Archives 24 janvier 2024

Textes 24 janvier


Un prédicateur nommé Jésus


Les évangélistes ont souligné à quelques occasions que Jésus était le grand prophète, l’envoyé de Dieu, plus grand que Moïse. Lorsqu’on demande à Jean-Baptiste s’il est lui-même ce grand prophète, il répond négativement, car il sait, au fond de lui, que c’est Jésus dont il est question.


Jésus parle de Dieu avec autorité. De plus, étant Fils de Dieu, il est l’unique médiateur entre le Père et les humains. À ce titre, il surpasse Moïse, car il établit une alliance entre Dieu et tous les peuples et non pas avec une seule nation. Le visage de Moïse a brillé d’une manière passagère lors de son retour du Sinaï, mais celui du Fils brille éternellement, car il est la vraie image du Père (Colossiens 1, 15).


Le Christ enseigne avec autorité et chasse les esprits mauvais, car il participe à la vie divine avec son Père. Il se démarque ainsi des autres prédicateurs. Sa Parole exerce toujours la même puissance de nos jours : elle éveille à Dieu, remue les cœurs, transforme les personnes et chasse le mal. Sa Parole est puissante et nous la retrouvons dans les quatre Évangiles.


Jacques Kabangu

Introduction à la messe du Prions du 28 janvier


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Proche du Saint


En Jésus-Christ, Dieu s’incarne. Le Fils de Dieu prend condition humaine et entre dans le déroulement de l’histoire humaine, en un lieu, la terre d’Israël, en un temps, lors de l’Empire romain. Là, il est confronté à ce qui fait le quotidien des hommes, avec son lot de malheurs et de difficultés. Il rencontrera l’humanité en prise avec ses aspirations de libération, ses désirs de délivrance et de guérisons diverses. Il porte en lui la sainteté de Dieu, mais il ne s’en sert pas pour contraindre à croire en lui et à l’accueillir comme le Messie promis.


Il y a pourtant une catégorie de créatures qui ne se trompent pas sur sa véritable nature : les esprits impurs. Ils possèdent les hommes et les affligent de maux et de souffrances. Ces esprits impurs abîment l’humanité, la défigurent, chez ceux qui en sont infestés. Ils regardent avec appréhension l’incarnation du Fils de Dieu comme une menace à leur endroit. Dieu qui s’incarne n’a d’autre but que de restaurer en l’homme l’image originelle perdue et défigurée. La sainteté de Dieu à l’œuvre dans l’humanité est bonne pour l’homme. C’est même une Bonne Nouvelle, un Évangile !


Dans cet affrontement, la sainteté est victorieuse par la puissance de la parole, celle du Verbe de Dieu fait chair. L’homme est libéré ; c’est la conséquence de l’action du Saint de Dieu. Les témoins présents dans la synagogue font le constat de cette autorité en acte. Il faudrait aller plus loin que la stupeur et l’étonnement. Il faudrait comprendre que la sainteté de Dieu ne se contemple plus seulement dans des visions prophétiques, mais que cette sainteté se fait proche de l’homme pour le sanctifier.


Frère Norbert-Marie Sonnier


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Histoire de famille


Ah, ces fameux frères de Jésus qui accompagnent sa mère ! Qui sont-ils donc ? 


La tradition catholique, fidèle à la foi dans la conception et la naissance virginale de Jésus, ne lui connaît donc aucun frère ou sœur mais des cousins. Les traditions orientale et protestante lui reconnaissent des demi-frères et sœurs qu’aurait eus Joseph.


Jésus ne nous demande pas de les ignorer mais de porter notre attention sur ceux qui étaient assis en cercle autour de lui. L’important, c’est cette nouvelle famille qu’il rassemble autour de son enseignement et qui fait la volonté de Dieu.


Jésus élargit le sens de la famille, passant de la famille de sang à la famille d’adhésion. Lui, le célibataire, voué à faire la volonté de son Père, fonde une nouvelle famille : des frères, des sœurs, des mères mais aussi des pères – et pourquoi pas des grands-parents, des enfants ? – qui écoutent sa Parole et font comme lui la volonté du Père en la mettant en pratique.


Aujourd’hui, la Parole du Seigneur m’est adressée. Est-ce que je l’entends ? Est-ce que je l’écoute ? la médite ? la laisse résonner en moi ? la mets en pratique dans mon quotidien ? Alors oui, quand je prierai : « Que ta volonté soit faite ! » ce ne sera pas une prière vaine puisque moi aussi je ferai sa volonté un peu plus sur la terre comme au ciel. Je serai vraiment son frère, son fils, sa fille.


Frère Philippe Jeannin


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Il est l’heure !


Jésus vient de finir son jour de repos et se lève tôt le matin, pour réaliser la mission la plus importante de sa journée : prier son Père. Ce n’est pas une contrainte. Est-ce un devoir de discuter avec un ami ? Ni une obligation, ni un besoin... Non, simplement la joie d’être aimé et d’être fait pour aimer.


Savons-nous à quel point nous sommes aimés ? Avons-nous oublié que nous avons été désirés avant la fondation du monde ? Les empires passent, les continents migrent, l’amour de Dieu pour nous est de toujours à toujours. Comment avons-nous savouré cet amour hier ?


Comment pouvons-nous mettre cet amour en premier aujourd’hui ? J’aime dire le début du Notre Père lentement, en articulant chaque mot : Que ton nom soit sanctifié, que chacun sur la terre, dans le passé comme dans l’éternité, sache à quel point tu es bon, vrai et saint.


C’est le moment d’être saisi par la beauté de Dieu, de reposer en lui notre esprit afin d’inonder de son espérance notre journée.


Frère Raphaël de Bouillé


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Joie de la Trinité


Lors du baptême de Jésus, c’est toute la Trinité qui est présente : le Fils reçoit le baptême de Jean-Baptiste, l’Esprit descend sur lui et le Père lui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie. ».


Le baptême que reçoit Jésus au Jourdain n’est pas celui que nous recevons comme chrétien. Il s’agit d’un rituel juif de pénitence qui marque la décision du pécheur de se convertir, un bain de purification. N’est-il pas curieux que le seul Juste, le seul saint que la terre ait porté, Jésus, reçoive le baptême de conversion alors qu’il est le seul au monde à ne pas en avoir besoin ? Il accomplit ainsi la volonté de son Père qui trouve en lui toute sa joie. Jésus se trouve alors entouré des publicains, des prostituées et des pécheurs notoires venus recevoir le pardon de leurs fautes. Il nous dévoile ainsi le but de sa mission : ramener au Père tous ceux qui se sont éloignés de lui. Cette voix du Père aurait pu se manifester lorsque Jésus enseignait dans le temple ou dans la synagogue, au milieu des docteurs et des prêtres, mais non, c’est au milieu du Jourdain, au milieu des pécheurs, que l’Esprit est descendu et que le Père a parlé. 


C’est au moment où le Fils unique du Père se rend semblable non seulement à un homme, mais à un homme pécheur qui a besoin de la miséricorde de Dieu que la Trinité se manifeste pour la première fois dans l’Évangile et que le Père exprime sa joie en son Fils. « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » (Lc 15, 7).


Frère Patrick-Dominique Linck


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Le regard


Parfois, un regard peut permettre de reconnaître immédiatement une personne. Par un seul regard, Jean voit en Jésus et le regard de Jean le Baptiste porté sur Jésus amène deux de ses disciples à tourner à leur tour le regard, à croire et à le suivre. L’Agneau véritable, nous le rencontrons chaque jour de notre vie : dans la femme en robe rouge que nous croisons, dans le boulanger du quartier, même dans notre collègue ennuyeux ou notre voisin agaçant.


Le Christ est présent en chacun de nous qui sommes créés à son image et à sa ressemblance. Les deux disciples représentent les chrétiens que nous sommes.  Jean est la figure de la loi, des prophètes, de l’Église qui nous ont présenté l’Agneau de Dieu. Notre regard est mystérieusement attiré vers la demeure de Dieu, vers le Royaume qui nous attend. C’est en suivant le Christ librement que nous atteindrons ce Royaume promis. Mais en fait, c’est l’Agneau de Dieu qui le premier porte son regard sur nous. Laissons-nous attirer par ce regard miséricordieux, pour devenir ses disciples. Alors nous pourrons proclamer à notre tour : « Voici l’Agneau de Dieu ! »


Soeur Madeleine Dedoui


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Semaine de prière pour l’unité des chrétiens


Le texte biblique


Nous découvrons notre identité commune en faisant l’expérience de l’amour de Dieu (cf. Jn 3,16) et nous révélons cette identité au monde à travers l’amour que nous nous portons les uns aux autres (Jn 13,35). Dans le passage choisi pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 2024 (Lc 10,25-37), Jésus réaffirme l’enseignement judaïque traditionnel de Deutéronome 6.5 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force », et de Lévitique 19,18b : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».


Dans ce passage de l’Évangile, un légiste demande d’emblée à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » La question de savoir jusqu’où va l’obligation d’amour faisait l’objet d’un débat chez les docteurs de la loi. Traditionnellement, on estimait que cette obligation valait uniquement pour les Israélites et les résidents étrangers. Plus tard, sous l’impact des invasions des puissances étrangères, ce commandement fut considéré comme ne s’appliquant pas aux forces d’occupation. Avec le temps, à mesure que le judaïsme se fragmentait, il fut parfois considéré comme s’appliquant uniquement à sa propre faction. La question que ce légiste pose à Jésus est donc une provocation. Jésus y répond par une parabole qui montre que l’amour va bien au-delà des limites que le légiste escomptait.


Beaucoup d’auteurs chrétiens des premiers temps comme Origène, Clément d’Alexandrie, Jean Chrysostome ou Augustin voyaient dans cette parabole la trajectoire du plan de salut de Dieu pour le monde. Ils voyaient dans l’homme qui descend de Jérusalem l’image d’Adam – c’est-à-dire de l’humanité tout entière – descendant du paradis dans le monde, avec ses dangers et ses divisions, et dans les voleurs l’image des puissances terrestres hostiles qui nous assaillent. Ils voyaient dans le Christ lui-même celui qui, mû par la compassion, vient en aide à l’homme à demi-mort, soigne ses blessures et le met en sécurité dans une auberge, en qui ils voyaient l’image de l’Église. Enfin, ils voyaient dans la promesse de retour du Samaritain un présage de la promesse du Seigneur de revenir.


Les chrétiens sont appelés à agir comme le Christ en aimant comme le Bon Samaritain, en montrant de la pitié et de la compassion pour ceux qui sont dans le besoin quelle que soit leur identité religieuse, ethnique ou sociale. Ce qui doit nous inciter à venir en aide aux autres, ce n’est pas l’identité commune, mais l’amour de notre « prochain ». Toutefois, la vision de l’amour de notre prochain que Jésus nous présente est battue en brèche dans le monde d’aujourd’hui. Guerres dans beaucoup de régions, déséquilibres dans les relations internationales et inégalités causées par les ajustements structurels imposés par les puissances occidentales ou par d’autres agents extérieurs inhibent notre capacité d’aimer comme le Christ. C’est en apprenant à s’aimer les uns les autres au-delà de leurs différences que les chrétiens peuvent devenir des « prochains », comme le Samaritain de l’Évangile.


La voie de l’œcuménisme

Jésus a prié afin que tous ses disciples soient un (cf. Jn 17,21), en sorte que les chrétiens ne doivent jamais perdre l’espérance, ni cesser de prier et d’œuvrer pour l’unité. Ils sont unis par leur amour de Dieu en Christ et par l’expérience de l’amour de Dieu pour eux. Ils reconnaissent mutuellement cette expérience de foi chez les autres lorsqu’ils prient, célèbrent et servent Dieu ensemble. Néanmoins tout ceci demeure un défi dans les relations interconfessionnelles, y compris au Burkina Faso. Le manque de connaissance mutuelle entre les Églises et la méfiance des uns envers les autres peuvent faire obstacle à l’engagement dans la voie de l’œcuménisme. Certains craignent que l’œcuménisme puisse leur faire perdre leur identité confessionnelle et entrave la “croissance” de leur Église. Mais cette rivalité entre Églises est contraire à la prière de Jésus. Tout comme le prêtre et le lévite du passage de l’Évangile, les chrétiens manquent souvent les occasions de se rapprocher de leurs frères et sœurs par crainte. Pendant cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous demandons au Seigneur de nous venir en aide et de soigner nos blessures, afin que nous puissions avancer sur le chemin de l’œcuménisme avec confiance et dans l’espérance.


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Prière pour l’unité des chrétiens


Seigneur Jésus qui a prié pour que tous soient un, nous te prions pour l'unité de tous les chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. Fais que ton Esprit nous donne d'éprouver la souffrance de la séparation, de voir notre péché et d'espérer au-delà de toute espérance.