La personnalisation de l’expérience scolaire: comparaison de quatre classes primaires françaises​

Amélia LEGAVRE

La conférencière

Amélia Legavre​ est doctorante de l’Observatoire sociologique du changement (OSC) de Sciences Po à Paris.

Résumé de la communication

Nous présentons les résultats d’une recherche doctorale en cours en sociologie de l'éducation (dir. A. van Zanten) portant sur la personnalisation des expériences scolaires en France. Pour cette étude, quatre classes de CM1-CM2 ont été sélectionnées pour leur pédagogie « alternative » et leur composition sociale mixte. Dans un premier temps, nous définissons l’alternative en éducation, relativement à la forme scolaire, régie par des règles impersonnelles s’imposant sur la discipline autant que sur les disciplines (Vincent, 1994). Les propositions alternatives militent ainsi pour une « personnalisation » de l’école. Concrètement, celles-ci s’observent sur le terrain grâce à une grille inspirée des travaux de Bernstein, faisant état des inflexions de ces pédagogies en termes de classification et de cadrage (Bernstein, 2007). Ainsi se dégagent trois grandes modalités de personnalisation de l’école : l’expression de soi dans les apprentissages, l’attention portée aux relations harmonieuses entre les membres, une certaine liberté de choix accordée aux élèves. Enfin, nous interrogeons les élèves afin de saisir leur expérience face à ce type de pratiques (Dubet et Martucelli, 2014). Il en ressort trois types d’épreuves pouvant jouer sur la mobilisation des élèves à l’école : une inégale appropriation des activités expressives ; des démobilisations face aux contradictions discours/pratiques des enseignants ; les plaisirs et difficultés liés à la gestion d’une certaine liberté.