Archives 14 juin 2023

Textes 14 juin


A l'occasion de la fête des pères


Cher papa,


A ces quelques jours qui nous séparent de la fête des pères, je prends le temps de laisser remonter de doux souvenirs. Je revois avec un certain humour la fête que je te réservais lorsque j’étais enfant. Je te devais énormément et pourtant j'espérais que tu me donnes encore plus.


Je croyais que je t’aurais aimé encore plus si tu m’avais laissé faire mes trente-six volontés. Mais tu savais ce qui était bon pour tes enfants. Aujourd’hui, je reconnais que tu avais raison.


Merci de m’avoir appris un amour fidèle et durable. Merci également de m’avoir accompagné avec patience, d’avoir cru qu’après l’âge difficile de l’adolescence, la récolte vient à celui qui a bien préparé le terrain et sait attendre.


Merci de m’avoir appris à passer du geste de prendre à celui de donner. Merci de m’avoir montré que pour avoir le droit de faire des rêves, il est important de se donner entièrement dans la vie.


Merci d’avoir voulu faire de moi un être autonome qui s’assume et qui veut vivre par lui-même. N’est-ce pas le plus beau rêve d’un père pour son enfant !


A ce Dieu qui t’a accueilli auprès de Lui, je redis ma reconnaissance et le prie de t’accorder tendresse et affection.


Texte inspiré de Jean Louis Courchesne,   s.m.m     


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Réseaux sociaux : brigands et bons Samaritains

 

La haine en ligne et les fausses nouvelles sont des fléaux de notre époque. Les réseaux sociaux sont en effet des lieux où l’on peut s’exprimer sans retenue, de manière plus ou moins anonyme. Les plateformes sont même accusées de favoriser la circulation des contenus les plus clivants. « Même dans des milieux catholiques, on peut dépasser les limites, on a coutume de banaliser la diffamation et la calomnie, et toute éthique ainsi que tout respect de la renommée d’autrui semblent évacués », regrette le pape François dans son exhortation Exultate et gaudete sur la sainteté.

 

Comment alors utiliser les réseaux pour ne pas tomber dans le piège de cette violence qui pervertit, dénature, violente la communication ? Dans une réflexion pastorale rendue publique au début de cette semaine, le dicastère pour la communication propose quelques éléments de réponse. Ce texte intitulé « Vers une présence totale », nous invite à nous mettre à l’écoute de la parabole du bon Samaritain.

 

Le choix de ce texte pour réfléchir à la culture numérique peut sembler surprenant. Mais il permet d’ouvrir les yeux sur ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Il y a ceux qui se comportent comme des brigands, quand ils harcèlent, expriment leur haine ou volent l’attention des autres. Il y a les victimes de leurs agissements. Il y a ceux qui passent, indifférents, sur les autoroutes numériques. Enfin, il y a ceux qui agissent comme le Samaritain, en soignant les blessures physiques mais aussi les divisions et l’animosité qui existent entre les groupes sociaux et qui permettent aux connexions de se transformer en véritables rencontres.

 

La parabole du bon Samaritain nous fait découvrir que les espaces numériques sont des terres à évangéliser. Ce chantier missionnaire est à la fois immense et urgent. Mais ses ouvriers sont encore trop peu nombreux. Certes les chrétiens utilisent les réseaux et ils contribuent à les alimenter en textes, en images, en vidéos. Mais combien y sont vraiment, réellement, totalement présents, non pas pour occuper l'espace numérique mais pour faire de ces réseaux des lieux d'un authentique échange, dans lequel chacun se donne et recueille des autres ? 


La Croix Croire


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L’amour incarné


Il n’y a pas d’amour, il n’y a que preuves d’amour. Dieu le sait depuis toujours. Il envoya une preuve d’amour au monde : Jésus est la preuve du Père. Le Père est tout amour. Jésus est preuve d’amour. Jésus, au divin cœur, est l’amour incarné. Expression toute pure de l’amour infini dans l’étroit univers où s’écoulent nos vies.


Mais l’amour fait peur, surtout si l’on aime peu : je ne suis rien face à ce tout. Je suis trop peu face à ce trop. Je me juge bien amer en contemplant l’amour. C’est moi qui me juge. Mais lui ne juge pas.


Car l’amour n’a cure de ce qu’il reste à faire pour que mon cœur humain imite son grand cœur. L’amour ne veut pas qu’on l’imite, mais que l’on croit en lui. Croire au cœur de Dieu, qui anime le Fils. Croire au cœur du Christ qui bat pour moi, aussi. Croire, c’est se laisser aimer. Se confier tout entier à la seule espérance : c’est dans le cœur sacré que je me trouverai. C’est dans le cœur sacré que je m’incarnerai. Je serai plus moi-même en espérant qu’il m’aime qu’en imitant en vain sa haute majesté. 


Qui aime est consumé, car l’amour est brûlant. Le Fils éternellement est brûlé par son Père, et cette flamme vive se nomme l’Esprit Saint. Que cet Esprit de feu descende sur la Terre. Voilà l’éternité : c’est s’enflammer d’amour, brûler au même feu que la Trinité Sainte, de ce céleste foyer faire sa demeure.


Dimanche dans la ville


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Méditation


La question du jour, c’est de savoir s’il faut payer l’impôt à César. Le faire, c’est reconnaître l’autorité des envahisseurs romains. Ne pas le payer, c’est désobéir à la loi civile et s’exposer à des sanctions. Jésus peut-il à la fois prêcher l’amour comme envoyé de Dieu et exhorter à la rébellion ? C’est une vraie question, quand elle est posée pour chercher sincèrement la vérité. Or, l’intention des pharisiens et des envoyés d’Hérode n’est pas de chercher la vérité, mais de tendre un piège. Même dans leur hypocrisie, ils reconnaissent que Jésus est « toujours vrai ». Seulement voilà, le Christ est beaucoup plus que cela. Il est lui-même la Vérité, et il ne se laisse pas piéger. Alors que le piège s’arrête aux apparences, le chemin de Dieu va au-delà des raisonnements humains. C’est le chemin des cœurs purs, c’est-à-dire non divisés.


Aujourd’hui encore, nous constatons fréquemment que certaines lois civiles vont à l’encontre de nos convictions profondes. L’important est de fuir le piège du compromis et d’être vrais. Comme chrétiens, nous sommes appelés à témoigner du Dieu vrai.


Prier dans la ville


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LA MANIFESTATION DE SON ŒUVRE


Dans La joie de l’Évangile, le pape François déclare : « Pour partager la vie des gens et nous donner généreusement, nous devons reconnaître aussi que chaque personne est digne de notre dévouement. Ce n’est ni pour son aspect physique, ni pour ses capacités, ni pour son langage, ni pour sa mentalité ni pour les satisfactions qu’elle nous donne, mais plutôt parce qu’elle est œuvre de Dieu, sa créature. Il l’a créée à son image, et elle reflète quelque chose de sa gloire. Tout être humain fait l’objet de la tendresse infinie du Seigneur, qui habite dans sa vie. Jésus Christ a versé son précieux sang sur la croix pour cette personne. Au-delà de toute apparence, chaque être est infiniment sacré et mérite notre affection et notre dévouement. »


Questions de réflexion

1. Comment pouvez-vous aller au-delà de vos idées préconçues pour discerner le monde tel que Dieu le voit ?

2. De quelles façons pourriez-vous faire preuve d’empathie envers les personnes démunies ?


Prions… Père éternel, puisses-tu veiller sur nous dans notre aveuglement, et nous aider à te voir clairement et à te servir avec justice en toute personne dans le besoin. Avec confiance et gratitude, nous te demandons de nous confier la réalisation de Ton plan pour chaque personne.


Jose I. Torres, Conférence St. John of the Cross, Mississauga, ON, Conseil particulier Peel North


Société Saint-Vincent de Paul


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Prière à saint Joseph


Saint Joseph, toi qui as gardé le lien avec Marie et Jésus, aide-nous à prendre soin des relations dans nos vies. Que personne ne ressente ce sentiment d’abandon qui vient de la solitude.

Que chacun se réconcilie avec sa propre histoire, avec ceux qui l’ont précédé, et reconnaisse, même dans les erreurs commises, une manière par laquelle la Providence s’est frayé un chemin, et le mal n’a pas eu le dernier mot.

Révèle-toi ami avec ceux qui luttent le plus et, comme tu as soutenu Marie et Jésus dans les moments difficiles, ainsi soutiens-nous aussi dans notre chemin. Amen.


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Qui est saint Antoine de Padoue ?


Formidable prédicateur, théologien hors pair, saint Antoine de Padoue est surtout connu pour retrouver les objets perdus  ! Qui est-il vraiment ? 


Fernando Martins de Bulhões naît en 1195 à Lisbonne, au Portugal, dans une riche famille noble. A 15 ans, il entre chez les Chanoines de saint Augustin de saint Vincent puis, à 25 ans, chez les Franciscains. Il y prend le nom d’Antoine, en souvenir de l’ermite et père du désert.


En 1222, au cours d’une messe d'ordination, Antoine monte en chaire. Tout le monde est frappé par sa fine connaissance des Écritures et sa clarté d’expression. Il est envoyé comme prédicateur en Italie du nord puis dans le sud de la France, jusqu’à Limoges. Il invite à rechercher l'amitié des pauvres et la vraie richesse, celle du cœur. Antoine enseigne aussi la théologie.


Chargé pendant trois ans de la province franciscaine d'Italie du nord, il découvre la ville de Padoue. Il s'y installe et prêche le Carême avant de mourir d’épuisement, en 1231, à 36 ans. Il est canonisé 11 mois après sa mort !


Dans les églises, sa statue le montre portant l’évangile et l’enfant Jésus, en référence à une apparition qu'il eut quelque temps avant sa mort. La tradition dit que c’est à Brive-La-Gaillarde qu’il retrouva miraculeusement un manuscrit volé. Depuis, on l’invoque pour retrouver un objet perdu.


En 1946, le pape Pie XII le déclara Docteur de l’Eglise et lui donna le nom de Docteur évangélique. Antoine de Padoue est fêté par l'Église le 13 juin.


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Qu’est-ce que le culte du Sacré-Cœur ?


Le 16 juin 2023, l’Église catholique fête le Sacré-Cœur. De nombreuses familles spirituelles se rattachent au symbole du cœur de Jésus. Dominique Sadoux, religieuse de la congrégation ignatienne du Sacré-Cœur, revient sur l’histoire de cette spiritualité.


Quelles sont les racines de la spiritualité du Sacré-Cœur ?


Sœur Dominique Sadoux : Elle trouve ses racines dans l’Écriture, notamment l’Évangile de Matthieu lorsque Jésus se présente comme « doux et humble de cœur » (chapitre 11) et dans le récit de la Passion de l’Évangile de Jean, lorsque le centurion transperce le cœur du Christ, d’où il sort du sang et de l’eau (chapitre 19). Au-delà de ces deux références importantes, elle s’enracine dans la figure du Christ en Galilée, qui va au-devant des gens, qui touche, réconforte et guérit.


Comment cette spiritualité s’est-elle déployée ?


D.S : On peut évoquer de grands jalons. Au XIIe siècle, saint Bernard explicite la dévotion au Sacré-Cœur. Il en fait une dévotion à l’humanité du Christ, témoignant de son amour pour le monde. Toujours au Moyen-Âge, elle se teinte d’une insistance sur la Passion, où l’amour du Christ se manifeste à travers ses souffrances et sa mort. Ensuite, avec les apparitions à Marguerite-Marie Alacoque au XVIIe siècle, une dévotion populaire prend son essor avec la fête du Sacré-Cœur et le sanctuaire de Paray-le-Monial.


Comment votre fondatrice Madeleine-Sophie Barat s’inscrit-elle dans cette histoire ?


D.S : Notre congrégation est née après la Révolution française, en 1800, en Bourgogne. Madeleine-Sophie Barat se sentait une vocation de carmélite, mais sa route a croisé la dévotion au Sacré-Cœur. La Bourgogne, autour de Joigny, où elle vivait, était une terre très janséniste. Cette dévotion l’a aidée à sortir du jansénisme et à avoir une foi plus confiante en Dieu. Madeleine-Sophie Barat va orienter la dévotion au Sacré-Cœur vers une spiritualité d’intériorité et de relations. Pour elle, c’est une dévotion à l’amour, le cœur du Christ représentant le centre de sa personne, donc aussi sa liberté, son discernement, ses affections. Madeleine-Sophie Barat va se dédier à l’éducation des jeunes filles aisées et des enfants pauvres, mais aussi aux relations spirituelles et toute relation qui, à ses yeux, est toujours d’ordre apostolique. Elle veut aller vers toute personne avec l’esprit du Christ.


Comment expliquer que la spiritualité du Sacré-Cœur soit investie par des sensibilités très différentes ?


D.S : Pour le comprendre, il faut revenir à la Révolution française. Les Chouans royalistes de Vendée étaient très attachés au Sacré-Cœur et leur drapeau reprend l’image du cœur du Christ surmonté de la croix en rouge. Cette référence historique explique qu’aujourd’hui encore certaines familles traditionalistes, et même intégristes, se relient au Sacré-Cœur. Pourtant, la spiritualité de notre fondatrice montre que le Sacré-Cœur peut aussi être une dévotion indépendante du politique et du traditionalisme, une dévotion à l’amour incarné. Il y a une très grande diversité dans les familles qui se rattachent au Sacré-Cœur. On y trouve les Petites Sœurs du Sacré-Cœur du père de Foucauld et de nouvelles fondations comme les bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre.


En quoi cette spiritualité vous paraît-elle féconde pour notre époque ?


D.S : La dévotion au Sacré-Cœur est toute simple et c’est ce que cherche le pape François dans son attention à la piété populaire. Dans Gaudete et Exsultate, il parle ainsi « d’aller au cœur du Christ » (n° 96). Il a le souci que les gens les plus simples puissent vivre quelque chose à leur portée et cette spiritualité en fait partie. Le cœur du Christ, c’est le cœur de Dieu qui vient vers le monde et qui répond à tout par l’amour, le pardon, la main tendue, la relation… Il s’agit donc d’aller vers tous en acceptant les différences et en voyant ce qui nous rassemble. C’est une spiritualité incarnée qui veut éveiller le vrai désir de chacun, pour l’aider à trouver le sens profond de sa vie.


Recueilli par Élodie Maurot