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Textes 12 juillet 2023


RÉFLEXION SUR LA PARABOLE DU SEMEUR


Est-ce que la parabole du semeur vous dit quelque chose ?  Jésus raconte cette image du semeur à une grande foule qui a commencé à le suivre sur les routes de la Palestine.  Il fait référence en premier à la foule venue l’écouter.  À cette époque, on raffolait de ces histoires qui partaient du vécu des gens pour ouvrir à une discussion avec l’auditoire.  


Puis vient le rôle du semeur qui lance les grains sur différentes qualités de terrain : 


À vrai dire, Jésus donnera l’explication aux gens qui le suivent : la Parole de Dieu est une force intérieure qui ne peut être accueillie que par les cœurs qui cherchent Dieu dans leur vie et prennent le temps de laisser cette Parole les changer.  C’est pourtant un risque que l'on prend quand on s’approche de Jésus pour en devenir son disciple.


Je vous invite à identifier à quelle terre votre cœur s’identifie et où vous souhaitez vous retrouver demain.


Benoit Caron, ptre


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La voie du bonheur


« Vois, je te propose vie et bonheur, mort et malheur […] ; je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction : choisis donc la vie ! » C’est ainsi que Dieu concluait le discours qu’il avait transmis, sur la montagne, à Moïse. Nous arrivons, nous aussi, à la fin du premier discours de Jésus, prononcé depuis une montagne.


Les paroles transmises à Moïse pouvaient susciter une certaine crainte chez les israélites : il y avait en effet deux voies distinctes, et suivre la mauvaise conduisait à la mort. Mais en fait, le risque n’était pas si grand que cela : Dieu ne demandait pas de trouver la bonne voie en cherchant à tâtons dans l’obscurité. La voie qui conduit à la vie, c’est celle qu’il venait d’indiquer en donnant à son peuple la Loi, et, par excellence, les dix commandements : « Si tu écoutes les commandements que je te prescris aujourd’hui, tu vivras. » 


De même, le chemin qui conduit à la vie, Jésus vient de nous l’exposer dans son discours sur la montagne : c’est la Loi nouvelle, qui comporte au premier chef les béatitudes.


Autrement dit, nous qui avons décidé de suivre l’enseignement de Jésus, de puiser à son Évangile, nous avons trouvé le chemin, la porte qui conduit à la vie. Certes, le chemin à suivre est resserré, la voie ne sera pas facile. Mais nous savons quelle est la bonne voie !


Et la vie bénie promise par Jésus n’est pas seulement une récompense finale pour ceux qui auront franchi les obstacles, elle est déjà la condition de ceux qui s’engagent dans cette voie.


Frère Cyrille-Marie Richard


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Les dix conseils du pape François aux jeunes


Le pape François affirme haut et fort sa confiance dans la jeunesse, souvent marginalisée, et éprouvée par le chômage et les violences. Il encourage les jeunes à prendre leur vie en main, quitte à les bousculer.


Les JMJ de Lisbonne se dérouleront au Portugal du 1er au 6 août 2023.


1. « Vous les jeunes, mettez le bazar ! »

Sortez des sentiers battus, allez « à contre-courant », remettez en question les comportements injustes, soyez des « révolutionnaires », c’est l’exhortation que le pape François adresse sans cesse aux jeunes, en utilisant une expression typiquement argentine : « Hacer lío ». « Mettez le bazar car votre bazar est le fruit de vos rêves, dit-il en 2021, à Rome, dans son homélie pour la fête du Christ-Roi de l’Univers. Cela veut dire que vous ne voulez pas vivre dans la nuit –, lorsque vous faites de Jésus le rêve de votre vie et que vous l’embrassez avec joie, avec un enthousiasme contagieux qui nous fait du bien. »


Mettre le bazar… mais « un bazar constructif », « un bazar d’amour », précise-t-il aux jeunes, rassemblées en 2019 pour les JMJ au Panama. « Je veux que vous vous fassiez entendre dans les diocèses, je veux qu’on sorte dehors, je veux que l’Église sorte sur les routes, je veux que nous nous défendions de tout ce qui est mondanité, immobilisme, de ce qui est confort, de ce qui est cléricalisme, de tout ce qui nous tient enfermés sur nous-mêmes », dit-il aux jeunes Argentins venus au JMJ de Rio en 2013.


Il leur confie la tâche de devenir des « révolutionnaires », des « disciples missionnaires, messagers de la Bonne Nouvelle de Jésus, surtout pour vos contemporains et vos amis ». Et le pape d’insister auprès des jeunes venus à sa rencontre à la cathédrale de Rangoun (Birmanie), en 2017 : « N’ayez pas peur de mettre de la pagaille, de poser des questions qui fassent réfléchir les gens ! Et n’ayez pas peur, si parfois vous vous verrez être peu nombreux et éparpillés ici et là. L’Évangile croît toujours à partir de petites racines. Pour cela, faites-vous entendre ! Je voudrais vous demander de crier, non pas avec la voix, je voudrais que vous criiez par votre vie, par votre cœur, pour être ainsi des signes d’espérance pour celui qui est découragé, une main tendue pour celui qui est malade, un sourire accueillant pour celui qui est étranger, un soutien attentif pour celui qui est seul. »


2. « Ne confondez pas le bonheur avec un divan ! »

François ne supporte pas de voir une partie de la jeunesse anesthésiée par la passivité et le consumérisme. Il la secoue en lui tendant un miroir sans concession. Où se sont installés ces « jeunes endormis, étourdis, abrutis » ? Sur un divan, où ils se vautrent ; sur un balcon, à partir duquel ils observent la vie de loin ; il dénonce chez eux une mentalité de retraités avant l’heure…


« Dans la vie, il y a une paralysie encore plus dangereuse et souvent difficile à identifier, et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître. J’aime l’appeler la paralysie qui naît lorsqu’on confond le bonheur avec un divan », explique-t-il aux jeunes réunis à Cracovie (Pologne) pour les JMJ de 2016. « Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. Un divan – comme il y en a maintenant, modernes, avec des massages y compris pour dormir – qui nous garantisse des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo et passer des heures devant l’ordinateur. Un divan contre toute espèce de douleur et de crainte. Un divan qui nous maintiendra enfermés à la maison sans nous fatiguer ni nous préoccuper. » Et François d’adresser cette mise en garde : « Quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très élevé : nous perdons la liberté. »


3. « Laissez votre empreinte dans ce monde »

Nous ne sommes pas venus au monde pour « végéter » comme des « légumes », insiste François, mais pour laisser une « empreinte ». « Vous pouvez rendre le monde meilleur, laisser une empreinte qui marque l’histoire, votre histoire et celle de bien d’autres personnes. L’Église et la société ont besoin de vous, dit-il dans un message vidéo de 2017, destiné aux jeunes du monde entier. Votre vision des choses, votre courage, vos rêves et vos idéaux abattent les murs de l’immobilisme et ouvrent des voies qui nous conduisent vers un monde meilleur, plus juste, moins cruel et plus humain. »


Avant de pouvoir marquer le monde de son empreinte, chacun est appelé à recevoir d’abord celle de Jésus. « Que le Christ transforme votre optimisme naturel en espérance chrétienne, votre énergie en vertu morale, votre bonne volonté en authentique amour désintéressé. Voilà le chemin que vous êtes appelés à emprunter, énonce François en clôture de la 6e Journée de la jeunesse asiatique, en 2014. Voilà le chemin pour vaincre tout ce qui, dans vos vies et dans votre culture, menace l’espérance, la vertu et l’amour. De cette façon, votre jeunesse sera un don à Jésus et au monde. »


4. « Ne vous laissez pas voler votre joie et votre jeunesse »

Le monde cherche à instrumentaliser la jeunesse, analyse le pape François. « La culture actuelle présente un modèle de personne très associé à l’image du jeune. Se sent beau celui qui a l’air jeune, qui fait des traitements pour faire disparaître les traces du temps. Les corps jeunes sont constamment utilisés dans la publicité pour vendre, écrit-il dans Christus vivit, son exhortation apostolique de 2019, adressée aux jeunes (§79). Le modèle de beauté est un modèle jeune, mais faisons attention, car cela n’est pas élogieux pour les jeunes. Cela signifie seulement que les adultes veulent voler la jeunesse pour eux-mêmes ; non pas qu’ils respectent, aiment et prennent soin des jeunes. »


François se fait suppliant. « S’il vous plaît, gardez vive votre joie, elle est le signe d’un cœur jeune, d’un cœur qui a rencontré le Seigneur. Et si vous gardez vive cette joie d’être avec Jésus, personne ne pourra vous l’enlever, personne (cf. Jn 16, 22), dit-il aux Colombiens en 2017. Ne vous la laissez pas voler ; gardez cette joie qui unifie tout, conscients d’être aimés par le Seigneur. (…) Le feu de l’amour de Jésus fait déborder cette joie, et il est suffisant pour enflammer le monde entier. Comment n’allez-vous pas pouvoir changer cette société et ce qu’on vous propose ! »


Le pape invite à ne pas se tromper de perspective. « Vous, chers jeunes, vous n’êtes pas l’avenir. On aime dire : “Vous êtes l’avenir…” Non, vous êtes le présent ! vous n’êtes pas l’avenir de Dieu : vous, les jeunes, vous êtes l’heure de Dieu, affirme François lors de la messe de clôture des JMJ au Panama en 2019. Il vous convoque, il vous appelle dans vos communautés, il vous appelle dans vos villes à aller à la recherche de vos grands-parents, de vos aînés ; à vous lever et à prendre la parole avec eux, et à réaliser le rêve que le Seigneur a rêvé pour vous. »


5. « Osez rêver grand ! »

Osez rêver, c’est un autre refrain de François quand il s’adresse aux jeunes. « N’ayez pas peur de l’avenir ! Osez rêver grand ! C’est à ces grands rêves que je vous invite aujourd’hui. S’il vous plaît, ne vous cantonnez pas dans la “petitesse”, ne volez pas à ras le sol, mais volez haut et rêvez grand », martèle-t-il, en 2017, à un public de Colombiens.


C’est vital pour toute la société. « Nous, nous tous, nous vous sommes reconnaissants lorsque vous rêvez. Oui, en tant qu’Église, nous avons aussi besoin de rêver, nous avons besoin de l’enthousiasme, nous avons besoin de l’ardeur des jeunes pour être des témoins de Dieu qui est toujours jeune», rappelle-t-il dans son homélie pour la fête du Christ-Roi de l’Univers de 2021.


Quelle est la nature de ces rêves ? C’est un rêve qui passe par l’accomplissement de soi. « “Lève-toi” signifie aussi “rêve”, “risque”, “engage-toi pour changer le monde”, ranime tes désirs, contemple le ciel, les étoiles, le monde autour de toi. “Lève-toi et deviens ce que tu es !” », écrit François dans son message pour les JMJ de 2020.


Un accomplissement de soi qui ne se referme pas sur lui-même mais qui profite à la société tout entière. « Chers jeunes, quels sont vos passions et vos rêves ? poursuit-il. Faites-les apparaître, et à travers eux proposez au monde, à l’Église, aux autres jeunes, quelque chose de beau dans le domaine spirituel, artistique, social. »


C’est un rêve généreux. « Merci de cultiver le rêve de la fraternité, d’avoir le souci des blessures de la création, de lutter pour la dignité des plus faibles et de diffuser l’esprit de solidarité et de partage », dit-il encore dans son homélie pour la fête du Christ-Roi de 2021.


Fin de la première partie, à suivre…


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Agir en ta présence


Certains d’entre nous pensent que la question à se poser avant de prendre une décision est : « Qu’est-ce que Jésus ferait à ma place ? » Est-ce une si bonne question ? Car après tout, je ne suis pas le Messie, et Jésus n’est pas à ma place… En revanche, si nous sommes habitués à méditer sur la venue du Seigneur dans nos vies, sur sa présence à nos côtés, cela change singulièrement notre manière de prendre des décisions et d’agir.


La question devient : « Est-ce que je peux faire cela en présence de Jésus ? Avec lui ? » Ma responsabilité reste entière, dans la décision comme dans la mise en œuvre. Mais je vais devoir agir AVEC le Christ, sous son regard qui n’est pas porteur de jugement et de reproche mais qui m’encourage à faire le bien, le mieux que je peux. Ce n’est pas le redoutable « œil qui était dans la tombe et regardait Caïn » de Victor Hugo, mais un regard de miséricorde qui me soutient dans l’action. Lorsque je souffre d’un manque de reconnaissance, si je suis l’objet de calomnies, je sais que je ne suis pas seul, ni le seul.


La présence du Christ m’invite à ne pas me prendre comme seule référence, la présence du Christ m’invite à tenir compte d’un autre que moi. Et là où est le Christ, là se trouve aussi avec lui le pauvre, l’humilié : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. »


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Une prière humble et continuelle, inspiré de Catherine de Sienne


Au cœur de la contemplation de Catherine de Sienne, il y le Christ crucifié, ses bras étendus, son cœur transpercé. C’est un livre ouvert. « L’âme qui demeure devant le soleil, objet de sa contemplation, le Christ crucifié, connaît Dieu et l’homme. » Le cri du Christ sur la croix : « J’ai soif », dont la force assure notre résurrection est notre entrée dans la vie, est un cri de joie : « tout est accompli ! » Le salut est offert : la victoire de la vie sur la mort.


Tout est accompli… mais il reste à faire ! Car si Dieu nous a créés sans nous, il ne nous sauvera pas sans nous. C’est pourquoi Catherine répète souvent cette tendre déclaration du Seigneur Jésus à la veille de sa passion : « J’ai désiré d’un grand désir faire cette pâque avec vous avant de mourir. » Elle pense que tout chrétien doit être habité par cette même soif qui habitait le Christ : le désir, avec ses frères, de passer de la mort à la vie.


C’est à la messe que nous célébrons ce désir. La croix du Christ est aussi la table eucharistique dressée par le Père, où le Fils est la nourriture et où l’Esprit nous sert. Sur cette table, nous nous nourrissons de la faim et de la soif de Jésus pour le salut du monde et nous en vivons. Plus nous en mangeons et buvons, plus nous voulons en manger et en boire.


« Nous, qui mangeons à cette table, devenons semblables à cette nourriture. » 


L’Eucharistie n’est donc pas une dévotion privée. À la messe, en communauté chrétienne, nous nous unissons au Christ pour vivre et agir de plus en plus à sa manière… en désirant d’un grand désir passer et faire passer les autres des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie. Réveillons en nous ce désir, cette conscience de la communion avec Dieu et avec nos frères, ce désir partagé comme le pain.


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Extraits de la Lettre pastorale pour la Commission épiscopale canadienne pour la justice et la paix


LA LIBERTÉ RELIGIEUSE VÉCUE SUR LA PLACE PUBLIQUE 


12. Voici ce que nous voulons vous prouver : ces enseignements que nous avons reçus du Christ et des prophètes ses prédécesseurs sont seuls vrais et plus anciens que ceux de vos écrivains, et si nous vous demandons de les admettre, ce n’est pas en raison de ces ressemblances, mais parce qu’ils sont vrais; Jésus Christ seul est proprement le Fils de Dieu, son Verbe, son premier-né, sa puissance, et il s’est fait homme par Sa volonté pour nous apporter une doctrine destinée à renouveler et à régénérer le genre humain.


13. Notre société a besoin du Christ, elle a donc besoin que l’Église soit présente avec assurance sur la place publique. Dans un contexte de relativisme et d’autonomie radicale, il faut le redire : en tant que chrétiennes et chrétiens, « nous proposons des enseignements vrais », ainsi que l’écrivait saint Justin Martyr. Comment allons-nous donc aujourd’hui nous tourner à nouveau vers l’Évangile de Jésus Christ et vers notre Sainte Tradition vivante pour proclamer le message de la conversion et du renouvellement dans le Seigneur ressuscité ? 


14. En tant que catholiques, notre foi nous appelle à défendre sur la place publique ce que nous croyons être vrai. Comme nous vivons avec des gens qui rejettent nos croyances, nous devons aussi faire nôtre un véritable pluralisme qui respecte le désaccord, souvent profond, entre les personnes de croyances, d’idéologies et d’origines différentes. Ce qui ne doit en aucun cas nous empêcher de proclamer l’Évangile de Notre Seigneur Jésus Christ et de poursuivre la mission évangélique à laquelle nous appelle notre baptême. Dans la construction de la vie collective, nous devons vivre avant tout comme des chrétiens catholiques qui défendent le bien commun afin que nos semblables puissent rechercher la vérité. Dans l’édification de cette vie collective, il doit y avoir un espace public où l’on puisse différer d’opinion sans devoir s’incliner devant ce qui paraît être politiquement ou socialement acceptable. Il faut être libre de vivre publiquement sa foi sans être poussé à la privatiser pour être accepté sur la place publique. 


15. La place publique devrait servir d’espace où nous pouvons nous rassembler et reconnaître nos points de vue différents et nos identités respectives en embrassant notre humanité commune, qui se révèle de la manière la plus complète dans l’Incarnation. En tant que catholiques, nous devons faire de la défense et du maintien de la liberté religieuse pour tous une priorité de notre vie de foi. Sans une solide liberté de religion, nos autres libertés fondamentales, telles que les libertés d’expression, de réunion et d’association, seront remises en question, comme nous le constatons déjà dans plusieurs universités et au sein de diverses professions à travers le pays. 



L’APPORT CATHOLIQUE À LA VIE PUBLIQUE 


16. La liberté de pratiquer publiquement sa foi catholique et d’être présent sur la place publique en tant que catholique fidèle est une liberté qui, implicitement, favorise et soutient un pluralisme authentique. Cette liberté permet aux catholiques, et aux autres croyants, de contribuer au débat public dans notre pays, débat qui doit avoir pour objectif la promotion du bien commun. Le pape François résume bien l’enseignement catholique en ce domaine : même si l’Église respecte l’autonomie de la politique, elle ne limite pas pour autant sa mission au domaine du privé. Au contraire, « elle ne peut ni ne doit rester à l’écart » dans la construction d’un monde meilleur, ni cesser de « réveiller les forces spirituelles » qui fécondent toute la vie sociale […] L’Église « a un rôle public qui ne se borne pas à ses activités d’assistance ou d’éducation », mais qui favorise « la promotion de l’homme et de la fraternité universelle ». 


17. La foi religieuse influence profondément la formation de la conscience et la conception de l’existence humaine. Que des membres de notre société – qu'ils soient chrétiens, juifs, musulmans, sikhs ou sans religion – se sentent limités dans la pratique de leur foi, et cette restriction revêtira à leurs yeux une indéniable gravité. La marginalisation que provoque une telle expérience ne fait que fragmenter davantage notre société. En empêchant les diverses croyances de se manifester, nous nous privons d’une vie collective saine. Avant tout, cette marginalisation entraîne un déclin du discours public porteur de sens. Les personnes qui ont des convictions religieuses se sentent, elles et leurs croyances, sous-évaluées et indésirables sur la place publique, et la société se prive ainsi de ce qu’elles peuvent avoir à offrir. Deuxièmement, et c’est plus inquiétant, les membres des communautés croyantes s’estimeront pris à partie et choisiront probablement de ne plus participer à notre vie collective ou d’évacuer complètement la place publique devant les contraintes déraisonnables imposées à leur conscience et à leur foi. Sous ses formes les plus prononcées, ce retrait peut conduire à l’extrémisme et à la radicalisation. Mais même dans ses manifestations moins aiguës, il entraîne toujours une perte nette pour notre vie ensemble : c’est le signe que notre société n’arrive pas à faire une place aux Canadiennes et aux Canadiens fidèles à leur religion. 


18. En tant que catholiques, nous exerçons notre liberté religieuse sur la place publique pour évangéliser, « de toutes les nations faire des disciples » (Matthieu 28, 19), vivre pleinement une vie sacramentelle et, par nos prières et nos œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles, révéler la présence de Notre Seigneur Jésus Christ dans le monde. Pour nous, vivre notre liberté religieuse, c’est aussi soutenir publiquement et renforcer le caractère catholique des écoles catholiques, encourager les médias catholiques et appuyer, par nos dons de charité et nos bonnes œuvres, les soins de santé catholiques et les organismes sociaux catholiques qui servent l’ensemble de la collectivité. Pour certains catholiques, cela peut encore vouloir dire servir le bien commun en consacrant sa vie à la politique, au journalisme ou aux médias, tout en gardant à l’esprit que la « charité est le cœur de l’esprit de la politique ».


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Prière pour obtenir la pureté


La prière du R. P. Jean-Baptiste-Élie Avrillon pour obtenir la pureté   « Créez en moi, Seigneur, un cœur pur » :


« Qu'heureux sont ceux, ô Vierge Sainte, qui vous ont imitée dans votre pureté, et qui ont expié les moindres souillures dont ils ont été coupables, parce qu'ils participeront à votre glorieux triomphe ! Heureux sont ceux qui ont le cœur pur, puisqu'ils verront Dieu dans le Ciel ! C'est vous, ô mon divin Sauveur, qui avez prononcé cet oracle; gravez-le si profondément dans ma mémoire, qu'il ne s'en efface jamais et me préserve des moindres souillures. 


Que mon esprit et mon cœur s'effarouchent au moindre sentiment qui pourrait ternir cette pureté que vous exigez pour vous plaire en cette vie, vous voir et vous posséder dans l'autre, vous qui êtes la pureté même, l'auteur et le principe de toute pureté. Créez donc en moi, Seigneur, un cœur pur, qui soit selon le vôtre, uni inséparablement à Dieu, détaché sincèrement du monde. Vierge très pure, miroir sans tâche de ce Jésus si pur, si chaste, obtenez-moi la grâce de préférer la mort à la moindre souillure ».