Archives 3 avril 2024

Textes 3 avril


Pâques 


« Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin; c’était encore les ténèbres. »


Après avoir vécu la mort de Jésus, quelle est son intention ?  Le texte de l’évangéliste Luc ne le précise pas.  Veut-elle embaumer le corps de Jésus, ou demeurer auprès de lui pour vivre son deuil ?  Les ténèbres ont envahi son cœur et c’est la même situation pour les disciples qui sont demeurés à la Chambre Haute à Jérusalem, à l’abri des accusations que le Grand Conseil pourrait porter contre eux.


Il fallait donc que les témoins vivent eux aussi une conversion, un changement et même un passage qui les mène de l’incrédulité à la foi.  Pour la femme, c’est un enlèvement, pour Pierre, une constatation et pour Jean, un pas dans la foi en voyant autrement les événements de la Semaine Sainte.  Voilà pourquoi, on rappelle qu’il vit et qu’il crut.


Encore aujourd’hui, nous avons reçu la grâce de voir autrement, de percer le mystère de Dieu.  Pourtant nous sommes parfois lents à trouver un sens au passage de Jésus en notre monde et même dans nos vies.  Soyons attentifs à rencontrer Jésus, car les chemins qui conduisent à lui sont nombreux et diversifiés.  Le message de Pâques, c’est de nous laisser rejoindre par le Ressuscité pour rayonner de la foi que nous portons. 

  

Je vous souhaite de goûter à une vraie rencontre avec le Ressuscité.


Votre pasteur Benoit


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De surprise en surprise


Dieu est surprenant ! Il l’est depuis les origines et le sera sans doute jusqu’à la fin des temps ! En effet, Dieu ne fait jamais les choses comme nous attendons de lui qu’il les fasse. Honnêtement, qui d’entre nous imaginait qu’en choisissant de s’incarner, Dieu rejoindrait notre condition sous les traits d’un fragile enfant ? Dieu nous surprend, en choisissant de ne pas s’incarner en un prince mais dans un tout petit. Qui d’entre nous imaginait qu’en voulant nous sauver, le Père choisirait d’envoyer son Fils connaître l’humiliation de la croix, la mort et l’ensevelissement ? Et avec la Résurrection, Dieu une nouvelle fois vient nous surprendre. Car, reconnaissons-le, quitte à ressusciter, autant le faire avec éclat, panache, comme dans une production hollywoodienne à gros budget !


Et pourtant dans l’Évangile, la bonne nouvelle de la résurrection se dit par un tombeau vide. Rien ne s’impose, pas d’éclat ni d’esbroufe mais une simple pierre roulée qui ouvre le chemin de la foi et la suggère dans le cœur de chacun. Plus surprenant encore : c’est à nous désormais qu’il revient de témoigner de cette vérité qui bouleverse la vie du monde et l’histoire de l’humanité depuis 2 000 ans. La Vie a vaincu la mort : la brèche ouverte sur l’impasse de l’existence éclaire d’un jour nouveau notre quotidien d’ici-bas. Le Christ est ressuscité des morts, il est vraiment ressuscité ! Alléluia !


Père Gautier Mornas


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Le nom de Dieu est miséricorde !


Le Pape François nous parle de la miséricorde.


Le 7 avril, le Pape Jean Paul II statuait le dimanche qui suit Pâques, le dimanche de la miséricorde.  Au début de son ministère, le Pape François écrivait, en se référant aux scribes et aux pharisiens qui avaient traîné une femme devant Jésus pour la lapider : « Le premier et le seul pas requis pour faire l’expérience de la miséricorde consiste à reconnaître que nous avons besoin de pardon.  Jésus est venu pour nous quand nous reconnaissons que nous sommes pécheurs.  Il suffit de ne pas imiter le pharisien devant l’autel qui remerciait Dieu de ne pas être pécheur ’’comme tous les autres hommes’’ ».  


Si nous nous croyons juste, nous ne connaissons pas le cœur du Seigneur, et nous n’aurons jamais la joie de sentir cette miséricorde.  Celui qui est habitué à juger les autres parce qu’il se croit irréprochable, celui qui se considère comme juste, bon et honnête, n’éprouve pas le besoin d’être embrassé et pardonné comme le fils prodigue ou comme Pierre après son reniement.  En revanche, il y a ceux qui ressentent ce besoin mais qui se croient perdus à cause de tout le mal qu’ils ont commis.  Il est bon d’entendre par le prêtre la phrase de Jésus : « Moi non plus, je ne te condamne pas ». »


Pape François : Le nom de Dieu est Miséricorde, Lafond, Paris, 2016 (p. 10-11)


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Offrir la richesse de la pauvreté


Jésus, ayant levé les yeux, vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc. Il vit aussi une pauvre veuve, qui y mettait deux petites pièces. Et il dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres, car c'est de leur superflu que tous ceux-là ont mis des offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle avait pour vivre (Luc 21.1-4).


Dans son homélie du 17 novembre 2023, le père Felix Anthony, O. Carm., récemment nommé curé de la paroisse St. Martin of Tours (Mississauga, ON) a approfondi un paradoxe qui se déroule devant nous : L'histoire de l'Évangile n'est pas simplement celle d'un tronc pour l'argent. Il s'agit plutôt du tronc de la pauvreté. La plupart d'entre nous n'ont pas souvent vu ou expérimenté les richesses de la pauvreté. Nous avons plutôt tendance à considérer la pauvreté comme un problème à éliminer et à résoudre et non comme une source de puissance et de gloire. Pourtant, c'est une vertu à intérioriser. La veuve pauvre - qui incarne la vertu de la pauvreté spirituelle - devient notre professeur et nous, ses élèves. En apportant deux petites pièces de cuivre, elle a mis tout ce qu'elle avait, tout ce qu'elle avait pour vivre. Car qu'est-ce qu'une pauvre veuve peut donner d'autre ? Elle n'a pas d'abondance, elle n'a que la richesse de la pauvreté.


L'esprit de générosité n'est pas facile à mesurer. Des personnes qui semblent faire peu peuvent en réalité faire plus d'efforts que d'autres qui semblent faire beaucoup. En fin de compte, seul le Seigneur peut mesurer la générosité, car lui seul sait ce que chacun est capable de donner. La richesse de la pauvreté ne vient pas de l'acquisition mais du lâcher-prise. La pauvreté spirituelle commence par le lâcher-prise et révèle toujours le caractère fragile et vulnérable de la vie. Elle nous conduit à la frontière entre la vie et la mort, là où il n'y a pas de garantie, mais seulement de l'espoir, là où il n'y a pas de réponse, mais seulement de la foi, là où il n'y a pas de sécurité, mais seulement de l'amour. C'est là que vit la pauvre veuve. C'est là que Dieu vit. Et ils vivent en union, comme une seule personne. Dans le visage de la veuve pauvre - le visage de la pauvreté spirituelle - le Christ se voit et se reconnaît.


Tout autour de nous, il y a des gens qui vivent pour le Seigneur, mais qui reçoivent rarement une reconnaissance humaine. Jésus, lui, les remarque. Il connaît le cœur des gens lorsqu'ils donnent et servent. Aucune des gentillesses que nous faisons au nom de Jésus et pour la gloire du Royaume ne sera oubliée. Aucun sacrifice pour le Sauveur ne passera inaperçu. Il connaît la vérité derrière nos dons et est béni lorsqu'ils proviennent d'un cœur généreux, joyeux et sacrificiel.


Questions de réflexion

1. Décrivez la dernière fois où vous vous êtes trouvé·e très généreux·se.

2. Quelle part de votre vie actuelle est libre de recevoir les nombreuses bénédictions de Dieu ? De combien de façons pouvez-vous partager au mieux vos ressources

matérielles et spirituelles avec les autres, en témoignant du don de soi et de l'amour vivant du Christ ?


Prions… Seigneur, permets à ton amour sans limites d'enrichir nos cœurs et nos esprits, et aide-nous à pratiquer la charité sans attentes ni prétentions. Donne-nous la grâce d'utiliser les dons que tu nous as confiés et de nous mettre entièrement à ta disposition.


Jose I. Torres, président du comité de spiritualité national

Société Saint-Vincent de Paul


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Allumer le feu


C’est bientôt que, dans la nuit de Pâques, un feu éclairera nos visages. Flamme du feu béni communiquée au cierge pascal, marche du peuple des rachetés qui rentre dans l’église à la suite de son Seigneur ressuscitant, feu communiqué de proche en proche à nos bougies comme une onde de joie qui se répand et illumine la voûte. 


Puis scintille la flamme de la Parole de Dieu ruminée dans la nuit pour enflammer nos cœurs et éclairer notre longue route d’humanité. Le chant du gloria, enfin, proclame la victoire de la Vie sur la mort : oui, il est ressuscité, nous en sommes témoins ! 


La flamme du feu pascal a-t-elle faibli parce qu’on l’a partagée ? Au contraire. La Parole de Dieu gagne en efficacité en étant proclamée, longue histoire du salut déployée à travers les âges, à toute l’assemblée. La joie communiquée à tous n’en est que plus grande. Toi mon frère, toi ma sœur, tu vibres de la même joie que la mienne. Sur ton visage, je vois la flamme de ma bougie. En ton cœur résonne la joie du peuple de Dieu tout entier, qui est la joie de Dieu lui-même, car oui, Dieu sauve son peuple ! À chaque messe, c’est la joie de Pâques que nous revivons : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection ! »


Quand tu reçois l’Eucharistie, rappelle-toi que c’est le feu de joie de la nuit de Pâques que le Seigneur Jésus veut allumer dans ton cœur, pour que, de proche en proche, comme la flamme dans la nuit, tu le répandes sur la terre.


Frère Marie-Augustin Laurent Huyghues-Beaufond


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Peuple de pèlerins


Quelqu'un a écrit : ‘’Nous ne sommes plus un peuple de pratiquants, mais un peuple de pèlerins’’. Le Pape François nous rappelle constamment de sortir aux frontières, aux périphéries. Un autre a écrit que le bateau est tranquille au quai, mais il n'est pas fait pour y rester. constamment. Pourquoi sommes-nous chrétiens ? Pourquoi célébrons-nous l'Eucharistie ?


D'un couvert à l'autre de la Bible on  nous parle de la marche. Les hommes sont souvent en marche vers d'autres pays, vers de nouvelles découvertes, vers de meilleures compréhensions de la vie humaine. Un livre a été publié sur cette question de la marche dans la bible. "La Marche dans la bible" nous indique que les hommes ont été attentifs aux poussées de l'Esprit Saint pour vouloir s'ajuster aux besoins des peuples.


Christian Bobin a consacré aussi un livre à Jésus "l'homme qui marche". Mais Jésus n'a pas marché seulement pour marcher, mais il a aidé beaucoup de paralysés, de pécheurs, d'endeuillés, de désemparés à marcher pour reprendre leur vie en main. D'ailleurs Marie et Joseph furent aussi de grands marcheurs et Jésus est né lors d'un voyage. L'Esprit de Dieu poussait les gens au cœur de la vie. Aujourd'hui encore l'Esprit travaille au cœur de la vie des chrétiens. L'Esprit nous envoie aux périphéries du monde porter la Bonne Nouvelle.


Nous avons vécu notre vie chrétienne centrée sur l'Eucharistie et les sacrements,  nous sommes restés figés sur cette réalité et il devient difficile de prendre la route de l'Évangélisation. Nos églises se vident, les chrétiens sont partis et nous restons figés sur la pratique. On dirait que cela fait partie de notre ADN. Je crois que nous sortirons difficilement de cette impasse tant que nous ne comprendrons pas mieux notre histoire, les conditions qui nous ont conduits à ce que nous sommes aujourd'hui et qu'est-ce que le monde d'aujourd'hui nous demande. L'essentiel pour moi est de faire l'expérience du Christ et de l'Esprit au cœur de nos vies et de prendre la route avec une expérience et non avec des données intellectuelles apprises, si bonnes soient-elles. La vie chrétienne est le fruit d'une expérience du cœur et non le fruit de théories intellectuelles. Viens, Esprit Saint, éclairer nos vies et notre marche.


Jos. Deschênes


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Regarde les réalités d'en haut


Saint Thomas a été canonisé en 1323, puis proclamé Docteur de l’Église en 1567. Ce sont les titres officiels, mais il a aussi reçu de ses disciples des titres officieux. Par exemple, « Docteur commun », pour indiquer que tout théologien doit avoir étudié sa pensée. Et également « Docteur angélique », à partir du XVe siècle. 


Ce dernier titre est un peu mystérieux. Il se réfère à la sainteté de la vie de Thomas d’Aquin, mais également à un sujet qu’il affectionnait : la doctrine des anges. Saint Thomas d’Aquin en a longuement parlé et de manière originale. On pense parfois que ce thème est un détail dans la théologie, ou même un exemple de son inutilité, mais pour saint Thomas, il n’en va pas ainsi. Certes, nous connaissons peu de choses sur les anges, même si l’Écriture sainte les évoque souvent. Mais leur étude nous aide à guérir d’un défaut : nous avons une âme spirituelle, mais nous avons également un corps. Or, les nécessités du corps nous occupent beaucoup, parfois trop. Regarder les anges nous aide à prendre conscience que, comme eux, nous avons une âme spirituelle. Nous sommes appelés à la béatitude dont ils jouissent déjà au ciel. Étudier les anges, c’est regarder vers notre destinée future. Nous ne sommes pas des anges, mais, comme eux, nous verrons Dieu.


Dans la liturgie de la messe, nous évoquons les anges. Nous ne les voyons pas, mais ils sont auprès de nous et déjà ils vivent de la joie de Dieu. C’est ce mystère de la gloire à venir que le Docteur angélique a si bien décrit. 


Essayons de percevoir l’action des anges dans notre monde !


Frère Ghislain-Marie Grange


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Du silence à l'espérance


Marie Madeleine a-t-elle crié de douleur devant le corps sans vie de Jésus ? Peut-être. Avant d’entrer dans le silence, devant le tombeau. Elle est là, à quelques mètres, discrète. Elle regarde. Attend-elle quelque chose ?


Elle n’attend rien. Elle dit simplement non à ce qui vient de se passer. Elle refuse la mort de son ami, qui lui a un jour rendu sa dignité de femme en lui pardonnant ses nombreux péchés. Lui seul a cru en elle au point de l’inviter à se convertir et à reprendre le cours de sa vie. Elle a retrouvé confiance en elle grâce à lui. Elle s’est convertie à une vie nouvelle, de femme libre et droite, aimée de Dieu comme elle ne l’avait jamais été de personne.


Marie Madeleine ne parle pas beaucoup, mais par sa présence silencieuse, elle crie son refus de la mort de Dieu. Elle est là, assise, déterminée. Elle restera jusqu’à la nuit et, après le sabbat, elle reviendra parfumer le corps de Jésus, comme le jour où elle lui a versé du parfum sur les pieds. Pour elle, il ne mourra jamais, il sera toujours son sauveur. Elle vivra pour lui, sous son regard, en gardant le souvenir de ses paroles et de sa douce amitié.


L’absence de Jésus fait naître en Marie Madeleine ce qui la maintiendra debout et à l’abri de nouvelles humiliations : la certitude qu’elle a rencontré le Fils de Dieu, que cette rencontre l’a sauvée, et que cet homme ne peut pas être mort. Autrement dit l’espérance.


Frère Benoît Delhaye


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Intentions de prière du Saint Père pour 2024


Avril

Pour le rôle des femmes

Prions pour que la dignité et la richesse des femmes soient reconnues dans toutes les cultures et que cessent les discriminations dont elles sont victimes dans différentes parties du monde.


Mai

Pour la formation des religieuses, des religieux et des séminaristes 

Prions pour que les religieuses, les religieux et les séminaristes grandissent dans leur parcours vocationnel grâce à une formation humaine, pastorale, spirituelle et communautaire qui les conduise à être des témoins crédibles de l’Évangile.


Juin

Pour ceux qui fuient leur pays

Prions pour que les migrants, qui fuient les guerres ou la faim et sont contraints à des voyages pleins de dangers et de violence, puissent trouver l’hospitalité ainsi que de nouvelles opportunités de vie dans les pays d’accueil.


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Prière à Saint Joseph


Saint Joseph, homme du silence,
toi qui, dans l’Évangile, n’as prononcé aucune parole,
apprends-nous à nous abstenir de paroles vaines,
à redécouvrir la valeur des mots qui édifient, encouragent, consolent, soutiennent. Sois proche de ceux qui souffrent des mots qui blessent, comme les calomnies et les médisances, et aide-nous à toujours unir nos paroles à nos actes. Amen.