique. Il fusionne avec sa mère depuis sa conception A sa naissance, ses besoins restent naturellement prioritaires. C’est l’unique vérité. Ce qui l’est moins est le caractère immuable de celle-ci qui, s’inscrivant dans l’inconscient, revendique, la vie durant, une constante priorité. Pour l’enfant, le troisième est incontestablement le père, étranger au duo mère-enfant.

2 vérités qui s’opposent fondamentalement et dont l’enfant, au nom de l’intérêt supérieur de la société, se doit d’en abandonner une au profit de l’autre, par la contrainte de l’éducation.

Toute l’éducation consiste à faire admettre à l’enfant les règles sociales, aux dépens de sa nature égocentrique. Tout individu se doit de ravaler un fort sentiment d’injustice s’il veut s’adapter aux valeurs de la société. Et tel un diamant, ça passe relativement ou ça casse. L’éducation est un des outils phares qui permet de dégrossir la pierre brute, afin d’en obtenir le meilleur éclat possible, non pas dans l’intérêt de l’individu, mais dans celui de la société.

Il n’est pas inutile de rappeler par conséquent que l’équilibre de l’humanité repose sur son éducation.  Or, comme nous l’avons vu, l’éducation est non seulement une couche de vernis dont l’épaisseur est relative à son épanouissement, mais elle n’est jamais acquise définitivement. Elle évolue ou régresse selon l’âge, la santé, les conditions sociales, l’environnement, etc.

Voici ce que disait Jean De La Fontaine dans sa dernière fable Le Juge Arbitre, l’Hospitalier et le Solitaire, écrite en 1693 avant de mourir. Elle traite du sens de responsabilités professionnelles indispensable à la structure de la société et sans lequel la priorité, laissée au « chacun pour soi », créerait le chaos à plus ou moins longue échéance. Or, l’homme n’a pas changé. Ou si peu. Cette fable et ce sera ma conclusion, se termine par ce court extrait :

… Puisqu'on plaide, et qu'on meurt, et qu'on devient malade,

Il faut des médecins, il faut des avocats.

Ces secours, grâce à Dieu, ne nous manqueront pas ;

Les honneurs et le gain, tout me le persuade.

Cependant on s'oublie en ces communs besoins.

Ô vous, dont le public emporte tous les soins,

              

Magistrats, Princes et Ministres,

Vous que doivent troubler mille accidents sinistres,

Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,

Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne.

Si quelque bon moment à ces pensées vous donne,

               Quelque flatteur vous interrompt.

Cette leçon sera la fin de ces ouvrages :

Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !

Je la présente aux Rois, je la propose aux Sages ;

               Par où saurais-je mieux finir

Avraham Assuied