Archives 1 mai 2024

Textes 1 mai 2024


Réflexion sur l'avenir de notre Église...


À la mi-mai, Mgr l'Archevêque et ses proches collaborateurs poursuivront leur visite dans les unités pastorales du diocèse, particulièrement dans notre milieu. Ce sera sans doute l'occasion de prendre le pouls et de regarder la vitalité des communautés chrétiennes pour tracer certains jalons pour leur avenir.

On nous a déjà parlé du tournant missionnaire de notre Église. Un peu partout, on a repris le thème d'une nouvelle Évangélisation de nos milieux. On explore des avenues, on espère l'éclosion de signes porteurs  d'espérance. On attend... 

Nous ne vivons plus dans un contexte de chrétienté. La société québécoise a profondément changé. Cependant, la pertinence du message évangélique est toujours là. Et dans  cette période liturgique, les textes sacrés rappellent l'importance du témoignage chrétien.

A travers nos questionnements et un certain essoufflement, le Christ nous rejoint et fait route avec nous. Avec lui, nous pouvons revoir le chemin qu'il a parcouru et les débuts difficiles des premières communautés. Comme le dit un dicton populaire : "Il y a un temps pour semer et un temps pour récolter". Mais entre ces deux moments, il nous faut attendre et traverser les jours de beau temps et les périodes de grisaille avant de cueillir la récolte. Le Seigneur a pris soin de ses amis et disciples dans leurs expériences missionnaires. Il les a invités, à l'écart pour les écouter et les encourager à poursuivre selon leurs capacités.

Et si dans ce besoin d'espérance, nous revenions à lui pour y trouver paix, sérénité et motivation, pour y apporter notre modeste part sans porter le poids de certaines responsabilités confiées à d'autres par le Seigneur.

Marius Raymond, prêtre


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La vie tout court


La vie après la mort ? La plupart des gens y croient. Ils perçoivent qu’un être humain, c’est bien plus qu’un assemblage de molécules. Ils pressentent que l’homme n’est pas entièrement biodégradable, que sa vie intérieure n’est pas soluble dans le néant…


Rien de nouveau sous le soleil : les vieux mythes le disaient déjà ! Mais la Bible ne parle pas de « la vie après la mort », elle parle de la vie « tout court » ! Les évangélistes insistent : Jésus ressuscité n’est ni un fantôme, ni un zombie. On le voit, on l’entend, on le touche. On mange et on boit avec lui ! En somme, il est vivant, bien vivant et bon vivant. En sa présence, les cœurs s’enflamment et crépitent de joie (Lc 24, 32) : le mal et la mort sont vaincus, les péchés sont remis, la vie se déploie.


Prouver cette victoire ? Ce serait peine perdue ! Mais en être « les témoins » (Lc 24, 48), voilà ce que Jésus nous demande. La vraie question, pour que notre témoignage soit crédible, c’est d’incarner cette vitalité ici et maintenant – bref, d’être des vivants avant de mourir ! « Dans la résurrection du Christ, chacun de nous est déjà ressuscité », affirme une prière de la messe. Le « mode survie », à présent, on oublie.


Frère Sylvain Detoc


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Ascension


Quand il est question de l’Ascension de Jésus, nous avons le réflexe d’un départ pour lequel nous ne savons pas la destination.  De plus, nous croyons qu’il n’y a que lui, Jésus, qui est concerné par cette fête.  

Rappelons-nous que, juste avant d’être enlevé au ciel, comme mentionne le livre de la Parole de Dieu, Jésus prend la peine de dire à ses apôtres : « Allez dans le monde entier.  Proclamez l’Évangile à toute la création. »  De plus, en les quittant, il leur donne la force de son Esprit et leur confie une mission, qui est aujourd’hui la nôtre.  

Pourtant, il y a bien assez de haine, de querelles et de guerres sur notre planète.  Il nous faut désormais entrer dans l’amour.  Voilà pourquoi, nous vivons aujourd’hui la fête des mères.  Alors, comment être des témoins du Ressuscité dans nos rencontres, pour les personnes qui ont encore leur maman ?  Qu’est-ce que nous pouvons lui offrir, à elle qui ne demande que la présence de ses proches ?  Il faut éviter de faire de ce rendez-vous une foire commerciale et nous arrêter un moment face à la chance d’avoir ou d’avoir eu une maman qui nous a donné sa tendresse, son amour et sa vie.   Bonne Fête des Mères !

Benoît Caron, prêtre


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Aimer l'eucharistie


Chaque saint a sa personnalité spirituelle propre. S’il fallait nommer une dévotion chère au cœur de saint Thomas d’Aquin, ce serait l’eucharistie. Son biographe du XIVe siècle, Guillaume de Tocco, souligne son recueillement quand il célébrait. Il est même tombé en extase pendant la messe, si bien que ses frères dominicains durent le secouer un peu pour qu’il termine la célébration.


Cette dévotion s’exprime dans l’office du Saint-Sacrement. Cette fête a été instituée dans toute l’Église par le pape Urbain IV en 1264 et il est probable que ce soit à saint Thomas d’Aquin qu’il se soit adressé pour écrire les hymnes et antiennes de l’office et de la messe de cette fête. Par exemple, la célèbre hymne Pange lingua, dont on chante souvent l’extrait Tantum ergo sacramentum, lui est attribuée. 


On retrouve beaucoup de liens entre ces textes liturgiques et les écrits théologiques de saint Thomas sur l’eucharistie. Par exemple, saint Thomas mentionne souvent la douceur et la suavité de ce sacrement. Ou bien il insiste sur le lien entre l’eucharistie et la gloire future qui nous attend au paradis. Toute la messe est en effet orientée vers l’accomplissement des derniers temps : l’eucharistie est un avant-goût du ciel. Ainsi, dans cette antienne qui est comme un abrégé de la théologie sur l’eucharistie : « Ô banquet sacré où l’on reçoit le Christ. On y célèbre le mémorial de sa passion, l’âme est remplie de grâce et le gage de la gloire future nous est donné. » 


Demandons à saint Thomas qu’il nous aide à découvrir les grâces de l’eucharistie, qu’il nous aide à vivre la messe comme une préfiguration du rendez-vous joyeux et plein d’amour que nous aurons au ciel avec le Christ.


Frère Ghislain-Marie Grange


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Pour nous


Les auditeurs de Jésus sont troublés par le discours qui a suivi la multiplication des pains. Il est cependant curieux de voir qu’ils ne s’adressent pas directement à lui pour exprimer leurs doutes. Ils prennent soigneusement leurs distances, avec un certain mépris. Ils se demandent entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » À ce « comment », Jésus ne donne pas de réponse. Il leur ouvre une autre perspective : voici ce que vous avez besoin de savoir, si vous voulez la vie. Je veux vous offrir mon amour, demeurer en vous. Je me fais nourriture et boisson, pour vous. Je vous demande simplement votre confiance, car l’amour se moque bien du « comment ».


Ce don de l’Eucharistie restera toujours pour nous un mystère. Devant l’inconcevable, notre raison pourra se rebeller, parfois le doute nous envahir. Alors, laissons-nous habiter par l’amour : à notre « comment », Jésus répondra « pour vous ». Et nous entrerons peu à peu dans cette vie éternelle que le Christ nous promet, dès maintenant.


Soeur Marie-Laetitia Youchtchenko


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Le pain pour tous


La foule réclame de Jésus un signe à la hauteur de ses prétentions, un signe encore plus spectaculaire que celui de Moïse. Jésus revient à l’essentiel : que cherchons-nous ou plutôt qui cherchons-nous ? En réalité, il n'y a que l'amour qui puisse nous combler. Notre frustration vient de ces moments où nous espérions être aimés et nous ne l'avons pas été, où nous voulions donner de l'amour et nous n'y sommes pas arrivés.


La Samaritaine a demandé aussi à Jésus l'eau qui étanche toute soif. Sa quête de l'amour est la même que la nôtre. Croire en Jésus, c'est recevoir le pain que le Père nous envoie pour combler notre manque le plus cruel. La parole de Jésus, le don de sa vie, de son corps et de son sang restaurent nos liens blessés avec le Père, avec notre prochain, avec la création entière, et, ainsi, comme au matin de Pâques, redonnent la vie au monde.


Frère Benoît Ente


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Plus on partage la lumière, plus il y en a !


Qu’est-ce qui me fait croire ? Non pas « en quoi je crois ? », mais « qu’est-ce qui a déclenché ma foi ? » Que s’est-il passé, un jour, pour que la présence de Dieu soit révélée à mon cœur comme une marque indélébile, parfois estompée par les détours de la vie, mais dont le souvenir sans cesse me ramène à cette certitude que « Dieu m’aime » ? Était-ce une parole ? Une rencontre ? Une image ?


Jésus suggère ici que c’est sa parole qui peut nous convertir, quand il parle des réalités terrestres pour nous révéler le sens du Royaume des cieux. Et il a bien raison : c’est lui, Verbe de Dieu et Parole faite chair, c’est lui qui toujours fait se tourner vers lui notre cœur. Mais il utilise aussi une autre image vers la fin de ce passage : la lumière. La lumière venue dans le monde pour révéler les merveilles de Dieu dans les œuvres des hommes.


Il y a une manière de parler de Dieu qui ne s’encombre pas de mots, qui ne fait pas de bruit, mais agit par le témoignage simple et parlant d’une vie guidée par une présence, une lumière… qui brille en silence. Et se partage sans s’appauvrir, mais en se multipliant.


De tels témoignages, nous en avons sûrement reçu et nous sommes capables d’en donner, et c’est rudement moins intimidant que de donner des discours pour parler de Dieu de manière convaincante. Nicodème est de ceux-là : venu rencontrer Jésus de nuit, il trouve une lumière qui plus tard lui donnera la force du témoignage quand il prendra la défense de Jésus (Jn 7,45-51) ou aidera à sa mise au tombeau (Jn 19,39-42). Et moi, la lumière que j’ai reçue, suis-je capable de la donner ?


Frère Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond


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Guidé dans une vie de prière


Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus Christ. (Philippiens 4.6-7)


Dans la dévotion télévisée du 27 décembre 2023, le père Mark Miller, CSsR, a proposé ce qui suit : Vous en apprendrez beaucoup sur vous-même, sur votre relation avec Dieu et sur votre propre foi si vous prêtez attention à vos attitudes qui sont à la base d'une prière honnête et ouverte. Tout d'abord, la prière doit être SINCÈRE, ce qui signifie que nous devons réfléchir à ce que nous recherchons ou visons dans la prière. Est-ce que je veux vraiment aider mon voisin qui est malade ou en prison ? Est-ce que je prie pour obtenir les qualités ou les vertus qui feront de moi une personne plus agréable à vivre ? Est-ce que je fais confiance à Dieu pour ce que je demande ? Ai-je confiance dans la réponse de Dieu ?


Deuxièmement, la prière doit être HUMBLE. L'humilité implique que nous reconnaissions notre totale dépendance à l'égard de Dieu. Tout dans cette vie est un don de Dieu; la gratitude et la louange doivent jaillir de l'émerveillement d'un Dieu qui se préoccupe si profondément de nous. L'humilité reconnaît que Dieu est Dieu et que nous sommes ses créatures bien-aimées, même si imparfaites.


Enfin, notre prière doit être confiante et persévérante. Bien souvent dans notre prière, nous traitons Dieu comme notre serviteur, attendant des réponses immédiates à nos prières. Nous prions en cas de crise, puis nous passons à autre chose ou si nous n'obtenons pas ce que nous voulons, nous nous plaignons de Dieu ou nous le blâmons. Nous oublions souvent qu'en fin de compte, nous nous efforçons, dans la prière, de comprendre la volonté de Dieu et d'avoir le courage de la suivre. Pour ce faire, nous devons dépasser nos propres désirs égocentriques afin d'écouter et de comprendre ce que Dieu nous dit pour faire sa volonté avec confiance et fidélité.


Questions de réflexion

1. Quelles sont les occasions (attitudes mentionnées ci-dessus) de prier qui vous manquent ?

2. Décrivez un moment où quelque chose d'extraordinaire vous a été révélé dans la prière.


Prions… Seigneur, donne-nous la grâce de te parler ouvertement et aide-nous à être conscients de notre incapacité à t'écouter nous parler. Puissions-nous être sincères, humbles, confiants et persévérants dans notre prière, afin d'approfondir notre relation avec toi.


Jose I. Torres, président, comité de spiritualité national

Société Saint-Vincent de Paul


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Le mois de Marie


« Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph; et le nom de la jeune fille était Marie. » (Luc 1, 26-27)


Le récit de l’Annonciation se lit comme une partition de musique, qu’on pourrait dire en chantant. Les deux premiers versets sont rythmés par sept noms propres qui marquent la cadence, comme pour mieux nous faire comprendre que Dieu s’insère dans le temps, à une époque précise de l’histoire : Gabriel, Dieu, Galilée, Nazareth, David, Joseph, Marie.  


L’annonce de la naissance de Jésus est liée à celle de Jean Baptiste. Au sixième mois de la grossesse d’Élisabeth, l’ange est envoyé par Dieu à Nazareth, ville inconnue de l’Ancien Testament, à une jeune vierge accordée en mariage à Joseph, de la descendance de David. Le texte se déroule comme une mélodie. Nous en épousons le mouvement pour qu’il devienne notre substance et nous transforme de l’intérieur. 


Prière

Père, tu envoies l’ange Gabriel à Nazareth pour saluer Marie, la fiancée de Joseph. Miroir parfait de ton amour dès le premier jour, son oui va changer le cours de l’histoire, et de l’Éternel elle deviendra la mère. Loué sois-tu d’être venu jusqu’à nous par Gabriel, Joseph et Marie.