Des alternatives pédagogiques au nouveau management public dans l’éducation​

Olivier LEPROUX

Le conférencier

Olivier Leproux est docteur en sociologie de l’Université de Paris à Nanterre ​et chercheur au Laboratoire IDHE.S (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société)

Résumé de la communication

La transposition de la catégorie «d’école alternative» du Québec à la France ne peut se réaliser sans une précision du vocabulaire. Nous intéressant à la France, nous considérerons moins les «écoles alternatives» (constituant dans le cas français une catégorie problématique) qu’aux pratiques alternatives à celles promues par le ministère de l’Éducation nationale.

Deux types d’acteurs jouent un rôle majeur dans la promotion des pratiques «alternatives» dans l’éducation en France : les villes et les grandes associations d’éducation populaire. De la création des «Zones d’Éducation Prioritaire» (1981) au récent dispositif «Devoirs faits» (2017), de nombreuses réformes témoignent du succès de l’entreprise de promotion des méthodes alternatives à celles majoritaires au sein de l’Éducation nationale.

Ces alternatives ne proposent pas seulement des changements pédagogiques, elles soulèvent aussi des enjeux majeurs en termes de financement et d’emploi. Ainsi, nous nous focalisons sur les enjeux en termes de gouvernance que ces alternatives soulèvent.

Pour soutenir notre propos, nous nous appuyons sur une thèse de sociologie soutenue en 2017 et portant sur le dispositif de Réussite éducative (2005). Cette dernière a été conçue à la fois comme un instrument d’aide aux enfants en fragilité et comme un instrument de réforme de la politique éducative. C’est l’ambivalence de ce dispositif qui fait la richesse de notre terrain.