Archives 7 février 2024

Textes 7 février 


MERCREDI DES CENDRES


Le jour du 14 février risque de nous apporter un peu de division dans notre horaire.  C’est la fête des amoureux. Ainsi, c’est le jour des engagements afin de témoigner notre appréciation à une personne que l’on aime par un souper ou une carte, à moins que ce soit par un message électronique.


Mais, en ce 14 février, c’est aussi l’entrée en carême, appelée le Mercredi des Cendres.  C’est un jour de recueillement, de prière et même de pénitence.  Le but sera de retrouver son chemin intérieur en nous laissant transformer par Dieu pour nous réconcilier avec lui, avec les autres et avec nous-mêmes.  Le Seigneur n’agit pas envers nous comme un juge en revisitant notre passé.   Il aime nous voir revenir à lui.  Son désir est de nous relever à tout prix en renouant son alliance avec nous.


Pour entrer en carême, Jésus nous indique la voie.  Il nous propose des outils comme le jeûne, la prière et l’aumône comme piliers de nos bonnes intentions. La Parole de Dieu agit alors comme soutien pour nous garder en présence de Dieu.  Si Dieu prend l’initiative de la démarche, il n’en tient qu’à nous de saisir ce moment pour nous rapprocher de lui.  Laissons-nous réconcilier par le Christ et bon cheminement.


Benoit Caron, prêtre


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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

POUR LA XXXIIème JOURNÉE MONDIALE DU MALADE, 11 février 2024


« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ».

Soigner le malade en soignant les relations


« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18). Dès le début, Dieu, qui est amour, a créé l'être humain pour la communion, en inscrivant dans son être la dimension des relations. Ainsi, notre vie, modelée à l'image de la Trinité, est appelée à se réaliser pleinement dans le dynamisme des relations, de l'amitié et de l'amour réciproque. Nous sommes créés pour être ensemble, et non pour être seuls. Et c'est justement parce que ce projet de communion est inscrit si profondément dans le cœur de l'homme que l'expérience de l'abandon et de la solitude nous effraie et est douloureuse, voire inhumaine. Elle l’est encore plus dans les moments de fragilité, d'incertitude et d'insécurité, souvent provoqués par l'apparition d'une maladie grave.


Je pense, par exemple, à ceux qui se sont retrouvés terriblement seuls durant la pandémie de Covid-19 : les patients qui ne pouvaient pas recevoir de visites, mais aussi les infirmiers, les médecins et le personnel de soutien, tous débordés et enfermés dans des salles d'isolement. Et bien sûr, n'oublions pas ceux qui ont dû affronter l'heure de la mort tout seuls, soignés par le personnel de santé mais loin de leurs familles.


En même temps, je partage avec douleur la détresse et la solitude de ceux qui, à cause de la guerre et de ses conséquences tragiques, se retrouvent sans soutien ni assistance : la guerre est la plus terrible des maladies sociales et les personnes les plus fragiles en paient le prix le plus élevé.


Il faut cependant souligner que même dans les pays qui jouissent de la paix et de ressources plus importantes, le temps de la vieillesse et de la maladie est souvent vécu dans la solitude et parfois même dans l'abandon. Cette triste réalité est avant tout une conséquence de la culture de l'individualisme, qui exalte la performance à tout prix et cultive le mythe de l'efficacité, devenant indifférente et même impitoyable lorsque les personnes n'ont plus la force nécessaire pour suivre le rythme. Elle devient alors une culture du rejet, dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles “ne servent pas encore” – comme les enfants à naître –, ou “ne servent plus” – comme les personnes âgées » (Enc. Fratelli tutti, n. 18). Malheureusement, cette logique imprègne également certains choix politiques, qui ne mettent pas au centre la dignité de la personne humaine et ses besoins, et ne favorisent pas toujours les stratégies et les ressources nécessaires pour garantir à chaque être humain le droit fondamental à la santé et à l'accès aux soins. Dans le même temps, l'abandon des personnes fragiles et leur solitude sont également favorisés par la réduction des soins aux seuls services de santé, sans que ceux-ci soient judicieusement accompagnés d'une “alliance thérapeutique” entre médecin, patient et membre de la famille.


Cela nous fait du bien de réentendre cette parole biblique : il n'est pas bon que l'homme soit seul ! Dieu la prononce au tout début de la création et nous révèle ainsi le sens profond de son projet pour l'humanité mais, en même temps, la blessure mortelle du péché, qui s'introduit en générant soupçons, fractures, divisions et, donc, isolement. Il affecte la personne dans toutes ses relations : avec Dieu, avec elle-même, avec les autres, avec la création. Cet isolement nous fait perdre le sens de l'existence, nous prive de la joie de l'amour et nous fait éprouver un sentiment oppressant de solitude dans tous les passages cruciaux de la vie.


Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse. Prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres – famille, amis, personnel soignant –, avec la création, avec soi-même. Est-ce possible ? Oui, c'est possible et nous sommes tous appelés à nous engager pour que cela devienne réalité. Regardons l'icône du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), sa capacité à ralentir son rythme et à se faire proche, la tendresse avec laquelle il soulage les blessures de son frère souffrant.


Rappelons-nous cette vérité centrale de notre vie : nous sommes venus au monde parce que quelqu'un nous a accueillis, nous sommes faits pour l'amour, nous sommes appelés à la communion et à la fraternité. Cette dimension de notre être nous soutient particulièrement dans les moments de maladie et de fragilité, et c'est la première thérapie que nous devons adopter tous ensemble pour guérir les maladies de la société dans laquelle nous vivons.


À vous qui vivez la maladie, qu'elle soit passagère ou chronique, je voudrais dire : n'ayez pas honte de votre désir de proximité et de tendresse ! Ne le cachez pas et ne pensez jamais que vous êtes un fardeau pour les autres. La condition des malades nous invite tous à freiner les rythmes exaspérés dans lesquels nous sommes plongés et à nous redécouvrir.


Dans ce changement d’époque que nous vivons, nous, chrétiens, sommes particulièrement appelés à adopter le regard compatissant de Jésus. Prenons soin de ceux qui souffrent et qui sont seuls, peut-être marginalisés et rejetés. Avec l'amour mutuel, que le Christ Seigneur nous donne dans la prière, en particulier dans l'Eucharistie, guérissons les blessures de la solitude et de l'isolement. Et ainsi, coopérons pour contrer la culture de l'individualisme, de l'indifférence, du rejet, et pour faire grandir la culture de la tendresse et de la compassion.


Les malades, les fragiles, les pauvres sont au cœur de l'Église et doivent aussi être au centre de nos attentions humaines et de nos sollicitudes pastorales. Ne l'oublions pas ! Et confions-nous à la Très Sainte Vierge Marie, Santé des malades, pour qu'elle intercède pour nous et nous aide à être des artisans de proximité et de relations fraternelles.


Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 janvier 2024

 

FRANÇOIS


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Ça change tout


Les onze apôtres ont vu mourir Jésus, l’ami avec qui ils ont tout partagé pendant ces trois dernières années. Ils n’y comprennent rien, ils se sentent perdus, et ils se demandent ce qui va leur arriver, à eux qui l’ont suivi. Comment pourraient-ils donner foi à ceux qui disent l’avoir vu vivant ? Qui donc aurait pu le relever de la mort ? Mais voici que soudain Jésus se manifeste à eux, et qu’il les envoie proclamer la bonne nouvelle à toute la création. 


Lorsque le Ressuscité fait irruption dans notre vie, lorsqu’il passe à travers nos portes fermées et qu’il s’invite à notre table, il nous est soudainement impossible de nous taire. Sa présence parmi nous et en nous devient envoi vers le monde. Car lorsque nous sommes saisis d’une certitude, celle-ci transforme toute notre manière de penser et d’agir. Seulement voilà, la Résurrection est-elle réellement pour nous une certitude ? Change-t-elle quelque chose dans notre vie ? Le Christ Jésus nous reprochera-t-il, comme aux Onze, notre manque de foi ? Il s’agit tout d’abord d’un choix à poser : rester enfermés dans l’étroitesse de nos raisonnements, ou nous lancer dans l’aventure de la foi. Certes la zizanie, l’hypocrisie, le péché, la maladie, la mort ne disparaîtront pas, ils continueront à nous menacer, mais croyons-nous qu’ils n’auront plus de pouvoir sur nous ? Croire que Jésus est ressuscité, cela change tout : c’est oser ouvrir nos cœurs à la victoire de l’amour !


Accueillons dans notre vie le Christ ressuscité, et laissons-nous fasciner, laissons-nous convaincre, laissons-le nous envoyer !


Soeur Marie-Laetitia Youchtchenko


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Accueillir Sa présence


Jésus disait à ses disciples : « Vous le savez bien, si le maître de la maison connaissait l’heure à laquelle le voleur doit venir, il resterait éveillé et ne laisserait pas percer les murs de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.» (Luc 12.39-40)


Mgr. Owen Keenan, le pasteur de l’église St. Patrick (Brampton, Ontario), dans son homélie quotidienne télévisée du 25 octobre 2023, soulignait ce qui suit :

Le Seigneur nous invite à être attentifs à sa présence afin de ne pas être distraits par de nombreuses choses qui nous volent notre humanité propre, qui nous volent notre relation d'amour avec le Seigneur, qui nous volent la grâce dont nous avons besoin. Ce que nous considérons au mieux comme des divertissements nous détournent de ce qui compte vraiment. Nous sommes tellement engourdis par la quantité d'options, le bruit, les lumières et tout le reste, qu'en regardant en arrière, nous nous demandons où est passé le temps. On nous a volé notre temps. Ainsi, bien qu'il y ait une place appropriée pour les loisirs et une place appropriée pour la télévision et tout le reste, ne laissons pas le malin nous voler notre temps. Utilisons-le avec sagesse. Et reconnaissons le Christ quand il viendra.


Parmi les deux options offertes à l'esclave, Mgr. Keenen a souligné que nous pouvons faire ce que nous voulons puisque le maître ne le remarquera pas, et il a ajouté : Si nous ne savons pas qui est Dieu, notre Créateur, si nous ne savons pas qui il est et si nous ne lui consacrons pas notre temps, notre espace, notre énergie et nos prières, nous ne saurons pas qui nous sommes. Nous perdons le sens de nous-mêmes, de notre humanité, de notre bonté et de notre appel à devenir des disciples. Ou bien nous pouvons agir en fonction de ce que veut le Maître et être préparés, comme il l'a poursuivi : Le Seigneur nous invite à être des gens de prière, à ouvrir notre cœur, notre esprit, notre temps et notre énergie à sa présence, car il cherche des moyens de nous bénir et nous invite à être prêts à servir. Après tout, c'est en donnant que nous recevons, en servant que nous nous ouvrons à l'amour.


Questions de réflexion

1. Comment pouvez-vous être des gestionnaires prudents du temps ? Comment se concentrer dans un monde où il y a trop de divertissements et de distractions ?

2. Quels sont les changements que vous aimeriez voir s'opérer en vous cette année ?


Prions… Merci Seigneur pour cette nouvelle année et l'occasion de recommencer. Libère-nous de l’emprise qu’ont sur nous les divertissements et les préoccupations du monde. Puissions-nous nous concentrer sur ce qui compte vraiment pour nous rapprocher de toi.


Jose I. Torres, président, comité de spiritualité national

Société Saint-Vincent de Paul


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Nous aurons au cours des prochaines semaines quelques articles au sujet de Saint Thomas d’Aquin. Nous commençons aujourd’hui par le premier épisode de la série.


Ce qui peut combler notre coeur


Nous sommes au début du XIIIe siècle et le futur saint Thomas d’Aquin entre à l’école de l’abbaye du Mont-Cassin en Italie. Il est encore enfant, et il pose à l’un de ses professeurs cette question : « Qu’est-ce que Dieu ? » Déjà, son esprit est tendu vers ce grand mystère.


Quelques décennies plus tard, à l’époque où il écrit à l’intention de ses étudiants sur la Passion et la Résurrection du Christ, saint Thomas est en prière et soudainement le crucifix se met à parler. Le Christ lui dit : « Tu as bien écrit de moi. Que veux-tu comme récompense ? » Saint Thomas répond : « Rien d’autre que toi, Seigneur. »


Ces deux événements montrent l’orientation de toute sa vie : chercher Dieu. Ce n’est pas une occupation parmi d’autres, mais c’est l’occupation fondamentale. Dans son maître-livre, la Somme de théologie, saint Thomas commence son étude des actions humaines par une magnifique réflexion sur la béatitude, la joie parfaite, ce qui, seul, peut combler notre cœur. La béatitude, c’est l’accomplissement total de l’existence ; sa réalisation est de voir Dieu au ciel. 


Toutes nos activités, qu’elles soient familiales ou professionnelles, ont des buts particuliers, mais ces objectifs n’auraient aucun sens s’ils n’avaient pour but ultime Dieu lui-même. Nous cherchons souvent le sens de nos actions, le sens de notre vie. Saint Thomas vient nous rappeler que notre vocation est de contempler Dieu dans le ciel. Tous nos désirs limités convergent vers ce désir infini de voir Dieu. « La béatitude ultime et parfaite, dit saint Thomas, ne peut être que dans la vision de Dieu lui-même. »


Frère Ghislain-Marie Grange


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Des paroles efficaces 


Fidèle à son style, l’évangéliste Marc va droit au but : Jésus se rend à la synagogue et là, il enseigne d’un enseignement qui ne laisse personne impassible...


Pour Marc, l’essentiel n’est pas ce que dit Jésus – d’ailleurs on ignore la teneur de son enseignement – mais dans ce que produit cette Parole : elle bouscule et s’impose à l’auditoire comme une parole de Vérité !


En effet, l’enseignement de Jésus est si nouveau, si puissant, donné avec une telle assise spirituelle qu’il produit des effets immédiats : le cœur d’un homme troublé par l’Esprit mauvais est démasqué ...


Peut-il en être autrement ? Jésus n’est autre que le Saint de Dieu, le Verbe fait chair ! Il est donc inévitable que sa Parole bouscule, provoque, interpelle, suscite, tantôt le respect et l’admiration, tantôt la méfiance voire la haine.


Pour nous qui sommes disciples du Christ, il devrait en être de même. Nos gestes et nos paroles devraient être si bien ajustés à l’enseignement de Jésus, si cohérents qu’ils devraient interpeller les personnes que nous côtoyons : pourquoi agit-il/elle de la sorte ? Quel est son secret ? etc...


Si nous essayons de vivre ainsi, ne soyons pas surpris si certaines personnes, attirées par notre droiture, viennent à nous et que d’autres, le cœur embué par la méfiance et la méchanceté, se montrent hostiles.


Frère Mathieu-Marie Trommer


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Prière du Père Charles de Foucauld


Mon Père, je me remets entre Vos mains;

je m’abandonne à Vous, je me confie à Vous. Faites de moi tout ce qu’il Vous plaira;

quoi que Vous fassiez de moi, 

Je Vous remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.

Pourvu que Votre volonté se fasse en moi,

pourvu que Votre volonté se fasse en toutes vos créatures,

je ne désire rien d’autre, mon Dieu.


Je remets mon âme entre Vos mains;

je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon coeur,

parce que je Vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner.

Je me remets entre Vos mains avec une infinie confiance, car Vous êtes mon Père.