Mobiliser la «pédagogie Montessori» en classe «ordinaire», une alternative à l’école publique française ?​

Anne-Claudine OLLER

Doriane MONTMASSON

Les conférencières

Anne-Claudine Oller ​est maîtresse de conférences à l’Université Paris Est Créteil, Val de Marne et chercheuse au Laboratoire LIRTES, laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales

Doriane Montmasson est maîtresse de conférences à l’ESPE, École supérieure du professorat et de l’éducation de l’Académie de Paris et au CERLIS, Centre de recherche sur les liens sociaux.

Résumé de la communication

Plus de soixante-dix ans après le décès de Maria Montessori, la référence montessorienne connaît, en France, un étrange renouveau, voire un véritable éclat, comme en témoigne le succès médiatique de l’ouvrage Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez. Si la pédagogie Montessori n’est pas nouvelle, sa pénétration dans des classes ordinaires françaises semble beaucoup plus récente et s’échelonne sur un continuum allant de son instillation dans les pratiques pédagogiques ordinaires d’enseignant.e.s d’écoles publiques, à l’organisation de groupes de formation hors de l’éducation nationale cherchant à mettre en œuvre des pédagogies néo-montessoriennes.

En nous appuyant sur une enquête auprès de 10 professeur.e.s des écoles mettant en œuvre des pratiques inspirées de la pédagogie Montessori et de l’analyse ethnographique d’une association promouvant le développement de la pédagogie Montessori en écoles publiques, nous nous proposons de mettre en évidence en quoi le recours à ces pédagogies interroge la « forme scolaire » traditionnelle (Vincent, 1994) et, dans le contexte spécifique de l'école maternelle française, en quoi il peut être lié à une volonté de lutter contre sa « primarisation » (Garnier, 2016 ; Millet et Croizet, 2016).